Dans l'ancienne Civitas Petrucoriorum, cité gallo-romaine des Pétrocores, sur le site du temple antique dédié au dieu Mars, au début du VIe siècle, l'évêque Chronope II fait ériger la première église de Périgueux. Sur ce même site, la construction d'une nouvelle église débute au XIe siècle par la travée ouest et se termine au XIIe siècle par le chœur.
Cet édifice devient la première cathédrale de Périgueux. Au départ elle possédait une nef unique à trois travées carrées, un chevet plat et deux coupoles. À son apogée, elle comprendra quatre coupoles et un clocher avant les premières destructions.
La cathédrale subit d'importants dommages en 1577 : un incendie et la destruction de la moitié de l'édifice par les huguenots.
La cathédrale perd alors les deux premières travées ouest, couvertes de coupoles, ainsi que le clocher-porche. Le clocher-porche sera restauré en 1620. En 1652, la cathédrale subit une seconde phase de dommages lors des évènements de la Fronde.
En 1669, le siège épiscopal est transféré à l'église Saint-Front qui devient la cathédrale Saint-Front. La cathédrale Saint-Étienne-de-la-Cité redevient alors simple église.
L'année 1907 voit le début d'une importante campagne de restauration, dirigée par l'architecte Henri Rapine. Il est à noter lors de cette restauration que la couverture en tuiles de la travée occidentale est remplacée par une couverture en pierre.
De 2010 à 2012 (façades est, sud et ouest[2]), puis en 2017-2018 (façade et coupole nord[2]), l'ensemble extérieur de l'édifice est restauré pour un coût total de 800 000 euros TTC financé pour plus de la moitié par l'État[3]. De début 2019 jusqu'au printemps 2020, la restauration concerne l'intérieur du bâtiment (murs, voûtes et vitraux)[2]. Le , après dix ans de travaux qui ont coûté 2,8 millions d'euros, l'église est à nouveau ouverte[4].
Aujourd'hui
Bien que largement amputée, l'ancienne cathédrale a conservé une travée d'origine de style roman et deux des quatre coupoles, dont une de quinze mètres de diamètre.
L'église renferme quelques éléments remarquables :
le tombeau du XIIe siècle de Jean d'Asside, évêque de Périgueux[5],
un retable du XVIIe siècle en chêne et noyer provenant du collège des Jésuites[6],
un orgue de tribune, orgue baroque fabriqué par Carouge au XVIIIe siècle[7],
Le retable de l'église de la Grande Mission ou Grand Séminaire, devenu une caserne en 1792, a été déposé et remonté sous la coupole occidentale, contre le mur sud[9].
La maison Merklin devant construire en 1870 un nouvel orgue pour la cathédrale, l'orgue de Carouge est démonté. Quelques années plus tard, la fabrique de l'église Saint-Étienne-de-la-Cité a acheté l'orgue de Carouge qui est remonté dans l'église vers 1885.
↑Claude Lacombe, Hélène Mousset, « Grande Mission, Grand Séminaire 1 », dans Hervé Gaillard, Hélène Mousset (dir.), Périgueux, Ausonius (collection Atlas historique des villes de France no 53), Pessac, 2018, tome 2, Sites et Monuments, p. 440-443, (ISBN978-2-35613241-3)
Wlgrin de Taillefer, « De l'ancienne église Saint-Étienne, ancienne cathédrale », dans Antiquités de Vésone, cité gauloise remplacée par la ville actuelle de Périgueux, chez Dupont père et fils, Périgueux, 1826, tome 2, p. 547-577(lire en ligne)
Félix de Verneilh, L'architecture byzantine en France, Librairie archéologique de Victor Didron, Paris, 1851 p. 171-179(lire en ligne), planches 10 à 11 (voir)
Géraud Lavergne, « Les réparations de l'église de la cité de Périgueux au XVIIe siècle », dans Bulletin monumental, 1914, tome 78, p. 339-354(lire en ligne)
Jean Secret, À propos des chambres ménagées dans les grands arcs d'une coupole, dans Bulletin Monumental, 1967 tome 125, no 2, p. 157-165(lire en ligne)
Jean Secret, Périgord roman, éditions Zodiaque (collection la nuit des temps no 27, La Pierre-qui-Vire, 1979, p. 38-44
Xavier Darcos, L'Orgue de l'église de la Cité, à Périgueux, Fanlac, 1989 (diverses rééd.)
Christian Corvisier, Périgueux : Église Saint-Étienne de la Cité, dans Congrès archéologique de France. 156e session. Monuments en Périgord. 1998, Société française d'archéologie, Paris, 1999, p. 368-370, (lire en ligne)
Hervé Gaillard, Christian Gensbeitel, « Cathédrale 1 Saint-Étienne, église Saint-Étienne », dans Hervé Gaillard, Hélène Mousset (dir.), Périgueux, Ausonius (collection Atlas historique des villes de France no 53), Pessac, 2018, tome 2, Sites et Monuments, p. 198-202, (ISBN978-2-35613241-3)