John Warnock et Charles Geschke étaient collègues et chercheurs chez Xerox PARC. Ensemble, ils ont inventé et mis au point le langage de description de pageInterpress. Comme Xerox n'était pas disposé à le commercialiser, ils ont fondé Adobe en décembre 1982 et commercialisé avec succès Interpress sous le nom de PostScript, en y apportant quelques modifications mineures.
PostScript permet ainsi de décrire de manière précise et reproductible des documents destinés au secteur prépresse avec un volume de données relativement faible. Contrairement aux langages d'impression, les fichiers sont indépendants du matériel, peuvent être intégrés dans d'autres documents (EPS), mais ne sont que partiellement modifiables en tant que dernière étape de la chaîne de production.
Adobe commence par distribuer avec succès deux logiciels phares Illustrator et Photoshop.
Fort de ce succès, Adobe Systems poursuit une politique d'essor et augmentation rapide de ses parts de marché par acquisition d'entreprises concurrentes ou complémentaires, conformément à l'adage dans le monde des affaires nord-américain "if you can't beat them, buy them"[3].
En 1994, Adobe Systems acquiert son principal concurrent dans le secteur prépresse, Aldus Corporation et ses logiciels phare Pagemaker et FreeHand. Cela place Adobe comme leader quasi monopolistique dans son secteur et notamment les utilisateurs de Freehand se revoltent. C'est pourquoi la Commission Fédérale du Commerce (FTC) intervient pour éviter la constitution d'un monopole et force Adobe à revendre FreeHand à Altsys corp et lui interdit de racheter tout autre logiciel concurrent pendant 10 ans.
Le , Adobe reprend sa politique d'expansion cette fois dans le secteur complémentaire á ses activités, les applications web et achète Macromedia, auteur de l'éditeur de programmation Dreamweaver, du logiciel d'animation vectorielle Flash, de la plate-forme multimédia Shockwave/Director et de l'editeur Authorware pour un montant total de 3,4 milliards de dollars américains. La transaction s'est effectuée exclusivement par échange de titres : une action Adobe pour 0,69 action de Macromedia. En effectuant cette transaction, Adobe a acquis un concurrent de taille et conforté sa place de leader des logiciels pour designers et développeurs.
En 2009, Adobe employait environ 8.660 personnes et réalisait un chiffre d'affaires annuel d'environ 2,9 milliards de dollars américains.
En 2009, Adobe a racheté l'entreprise américaine Omniture pour 1,8 milliard de dollars, initiant ainsi sa stratégie de développement de solutions Marketing Cloud à l'attention des équipes marketing des entreprises. Les applications sont exploitées via la plateforme Adobe Analytics.
En 2013 Adobe rachete l'entreprise française Neolane, editeur d'une application de gestion de campagnes marketing dans le cadre de la gestion de la relation client pour 600 millions de dollars[4], renforçant sa prééminence sur le marché.
La même année, le 3 octobre 2013, des inconnus volent notamment le code source d'Adobe Acrobat et d'Adobe ColdFusion et les données de cartes de crédit de 2,9 millions de ses clients.
Après avoir racheté Satellite en , Adobe marketing cloud va intégrer la technologie de gestion des tags dans sa suite[5].
En , Adobe acquiert la banque de photographie Fotolia pour 800 millions de dollars, dans le but de l'intégrer à Creative Cloud[6].
En , Adobe annonce l'acquisition de la société Livefyre pour un montant non communiqué[7].
En , Adobe annonce l'acquisition de Magento, une plateforme opensource de commerce électronique, pour 1,68 milliard de dollars[9]. En , Adobe Systems annonce l'acquisition de Marketo, spécialisé dans les logiciels dédiés au marketing e-commerce, pour 4,75 milliards de dollars[10].
En , Adobe annonce l'acquisition de Allegorithmic, une entreprise française spécialisée dans les logiciels de création de textures[11].
En novembre 2020, Adobe annonce l'acquisition de Workfront, solution SaaS conçue pour gérer des projets marketing pour 1,5 milliard de dollars[12].
En septembre 2022, Adobe annonce l'acquisition de l'éditeur d'images vectorielles Figma, pour 20 milliards de dollars[13] avant d'y renoncer en décembre 2023, à la suite du refus de validation par les autorités de régulation européenne et britannique[14],[15].
En 1994, Adobe fait l'acquisition d'Aldus Corporation, un logiciel qui vendait le produit compétitif à Adobe Illustrator, FreeHand. À ce moment, la Commission Fédérale du Commerce américaine doit intervenir pour qu'Adobe revende FreeHand à Altsys, en plus d'interdire à l'entreprise de racheter le logiciel ou tout autre programme similaire pour 10 ans (soit jusqu'à 2004). Altsys est ensuite repris par Macromédia qui sort les versions 5 à 11. Lorsqu'Adobe achète Macromédia en 2005, le développement de FreeHand est considérablement ralenti en 2007, rendant même le logiciel obsolète. Avec FreeHand et Illustrator en sa possession, Adobe détient les deux seuls produits en compétition dans le marché des programmes d'illustration professionnels pour les ordinateurs Macintosh[16].
En 2011, un groupe de 5000 designers graphiques utilisant FreeHand se rassemblent sous la banière « Free FreeHand », en déposant une plainte au civil contre Adobe au Northern District of California[16]. La poursuite statue qu'Adobe viole les principes du marché libre en abusant de sa position dominante dans le marché de l'illustration graphique et en s'adonnant à des démarches et stratégies anti-compétitives désignées à tuer FreeHand. Sans réponse aux revendications, la poursuite est éventuellement réglée à l'amiable, bien que la communauté FreeHand est d'avis qu'Adobe devrait remettre le produit à la communauté open-source s'il n'y a pas de mise à jour destinée à être effectuée[17].
Critiques concernant l'exploitation des données œuvres créées, modifiées ou transmises
Le , les conditions d'utilisation sont remaniées et explicitent une évolution de pour autoriser Adobe à exploiter par des moyens manuels ou automatiques tout texte, information, communication, contenus vidéo et audio, documents et images qui lui sont envoyés ou traités avec ses logiciels. Cette exploitation est autorisée par défaut pour les comptes non professionnels. Elle permet entre autres l'exploitation pour l'apprentissage par une intelligence artificielle[18].
Produits
Ces produits sont disponibles dans le gestionnaire d'applications Creative Cloud. (anciennement Creative Suite)
Il existe des versions spécifiques des produits Adobe pour les langues non indo-européennes. Ainsi il existe une version arabe et une version hébraïque des produits Adobe, qui sont complètement adaptées à ces langues et à l'écriture de droite à gauche.
Anciens produits
Atmosphere, logiciel de création d'univers virtuels en 3D (ce logiciel n'est plus commercialisé)
Contribute, gestion & design de sites internet à distance
GoLive création et gestion de sites Internet (ce logiciel n'est plus commercialisé, au profit de Dreamweaver)
Muse, création de sites internet orienté vers les designers
PageMaker, mise en page (PAO) pour la presse, l'édition, la publicité et la communication (ce logiciel n'est plus commercialisé, au profit de InDesign)
Streamline, vectorisation de fichier bitmap (ce logiciel n'est plus commercialisé, la fonction a été intégrée dans Illustrator CS 2)
Director, création d'applications multimédia pour divers supports (ce logiciel n'est plus commercialisé depuis 2017).
Story, pour développer des scénarios et des scripts (ce logiciel n'est plus commercialisé depuis le 22 janvier 2019)
Ultra, acheté avec la société Serious Magic en 2006