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Henri Étienne Néhémie Bergeret est le fils de Jean Osmen Bergeret (1844-1918), pasteur à La Mothe-Saint-Héray de 1871 à 1888 puis à Beaussais et Vitré, et de Lydie Jeanne Zénobie Maillard, elle-même fille de pasteur[1]. Il est né le à La Mothe-Saint-Héray, dans les Deux-Sèvres[1],[2],[3].
La même année 1907, il se marie à Genève avec Sophie Anna Bonny[5] (1882-1961). Ils ont deux enfants, nés en Nouvelle-Calédonie, Charles (1912-?) né à Maré[3] et Ruth Geneviève (1923-2015).
Charles Bergeret, pasteur missionnaire au Cameroun avec son épouse Yvette Guiton, est responsable de la mission protestante de Feutap à Bangangté. Le couple dirige l'école de filles de Mfeton[3]. Leur fille, Claude Njiké-Bergeret, est enseignante et agricultrice au Cameroun[3],[6].
Carrière
Étienne Bergeret commence sa carrière comme pasteur au service de la Société des missions évangéliques de Paris au terme de ses études en 1907[7] comme missionnaire en Nouvelle-Calédonie. Il est chargé de l'instruction des pasteurs locaux à Do Néva près de Houailou[8]. Il arrive en renfort de Maurice Leenhardt[7], avec lequel il entretient des rapports compliqués[9], ce qui entraîne finalement sa nomination à Maré, pour remplacer le pasteur Philadelphe Delord qui a démissionné[10]. La mission protestante est à l'époque très active en Nouvelle Calédonie : après avoir formé des éducateurs-prédicants parmi les autochtones des îles loyauté (les nata, « ceux qui racontent / qui savent »[11] en nengone)[12], elle ouvre des écoles pour contrer l'influence des maristes et du gouvernement républicain laïc. À cette époque, Maurice Leenhardt gagne en influence au détriment de ses opposants[13].
De retour en métropole, pour raison de santé en 1913[14], Étienne Bergeret est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale[15],[14], dans un premier temps comme infirmier militaire[3]. En , dégagé de ses obligations militaires[3], il est envoyé à Douala[16],[6]. Bénéficiant des mêmes facilités accordées aux prêtres, Étienne Bergeret et trois autres pasteurs, Élie Allégret, Frank Christol et André Oechsner de Coninck, sont libérés du front et vont en renfort au Cameroun le [16],[17]. La délégation est placée sous la direction d'Élie Allégret[18],[19]. Ils arrivent à Douala le pour le compte de la Mission de Paris en vue de l’œuvre d'évangélisation[20]. Ne sachant pas s'ils s'installent au Cameroun pour remplacer les 100 à 200 missionnaires allemands de la Mission de Bâle qui doivent quitter le pays à la suite de la guerre, Allégret, qui bénéficie du soutien du gouverneur français établi au Gabon, demande du renfort pour sa mission[21]. Il reste au Cameroun pendant cinq ans[22].
Sur l'île de Maré, le missionnaire n'est pas remplacé à la suite du départ d'Étienne Bergeret[14], car tous les pasteurs présents dans l'archipel ont été mobilisés, à l'exception de Maurice Leenhardt[23],[24]. Celui-ci est d'avis que ces îles, plus anciennement évangélisées, doivent organiser leurs paroisses autour des nata[25],[26]. Ce sont donc les locaux qui assurent les services religieux, jusqu'au retour d'Étienne Bergeret en 1922[14]. Celui-ci s'installe alors avec sa famille sur la commune de Lifou à Chépénéhé, où il fait construire un temple et une maternité [3]. Il met également en place un bateau pour désenclaver l'île, mais ses initiatives ne sont pas du goût de l'administration coloniale [3].
Le départ de Maurice Leenhardt de la Grande Terre en 1926[27] permet à Étienne Bergeret de faire prévaloir ses opinions. En 1927, lors de la conférence des missionnaires, Étienne Bergeret défend l'idée que le nata n'est pas le « pasteur indigène » décrit par Maurice Leenhardt, mais devrait se cantonner à des tâches d'éducateur, de « moniteur-instructeur à dominante scolaire »[28]. Cette orientation acceptée par la conférence de la Société des missions, dont Élie Allegret devenu co-directeur de la SMEP[26], est mal perçue par une partie des missionnaires de Nouvelle-Calédonie dont le successeur et neveu de Maurice Leenhardt, Philippe Rey Lescure[29]. En conflit avec ses collègues missionnaires et l'administration coloniale, Étienne Bergeret quitte les îles Loyauté en 1930 pour la France[3]. En 1932, il revient à Nouméa[3] est est nommé en 1933 à l'école de Do Néva[28], sur la côte est de la Grande Terre. Il y reste actif jusqu'en 1937[8].
↑ a et bActe de naissance. Son grand-père maternel, le pasteur Pierre Néhémie Maillard (1813-1883), est un botaniste distingué ; on peut encore voir sa tombe au cimetière protestant de La Mothe-Saint-Héray. Site Cimetières du Mellois.
↑ a et bPatrick O'Reilly, Calédoniens. Répertoire bio-bibliographique de la Nouvelle-Calédonie, Paris, 1953.
↑ a et bUniversité de la Nouvelle-Calédonie, « Sur le rôle respectif de Maurice Leenhardt et de ses collaborateurs kanak dans l’élaboration de Langues et dialectes de l’Austro-Mélanésie (1946) », MAURICE LEENHARDT (1878-1954) Contextes et héritages, , p. 90 (lire en ligne)
↑Gilles Vidal, « « Nous serons la viande pour la France ». Indigènes et missionnaires protestants océaniens durant la Grande Guerre », Journal de la Société des Océanistes, nos 142-143, , p. 257–272 (ISSN0300-953x, DOI10.4000/jso.7476, lire en ligne, consulté le )
↑Samuel Désiré Johnson, La formation d'une Église locale au Cameroun : le cas des communautés baptistes, 1841-1949, Paris, Karthala Éditions, , 426 p. (ISBN978-2-8111-0662-1, lire en ligne)
↑Jaap Van Slageren, Les origines de l'Église évangélique du Cameroun : missions européennes et christianisme autochtone, Brill Archive, , 297 p. (ISBN90-04-03427-7, lire en ligne)
↑Alexandra Loumpet-Galitzine, Njoya et le royaume bamoun : les archives de la Société des missions évangéliques de Paris, 1917-1937, Éditions Karthala, , 580 p. (ISBN978-2-84586-786-4, lire en ligne)
↑Jaap Van Slageren, Les origines de l'Église évangélique du Cameroun : missions européennes et christianisme autochtone, Yaoundé, Éditions Clé, (ISBN978-90-04-03427-3, lire en ligne)
↑Frédéric Rognon, Maurice Leenhardt: pour un destin commun en Nouvelle Calédonie, Éditions Olivétan "Paroles protestantes", coll. « Collection Figures protestantes », , 212 p. (ISBN978-2-35479-437-8), p. 78
↑Selon F. Rognon, Maurice Leenhardt échappe « du fait de son âge et du nombre de ses enfants »
↑ a et bFrédéric Rognon, Maurice Leenhardt: pour un destin commun en Nouvelle Calédonie, Éditions Olivétan "Paroles protestantes", coll. « Collection Figures protestantes », (ISBN978-2-35479-437-8), p. 99-100
↑Frédéric Rognon, Maurice Leenhardt: pour un "destin commun" en Nouvelle-Calédonie, Éditions Olivétan, coll. « Collection Figures protestantes », , 212 p. (ISBN978-2-35479-437-8), p. 97
↑Frédéric Rognon, Maurice Leenhardt: pour un "destin commun" en Nouvelle-Calédonie, Éditions Olivétan, coll. « Collection Figures protestantes », (ISBN978-2-35479-437-8), p. 100-101
Voir aussi
Bibliographie
Jean Comby (dir.), Diffusion et acculturation du christianisme (XIXe-XXe s.), Karthala Éditions, (ISBN978-2-8111-3984-1, lire en ligne).
Patrick O'Reilly, « Bergeret, Étienne (1883-1939) », in Calédoniens. Répertoire bio-bibliographique de la Nouvelle-Calédonie, Paris, Société des océanistes, 1953 .
Jean-François Zorn, Le grand siècle d'une mission protestante. La mission de Paris de 1822 à 1914, Karthala Éditions, (ISBN978-2-8111-4957-4, lire en ligne).