Élection présidentielle américaine de 1996
L'élection présidentielle américaine de 1996 est la 53e élection au suffrage universel indirect du président des États-Unis. Bill Clinton, éligible pour un second mandat, fut confortablement réélu contre le sénateur du Kansas Bob Dole et face à l'homme d'affaires Ross Perot, dans un contexte de forte croissance économique pour les États-Unis. Pour la première fois depuis 1924, le taux de participation fut inférieur à 50 % des électeurs inscrits, marquant la désaffection des électeurs pour la classe politique américaine. ParticipationL'élection de 1996 marque un point bas dans la participation à la présidentielle, avec seulement 49%[3] et celle de 2020 un point haut, avec 67%.
Conditions d'éligibilitéNe peuvent se présenter, selon l'article II section première de la Constitution[d], que les citoyens américains:
Depuis l'adoption du XXIIe amendement en 1947 par le Congrès et sa ratification en 1951, les anciens présidents qui ont déjà été élus deux fois ne sont plus éligibles[e]. ContexteCette élection s'est déroulée dans un contexte relativement calme, avec peu de menaces extérieures hormis l'Irak. La croissance économique américaine a fortement progressé durant la présidence de Bill Clinton, après une période de stagnation au début des années 1990. Le , Bill Clinton est investi comme 42e président des États-Unis sur les marches du Capitole. Son arrivée au pouvoir marque la prise en main des Nouveaux démocrates au sein du parti. Parmi les nominations de son administration, le secrétaire d'État Warren Christopher et le secrétaire au Trésor Lloyd Bentsen comptent parmi les figures importantes, les deux ayant travaillé avec John Fitzgerald Kennedy, Lyndon B. Johnson et Jimmy Carter. Bill Clinton composa son cabinet d'une équipe restreinte, et accorda encore plus de responsabilités à son vice-président Al Gore. Moins d'un mois après sa prise de fonction, il signe le Family and Medical Leave Act of 1993 qui permet de faciliter les absences des salariés pour des raisons médicales ou familiales. Il a nettement baissé les impôts pour les classes moyennes, et augmenté les impôts des contribuables les plus aisés financièrement. Plusieurs lois importantes furent adoptées, notamment pour faciliter les absences des salariés pour des raisons familiales ou pour permettre aux personnes homosexuelles de s'engager dans l'armée. La proposition de loi d'assurance maladie et de sécurité sociale fut en partie bloquée par le Congrès pourtant aux mains des démocrates. En conséquence, celui-ci a basculé lors des élections de mi-mandat de 1994 aux mains du Parti républicain. C'était la première fois depuis 1953 que le Congrès était entièrement sous contrôle du Parti républicain. Bill Clinton dût utiliser son droit de veto plusieurs fois pour contraindre le Congrès à agir selon ces vues, et le pays fut confronté à plusieurs shutdowns notamment un de 21 jours entre le et le où le président de la Chambre des représentants Newt Gingrich dût céder face à Bill Clinton. Le , l'ancien président George H. W. Bush fut victime d'une tentative d'assassinat alors qu'il participait à une conférence au Koweït[7]. La plupart des observateurs et des membres du Congrès ont supposé que l'Irak était à l'origine de cet attentat, 17 personnes ayant été interpellées après l'attaque, qui fit l'objet d'une commission d'enquête[8]. Par ailleurs, le Congrès a immédiatement demandé à Bill Clinton d'y répondre, ce qui aboutira à des frappes militaires le [9],[10],[11]. Au début de l'année 1993, Israël et l'OLP engagèrent des pourparlers secrets pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien. Après un long processus d'ouverture, Israël et l'OLP se reconnurent l'un comme l'autre comme autorité légitime, et l'OLP le « représentant du peuple palestinien ». Basés en grande partie sur les accords de Camp David de 1978, les accords d'Oslo sont signés à Washington D.C. le , Bill Clinton jouant un grand rôle dans l'aboutissement de ces accords. Le , Bill Clinton annonça le début d'une nouvelle mission en Somalie du fait de la situation chaotique dans le pays[12]. PrimairesParti démocrateBill Clinton était éligible pour un second mandat, et personne au sein du parti ne semblait capable de le concurrencer durant les primaires. Les anciens gouverneurs Jerry Brown et Robert P. Casey (raisons de santé) n'ont pas présenté leur candidature pour les primaires, tout comme les sénateurs Joe Biden ou Bill Bradley. Le ticket Clinton/Gore fut reconduit le lors de la convention du parti démocrate à Chicago. Candidats désignés
Autres candidats
Candidatures non aboutiesParti républicainLa campagne du parti fut assez compliquée pour le favori Bob Dole. Le sénateur pour le Kansas, qui avait reçu le soutien de l'ancien président George H. W. Bush et de son fils George W. Bush ainsi que de l'ancien sénateur Barry Goldwater et du sénateur Alfonse D'Amato et même de l'ancien gouverneur de l'Alabama George Wallace, fut confronté à la candidature de Pat Buchanan, ancien conseiller de Ronald Reagan ainsi que de Richard Nixon et Gerald Ford. La victoire de Buchanan lors des primaires en Alaska et dans le New Hampshire ont été la première surprise des primaires républicaines. Il remportera deux autres États (Louisiane, Missouri) tout comme Steve Forbes (Delaware, Arizona) qui fut également un autre candidat surprise de ces primaires, renonçant définitivement après le Super Tuesday. Bob Dole dut alors mener campagne jusqu'au bout des primaires avant d'être investi le lors de la convention de parti républicain à San Diego. Candidats désignés
Autres candidats
Non intéressés
Parti de la réformeCandidats désignés
Autres candidats
Non intéressés
Autres partisL'avocat Ralph Nader fut désigné candidat du Parti vert tandis qu'Howard Phillips fut désigné candidat du US Taxpayers Party. CampagneBob Dole fut le candidat le plus âge à être désigné candidat à la présidence, battant le record de Ronald Reagan en 1984. Résultats
Bill Clinton remporta l'élection avec plus de 8 millions de voix d'avance sur son adversaire républicain. Au niveau du collège électoral, il remporta 379 voix de grands électeurs (+ 9 par rapport à 1992) contre 159 au ticket républicain (- 9). En matière d'États, Bob Dole parvint à récupérer ceux du Colorado, du Montana et de Géorgie (perdus par Bush en 1992) mais à perdre ceux de Floride et de l'Arizona, compensant ainsi ses gains par une perte négative de grands électeurs. Ce fut d'ailleurs la première année qu'un démocrate remportait l'État de l'Arizona depuis la victoire d'Harry S. Truman lors de l'élection présidentielle américaine de 1948. L'élection confirma l'ancrage récent des démocrates dans les anciens bastions du républicanisme modéré qu'étaient la Californie, le Vermont, le Maine, l'Illinois, le New Jersey, la Pennsylvanie ou encore le Connecticut ainsi qu'au Michigan et dans le Delaware. Ce fut également la première fois que le conservateur New Hampshire optait deux fois de suite pour un candidat démocrate à une élection présidentielle. Ces bons résultats ne masquaient pas la faiblesse et le déclin des démocrates dans leurs anciens bastions des États du Sud qu'ils avaient dominés de 1880 à 1964 et où, cette année, ils ne remportaient que 4 des 11 États. La carte électorale de l'année 1996 confirma ainsi la nouvelle géographie politique du pays, ébauché lors des élections de 1992. En obtenant 8 % des suffrages, Ross Perot obtenait un score deux fois moins important qu'en 1992. Cristallisant sur son nom le vote conservateur en Arizona, il aidait indirectement l'État à basculer vers les démocrates. Ross Perot est le dernier candidat d'un parti tiers à obtenir, jusqu'en 2016, plus de 3 % des suffrages populaires. L'élection présidentielle de 1996 est la première où le vainqueur n'obtint pas la majorité du vote masculin. Ce fut la dernière élection à ce jour qu'un démocrate remporta les États d'Arkansas, du Tennessee, de Louisiane, du Kentucky, de Virginie-Occidentale et du Missouri. Notes et référencesNotes
Références
Liens externes
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