11 mars : signature du traité d’Obock, établissant un protectorat français sur le nord du golfe de Tadjourah (République de Djibouti). La France acquiert la rade d’Obock et achète le site de Djibouti pour 10 000 thalers au sultan de Raheito[4].
Un chef Peul rescapé, Ba Lobbo(en) soulève son peuple et assiège Hamdallaye, la capitale, le [8]. El Hadj Omar meurt lors de sa fuite dans le pays Dogon (falaise de Bandiagara) par l’explosion dans une grotte de sa réserve de poudre ()[9]. L’empire créé par El Hadj Omar perdure cependant sous la direction de son neveu Tidjani dans le Nord et de son fils Ahmadou Tall (1864-1895) à Ségou, jusqu’à l’occupation française en 1893.
29 octobre : le négus d’ÉthiopieThéodoros II écrit à la reine Victoria du Royaume-Uni pour lui proposer une alliance totale contre les Ottomans. Le refus du Foreign office irrite l’empereur, qui retient, puis emprisonne le consul britannique Cameron et quelques autres Européens (). La diplomatie occidentale ne parvient pas obtenir leur libération avant [15]. Vers 1862-1863, Théodoros réussit à faire fabriquer des canons par des missionnaires et artisans allemands et suisses[16].
23 décembre : ouverture à Tétouan de la première école de l’Alliance israélite universelle au Maroc[18]. Fondée à Paris en 1860, elle crée un réseau scolaire. Les écoles de Tétouan, Essaouira (1865), Tanger (1867) et Safi (1868) regroupent, en 1868, 108 enseignants et 1400 élèves. Le sort de la communauté juive au Maroc s’est amélioré avec l’intervention en sa faveur de Moses Montefiore auprès du sultan en 1864. Quoique très liée aux intérêts européens, elle fait partie intégrante de la société marocaine.
12 avril : l’homme d’État Bartolomé Mitre fait l’union de l’Argentine et en est élu président en octobre[22]. Il inaugure deux décennies de domination libérale pendant laquelle l’unification nationale fait de grands progrès. Les caudillos locaux sont peu à peu réduits et les Indiens vaincus.
19 juin, Tulcán : les troupes du président colombien Arboleda envahissent l’Équateur[24]. Déclaration de guerre de la Colombie à l’Équateur. Plus que les différends frontaliers, c’est la nature du pouvoir incarné par le mystique Moreno qui est à l’origine du conflit. Selon le président colombien, « il faut délivrer l’Équateur du programme théocratique de Moreno ». Battu, Moreno reste toutefois au pouvoir (1863).
3 juillet : le général Forey remplace le général de Lorencez à la tête du corps expéditionnaire français au Mexique, et en même temps, il exerce les fonctions de ministre plénipotentiaire de France dans ce pays[23]. Le général Bazaine reçoit le commandement de la 1re division d'infanterie du corps d'expédition au Mexique.
8 - 9 mars : combat de Hampton Roads. Le premier combat entre deux cuirassés oppose le Merrimack, armé par les Sudistes, et le Monitor, appartenant aux Nordistes. Il n’y a pas de vainqueur[30].
1er juillet : décision de construire le premier transcontinental. Le gouvernement accorde aux compagnies Union Pacific et Central Pacific des prêts avantageux et dix sections de terres fédérales alternées de part et d’autre du remblai (surfaces doublées dès 1864)[32]. D’immenses bandes de terres échappent au Homestead Act (181 millions d’acres de 1851 à 1871).
Juillet : le Congrès des États-Unis vote un décret de confiscation qui autorise l’affranchissement des esclaves appartenant aux maîtres qui se battent contre l’Union. Le décret n’est pas appliqué par les généraux nordistes et Lincoln ne l’impose pas.
22 septembre : Lincoln rend publique sa « proclamation préliminaire d’émancipation »[37]. Il offre au Sud un délai de quatre mois pour cesser la rébellion, en menaçant d’émanciper les esclaves si les Sudistes continuaient à combattre, tout en promettant de ne pas toucher à l’esclavage dans les États qui se rallieraient à l’Union.
7 novembre : Napoléon III propose, unilatéralement, un armistice de 6 mois entre les belligérants de la guerre civile américaine, supervisé par la France, le Royaume-Uni et la Russie. Refus des Britanniques et des Russes[39].
Fin mai : début d’insurrection musulmane au Gansu (1862-1877)[42]. Dix millions de personnes auraient succombé du fait de cette révolte et de sa répression.
2 novembre, Nagasaki : départ d’une mission japonaise en Europe. Des étudiants de la marine japonais, dont Takeaki Enomoto (1826-1908) se rendent officiellement aux Pays-Bas pour s’initier aux constructions navales occidentales ; ils sont à Rotterdam le [45].
la Perse signe un engagement avec le Royaume-Uni pour la construction d’un poste de relais du réseau télégraphique installé entre Khanaqin et Bushehr[47]. La possibilité de transmission rapides à travers la Perse transformera l’exercice du pouvoir à l’intérieur du pays. Le télégraphe permettra au chah de contrôler plus étroitement l’activité des autorités provinciales.
Inauguration d’une ligne maritime de vapeurs entre Bombay et Bassora[48]. Les Britanniques s’assurent le monopole des moyens de communication entre le golfe Persique et l’Inde.
La Société ottomane des sciences, fondée en 1861, publie son organe, le Mecmua-i Fünun. Véritable vivier intellectuel, il jouera un rôle comparable à celui de l’Encyclopédie en France au XVIIIe siècle. Une revue de débat paraît à Istanbul, Tasvir-i Efkâr, dirigée par le libre penseur Ibrahim Chinasi qui n’hésite pas dans ses éditoriaux à critiquer le conservatisme du gouvernement du sultan[49].
23 janvier : Reutern devient ministre des Finances en Russie[50]. Il organise et publie un budget unifié de l’État pour la première fois. Sa réforme monétaire est un échec.
13 février (1er février du calendrier julien) : insurrection militaire à Nauplie[54].
16 février : fondation du mouvement de gymnastique des Sokol en Bohême[55], inspiré du Turnverein allemand fondé en 1811. Son idéologie anti-habsbourgeoise sera reprise par les minorités nationales de l’Empire austro-hongrois.
29 mars : traité de libre-échange avec la France signé par la Prusse au nom du Zollverein[57]. Ce traité est ressenti à Vienne comme une humiliation. L’Autriche, qui ne cesse depuis 1859 de ce concilier la Prusse au détriment de ses relations avec les autres États allemands, et qui s’est vu refusé en une demande d’adhésion au Zollverein, voit un État non germanique obtenir des avantages commerciaux supérieurs aux siens.
7 septembre : la Légion bulgare, organisation clandestine créée au printemps à Belgrade par le patriote Georgi Rakovski, qui entend prendre le pouvoir par un coup d’État, est dissoute sur ordre des autorités serbes[63].
30 septembre : discours du fer et du sang, prononcé par Bismarck devant le Landtag pour désamorcer le conflit constitutionnel en Prusse[65]. Guillaume Ier veut augmenter les effectifs de l’armée et doit obtenir du Landtag la levée des sommes nécessaires. Le Landtag refuse. Il est dissout par Guillaume Ier le 11 mars, mais les progressistes triomphent aux élections du 6 mai, et la nouvelle chambre repousse à nouveau le budget. La majorité de la Diète espère ainsi obtenir des réformes démocratiques et une politique unitaire active. Guillaume, qui hésite entre l’abdication et le coup d’État, finit par appeler Bismarck au pouvoir, que son ministre von Roon lui présente comme seul capable de faire face à la crise. Bismarck utilise la théorie de la lacune constitutionnelle (aucun texte n’oblige le roi à céder devant les députés) pour faire voter de 1862 à 1865 un budget uniquement approuvé par la chambre des seigneurs, sans provoquer aucune agitation[66].
6 octobre : en Pologne, la conscription ne se fait plus par tirage au sort mais selon des listes que dresse l’administration[67].
22 octobre : début d’une révolution en Grèce. Un gouvernement provisoire dépose Othon Ier de Grèce[68]. Profitant d’une visite du roi en province, des garnisons se soulèvent à Vonitza et le contraignent à la fuite (24 octobre). Depuis l’instauration du gouvernement minoritaire de Miaoulis en 1860, divers fait témoignant d’une hostilité croissante à la famille royale se sont succédé : insurrection de Nauplie en février et multiplication des complots, dont le dernier a été soutenu par Londres (voir élection au trône de Grèce (1862-1863)).
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