Affaire Quiquerez-SegonzacL’affaire Quiquerez-Segonzac est une affaire judiciaire qui s'est passée dans l'armée française en Côte-d'Ivoire et au Sénégal en 1891-1893. Les protagonistes
La mort de QuiquerezAu début de l'année 1891, un détachement militaire commandé par le lieutenant Paul Quiquerez, assisté du sous-lieutenant de Segonzac, explore le littoral de la Côte d'Ivoire. Leur mission consister à traiter avec les chefs locaux, afin de trouver une voie entre la côte et le bassin du Niger. Remontant le fleuve San Pedro, Quiquerez meurt le ; selon un premier rapport, la mort est due à un accès de fièvre algide. Segonzac rentre en France peu après et fait d'autres révélations[pas clair]. Le procèsLa famille (plus précisément le colonel Théodore Fix, remarié avec la mère de Quiquerez après le veuvage de celle-ci) éprouve des doutes ; elle obtient une enquête sur les circonstances de la mort du lieutenant. Elle soupçonne Segonzac d'avoir altéré la vérité dans plusieurs de ses déclarations. Les autorités ordonnent l'exhumation du corps de Quiquerez, enterré sur les lieux de sa mort au bord du San Pedro. L'autopsie constate des trous dans le crâne, dus à une arme à feu. Le crâne est emporté comme pièce à conviction. Segonzac est inculpé de meurtre et comparaît devant un conseil de guerre siégeant à Saint-Louis du Sénégal le . Selon l'accusation, des soldats indigènes auraient vu, par l'ouverture de la tente des officiers, le sous-lieutenant tirer sur Quiquerez avec son révolver. À l'audience, Segonzac soutient que son compagnon s'est suicidé justement dans un accès de fièvre, détail qu'il avait d'abord caché pour sauver son honneur. Au fur et à mesure de l'avancement du procès, les témoignages des soldats indigènes sont moins précis. Le tribunal fait le compte des cartouches de revolver restantes, se demande comment le défunt aurait pu se tirer une balle avec l'arme dans la main gauche, alors qu'il était droitier. L'accusé produit des témoins favorables à sa réputation, d'autres évoquent des idées de suicide qu'aurait eu Quiquerez en d'autres circonstances. Maître Léon Renault plaide en défense de Segonzac[2]. À l'issue de onze audiences, Segonzac est acquitté le . Réintégré dans l'armée, il la quitte momentanément peu après, pour aller s'installer en Belgique. Certains de ses camarades semblaient douter de son innocence, comme d'autres n'avaient jamais admis l'hypothèse de sa culpabilité. Il reprend du service comme aviateur, durant la Première Guerre mondiale. Le corps du lieutenant Quiquerez repose toujours en Côte d'Ivoire. Un monument est élevé à sa mémoire près du port de San-Pédro, où il existe une pointe Quiquerez. Pierre Benoît aurait tiré de cette affaire l'intrigue de son roman L'Atlantide (1919)[3]. En 1921, celui-ci fut adapté au cinéma par Jacques Feyder sous le même titre (L'Atlantide). Sources
Bibliographie
Notes et références
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