Abbaye Saint-Pierre-les-Dames
L'abbaye Saint-Pierre-les-Dames est une ancienne abbaye féminine bénédictine de Reims aujourd'hui disparue. On attribue sa fondation à saint Remi[1], au début du VIe siècle et les premières constructions d'importance à saint Nivard au siècle suivant. HistoriqueMoyen ÂgeLe premier monastère féminin de Reims, dû à sainte Clotilde et saint Rémi, date des débuts du VIe siècle. C'est probablement dans celui-ci que sainte Beuve entame sa carrière religieuse un siècle plus tard avec l'appui de son frère saint Baudry. Ce monastère étant hors les murs, celui-ci fait construire une maison intra-muros pour mettre les nones à l'abri des agressions. Vers 655, saint Nivard, évêque de Reims et beau-frère de Childéric II roi d'Austrasie qui siège en cette ville[réf. nécessaire], fait rebâtir l'abbaye dédiée à la Vierge et à saint Pierre[2]. À son décès, son frère, saint Gombert, fonde un autre monastère Saint-Pierre, également féminin, à une autre extrémité de la ville[3] dit monastère d'en-bas par opposition au précédent. En dépit de travaux consacrés à la question[4], les historiens peinent encore à dissocier les destinées des deux institutions[5]. Cependant, l'histoire ne retient qu'une abbaye Saint-Pierre parmi les trois abbayes bénédictines de Reims au Moyen Âge à côté de Saint-Remi et Saint-Nicaise pour les hommes[6]. Malgré ces incertitudes, les sources s'accordent pour faire de sainte Beuve puis sa nièce sainte Dode les deux premières abbesses du monastère féminin.
Temps modernesLe corps de Marie de Guise, reine d’Écosse, décédée à Edimbourg, est ramené en France et inhumé dans l'église de l'abbaye. Sa fille Marie Stuart s'y retire après la mort (5 décembre 1560) de son époux, François II, roi de France, alors que sa tante, Renée de Lorraine en est l’abbesse. C'est de là qu'elle part pour embarquer définitivement vers l'Écosse depuis Calais le [7]. Elle avait manifesté le désir d'être enterrée à Saint-Pierre-les-Dames mais, après son accession au trône, son fils Jacques VI d'Écosse la fit déplacer à l'abbaye de Westminster où elle repose à dix mètres de sa cousine Élisabeth. Catherine de Lorraine (1552-1596) était inhumée en l'église abbatiale. AbbessesUne trentaine d'abbesses régulières précèdent les abbesses commendataires, qui suivent :
Époque contemporaineL'église de l'abbaye est détruite pendant la Révolution au profit de l'actuelle rue Marie-Stuart. Une nouvelle rue Saint-Pierre-les-Dames, percée en 1798, débouche sur l'actuelle place Godinot — dédiée au chanoine Godinot — anciennement place Saint-Pierre-les-Dames. Ce percement détruit le corps de logis du palais abbatial ainsi que les vastes jardins. Seuls les deux pavillons d'angle subsistent, ainsi qu'une partie des bâtiments conventuels où s'établit une filature. Le pavillon ouest est acquis par les sœurs de la Congrégation Notre-Dame qui y installent une école (actuel Collège privé catholique Notre-Dame). Tous ces vestiges sont anéantis par les bombardements allemands de la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui, rien ne subsiste de l'ancienne abbaye Saint-Pierre. L'abbaye se situait à environ 300 mètres au sud-est de la cathédrale[9]. Deux magnifiques pièces d'orfèvrerie provenant du trésor de l'abbaye sont conservées au Palais du Tau : le reliquaire de la Sainte-Épine [10]et une croix en cristal de roche offerte par Marie Stuart à sa tante Renée de Lorraine[11]. PossessionsDepuis le Moyen Âge, l'abbaye possède une seigneurie à Hermonville, composé en 1749 de 24 à 25 maisons répandues dans différents endroits et mêlées avec les autres seigneuries. L'église est dans l'étendue de sa juridiction, ainsi que la place au-devant et le cimetière et la maison seigneuriale, à main gauche de l'église[12].
Notes
Références
AnnexesBibliographie
Article connexeLien externe
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