Émile Gaudissard est l'aîné d'une famille de trois enfants. Son père Émile Jules Louis a épousé en 1870 Pépita Francoz et a quitté ses Pyrénées-Orientales pour émigrer en Algérie où sont nés ses enfants. Jeune homme, il se fait remarquer par des acrobaties nautiques périlleuses en sautant du haut des grues dans le port d'Alger et obtient en 1890 son baccalauréat.
Gaudissard aborde l'architecture avec un projet de Tour du travail qui ne verra pas le jour en raison de la Première Guerre mondiale. Il construit la maison de son ami Charles Despiau.
En 1924 il réalise les décorations murales du nouveau magasin Le Bon Marché[2]
Il est aussi maître tapissier et décorateur. Il a dessiné les tapis du paquebot Normandie. En 1933 il est l'auteur des tapisseries ornant les fauteuils "République" destinés à la salle du conseil des ministres[3],[4].
En Algérie, il remplit bénévolement une mission de rénovation des Industries de la Céramique et du Granit.
Rentré pour un temps en France, il s'installe au 16, rue Pierre-Guérin, logement qu'il conservera jusqu'à sa mort.
Il réalise des décorations pour des restaurants, des navires et des magasins.
Sa statue de La Bonté, achetée par la Ville d'Alger pour le square Bresson. La Jeunesse orne le jardin de la manufacture de tapisserie de Beauvais. Il est l'auteur du bas-relief monumental de la Vie de la maison, du Monument au commandant Lamy, des cariatides et du fronton de la Banque d'Algérie à Alger. Après 1914, il sculpte le Monument à Lamoricière de Koléa, les monuments aux morts de Castiglione et de Guyotville, ainsi que les statues inspirées du sud algérien ornant les allées qui convergent vers le lac du jardin d'essai du Hamma à Alger. Sa stèle de Sidi Ferruch édifiée en 1930 est rapatriée par le 3ème RPIMA et réédifiée à Port-Vendres en 1986 [5].
Mourenx : Le Farfadet et Le Lutin, bronze, érigé en 1909 à Ferryville en Tunisie (Menzel Bourguiba), puis en 1961 à l'Arsenal de Toulon, puis à Brest et offert à la Ville de Mourenx comme Monument aux morts de cette ville.
Le Poète apporte aux foules le Calme et la Modération, 1898, sculpture ;
Ariane, 1901, bas-relief en céramique.
Port-Vendres : Monument pour la Commémoration du centenaire du débarquement des troupes du général de Bourmont à Sidi Ferruch le , inauguré le par le président Doumergue à Sidi-Ferruch, rapatrié en France et remonté à Port-Vendres en 1986. Bas-reliefs en marbre représentant L'Union de la France et de l'Algérie.
1925 : Exposition des Arts décoratifs, cartons pour tapis et tapisserie pour le collectionneur Jacques-Émile Ruhlmann, tapis du salon de l'hôtel du Collectionneur à l'Exposition des Arts décoratifs sur l'esplanade des Invalides de 1925, 4,60 × 3,20 m, fond bleu vert, fleurs multicolores, tissage à Aubusson par la manufacture de tapisserie d'Aubusson Braquenié[9].
Jean Ajalbert, Émile Gaudissard, Jean Ajalbert, série : « Les peintres de la fabrication nationale de tapisseries de Beauvais », Paris, Éd. E. Rey, 1932, 6 p.
A. Maurel, « Émile Gaudissard », Le Carnet des artistes, no 15, .
Élisabeth Cazenave, Les Artistes de l'Algérie, Éd. Giovanangeli, 2001, 450 p. (ISBN2909034275).
Marion Vidal-Bué, Alger et ses peintres de 1830 à 1962, Éd. Paris Méditerranée, 2000, 250 p. (ISBN2842720954).
Christine Peltre, Les Orientalistes, Éd. Hazan, 2003.
Stéphane Richemeond, Dictionnaire des sculpteurs orientalistes des XIXe et XXe siècles, Éd. L'Amateur, 2008, 224 p. (ISBN9782859174842).
Robert Randau, Les Algérianistes, coll. « L'Algérie heureuse », Éd. Laffont-Tchou, 1979.