Les élections législatives sénégalaises se sont tenues le . Elles font suite à l’élection présidentielle qui a vu la victoire de Macky Sall de l'Alliance pour la République qui avait réuni autour de lui entre les deux tours une coalition de partis d'opposition.
Scrutin
Initialement prévue le 17 juin, le président nouvellement élu Macky Sall a décalé de deux semaines le scrutin[1] du fait de délais d'organisation entre les deux élections jugés trop courts[2]. Les partis d'opposition furent consultés sur la question.
Les 5,3 millions d’électeurs élisent 150 députés[3], selon un scrutin mixte, mêlant la proportionnelle au niveau national et le scrutin majoritaire au niveau départemental[4]. Vingt-quatre listes sont en lice, soit 7 200 candidats. Le scrutin est le premier à appliquer la règle de la parité absolue, imposée par la loi adoptée en , alors que 33 des 150 députés sortants étaient des femmes[3].
La campagne, ouverte le , est dominée par les premières mesures de Macky Sall et en particulier par les audits sur la gestion du régime d'Abdoulaye Wade et les convocations ou arrestations d'anciens hauts fonctionnaires et ministres[3].
La coalition formée au second tour de la présidentielle derrière Macky Sall, « Benno bokk yaakkar », est parvenu à préserver une certaine unité. En face, le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade subit la scission d'une partie de ses cadres, menés par Pape Diop et Mamadou Seck, présidents sortants des deux chambres, sous le nom de « Bokk gis gis » (Vision commune, en wolof)[3].
Le scrutin est marqué par un très faible taux de participation[5], plus fort qu'en 2007, alors que le scrutin avait été à l'époque boycottés par les principaux partis d'opposition[6]. Ce manque d'enthousiasme électoral, traduisant un discrédit vis-à-vis des parlementaires, pourrait affaiblir Macky Sall qui n'est pas parvenu à transformer la dynamique de son élection en adhésion politique populaire[7],[8].
Face à la majorité obtenue par la coalition présidentielle, le PDS d'Abdoulaye Wade forme la deuxième force politique, alors que les partis religieux font une percée[8].