Amadou Hott
Amadou Hott, né le à Thiaroye Gare (Sénégal), est un économiste et banquier d'affaires sénégalais. Il a été précédemment Envoyé spécial du Président de la Banque africaine de développement pour l'Alliance pour l'Infrastructure Verte en Afrique[1]. Avant ce poste, il a été ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal entre et [2]. Il était auparavant vice-président du complexe Énergie, Croissance Verte et Changement Climatique de la Banque africaine de développement, poste qu'il a occupé de novembre 2016 jusqu'à sa nomination au gouvernement sénégalais[3]. Il est actuellement candidat à la Présidence de la Banque africaine de développement. Jeunesse et étudesAmadou Hott est né à Thiaroye Gare et a passé sa jeunesse dans la banlieue de Dakar. Il a étudié successivement à l’école primaire Khaliy Madiakhaté Kala à Guédiawaye (anciennement École 25) et le collège Pikine Est. En 1992, il obtient son baccalauréat en mathématiques au lycée Seydina Limamoulaye à Guédiawaye[3]. Il s'inscrit ensuite à l'Université Strasbourg-I (anciennement l'Université Louis Pasteur de Strasbourg) où il obtient un Diplôme d’Etude Universitaire Générales (DEUG) Maths-Économie, puis un DEA en Finance des marchés financiers et gestion bancaire au Panthéon 1 à la Sorbonne avant de suivre les cours du Master en Mathématiques appliquées à l'Université de New York (NYU) dans le cadre d'un programme d'échange universitaire[4]. CarrièreAmadou Hott a commencé sa carrière à la Société générale à New York avant de rejoindre le groupe BNP Paribas à Londres en tant que banquier d'investissement. Il a ensuite travaillé à la banque néerlandaise ABN AMRO où il devient banquier d'affaires spécialisé sur l'Afrique[5]. En 2006, il quitte l'Europe pour s'installer à Dubaï où il travaille à la Millennium Finance Corporation en tant que Directeur Général des fusions-acquisitions et du financement pour le continent africain. Deux ans plus tard, Amadou Hott devient Directeur Général de UBA Capital, la filiale de banque d'investissement du groupe UBA à Lagos[6]. En 2011, il devient gestionnaire de la fortune de l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote[7]. En 2012, il est nommé Conseiller Spécial du Président de la République du Sénégal, Macky Sall, chargé des questions de financement et d'investissement, puis Président du Conseil d'Administration de l'AIBD ( Aéroport international Blaise-Diagne )[8]. En septembre 2013, il devient le premier Directeur Général chargé de la mise en place du Fonds Souverain d’Investissement Stratégiques (FONSIS ). Ses pratiques de gestion lors du lancement du fonds suscitent une polémique. Après que le journal Libération se soit interrogé sur les dépenses de publicité de la structure avant sa mise en service, le Président de la République Macky Sall exprime sa colère en raison des indemnités de logement de 3 millions de francs CFA qu’Amadou Hott aurait voulu s’octroyer en plus de son salaire de 5 millions de francs CFA, ainsi que le salaire de 3 millions de francs CFA qu’il aurait affecté à son assistante[9]. En 2013, il est accusé d’être mêlé au scandale de la vente de la troisième licence de téléphonie mobile du Sénégal à Sudatel, qui se serait accompagnée du versement de 20 milliards de francs CFA de commissions occultes[10],[11],[12]. Ces accusations se fondent sur la présence d’Amadou Hott parmi les destinataires de mails échangés entre différents protagonistes de l’affaire. La Présidence sénégalaise dément les affirmations parues dans la presse sénégalaise en affirmant qu’Amadou Hott était à l’époque conseiller financier de Zain, société de télécommunication koweitienne, concurrente de la compagnie Sudatel pour l’octroi de cette licence[13]. Les liens qu’il continuerait d’entretenir avec Aliko Dangote et les potentiels conflits d’intérêt en résultant suscitent également des interrogations, après qu’Amadou Hott ait assisté en 2013 à la signature d’un accord entre les héritiers de Serigne Saliou Mbacké et les représentants de Dangote SA[9]. En novembre 2016, Amadou Hott devient vice-président de la Banque Africaine de Développement chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance Verte[14]. Au cours de son mandat, la Banque a augmenté ses investissements dans les énergies renouvelables. En 2017, 100% des investissements de production étaient dans les énergies renouvelables. Amadou Hott a lancé des programmes tels que « Desert to Power », l'Alliance financière africaine sur le changement climatique et la « Green Baseload » dans le cadre du programme SEFA 2.0 ( Sustainable Energy Fund for Africa)[15]. Ministre de l’Économie du Sénégal (2019-2022)En avril 2019, Amadou Hott est Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération Internationale du Sénégal. En tant que ministre, il est chargé de préparer et d’appliquer la politique économique et financière du Sénégal, de planification du développement, de population, de statistiques, de coopération et de développement du secteur privé ainsi que des partenariats publics-privés[2]. Fin 2021, son nom est mentionné comme un potentiel premier ministrable. Ses défaites électorales consécutives l’année suivante l’amènent cependant à quitter le gouvernement lors du remaniement du [16],[17]. Défaites aux élections municipales et législatives à Yeumbeul Sud (2022)Amadou Hott tente de se faire élire aux élections locales de janvier 2022, en briguant la mairie de Yeumbeul Sud avec la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar. La campagne à Yeumbeul est marquée par de nombreuses tensions. Amadou Hott fait notamment l’objet d’accusations de parachutage[18]. Des violences électorales éclatent, dont Amadou Hott impute la responsabilité aux « nervis » de son adversaire, le maire sortant Bara Gaye[19]. Une photo d’Amadou Hott tenant un gris-gris dans sa main au cours de sa campagne suscite en outre une polémique sur les réseaux sociaux largement relayée dans la presse sénégalaise[20],[21],[22]. Le , Amadou Hott perd l’élection avec 3 809 voix de retard sur 21 071 électeurs et reconnaît sa défaite contre le maire sortant[23]. Il est considéré comme l’un des « grands perdants de la majorité présidentielle » et sa défaite est perçue comme un revers pour ses ambitions de devenir Premier Ministre[18],[17]. Sa volonté de se représenter dans la circonscription de Yeumbeul pour les élections législatives du malgré sa défaite aux élections locales suscite l’opposition de militants du parti présidentiel, l’Alliance pour la République, qui jugent qu’il est un « inconnu à Yeumbeul Sud » et qu’il est un « bon ministre mais nul en politique »[24],[25],[26]. Quelques semaines avant l’élection, la coalition Benno Bokk Yakaar refuse d’investir Amadou Hott comme son candidat officiel à Yeumbeul Sud[27]. Amadou Hott perd l’élection législative qui se tient le . Son opposant, Bara Gaye, l’accuse de fraudes électorales en affirmant qu’il aurait fait transférer des électeurs d’autres communes à Yeumbeul Sud[28]. Départ du gouvernement (juillet 2022)Amadou Hott n’est pas reconduit lors du remaniement ministériel du en raison de ses défaites électorales. Il quitte le ministère de l’Économie où il est remplacé par Oulimata Sarr[29]. En décembre de cette même année, Amadou Hott devient envoyé spécial du président de la Banque africaine de développement[30]. Après l’annonce faite par Macky Sall qu’il ne briguera pas un troisième mandat, Amadou Hott est mentionné parmi les candidats potentiels à la succession du président sortant[31]. Candidature à la présidence de la Banque africaine de développementEn novembre 2024 Amadou Hott lance officiellement sa candidature a la présidence de la BAD[32]. Prix et bénévolatAmadou Hott a été nommé « Young Global Leader » par le Forum économique mondial en 2012 parmi 192 leaders provenant de 59 pays[33]. Depuis 2015, il est membre du comité de sélection de la Fondation Tony Elumelu qui soutient le programme d'entrepreneuriat africain de 100 millions de dollars[34]. En tant que bénévole pour le programme TOKTEN (Transfert de connaissances par le biais de ressortissants expatriés) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Amadou Hott a été chargé de cours en finance à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal en 2004 et 2005[35]. Liens externes
Références
|