André-César Vermare est le fils de Pierre Vermare, qui tient une entreprise d’objets et de sculptures religieuses, et d'Anna Vermare, née Pétreling. Grâce à cette ascendance artistique, il s'intéressa très tôt à l'art et hérita d'un certain talent pour les représentations religieuses et classiques[2].
Récompense de son premier prix, il séjourne à Rome à la villa Médicis entre 1900 et 1903, où il côtoie notamment Tony Garnier, dont il réalisera un buste en bronze. Toutes ses productions font l'objet d'achats par l'État. Il y produit entre autres une de ses œuvres les plus magistrales, Le Rhône et la Saône, qui fut placé à l'entrée du palais de la Bourse à Lyon[7]. Cette sculpture vaudra à Vermare la première seconde médaille du Salon de 1905, tout comme une autre de ses sculptures de 1903, Suzanne.
En 1906, il obtient finalement la première médaille du Salon grâce à son groupe Les Vendanges. La même année, il est lauréat, hors concours, de l'Académie des beaux-arts, et il devient membre du jury du Salon et de celui de l'École des beaux-arts de Paris[4].
Dans les années 1900, Vermare prend pour modèle une fille de boucher polonais installé à Paris pour réaliser notamment sa statue de Jeanne d'Arc. Ils finiront par se marier avant de rencontrer le pape Pie X pour lui présenter la statue de la sainte française[8].
André Vermare collabore avec son père et son frère puîné, Frédéric, dans l’entreprise familiale, la Maison Vermare - Statuaire, orfèvrerie, ornements, bronzes, et produit plusieurs statues religieuses. Il accepte de nombreuses autres commandes et mène une carrière nationale tout en produisant beaucoup à Lyon. La manufacture de Sèvres édite plusieurs céramiques à partir de ses travaux[9].
Il achète entre 1906 et 1910 une ferme et des terrains à l’Île-de-Bréhat au lieu-dit Pen-ar-Bout, où il fait construire une résidence d'été. Dans les années 1930, il vend sa maison d’Auteuil, la Villa Montmorency, et se retire définitivement à Bréhat, où il meurt le [8].
Statue du curé d’Ars, 1905, réalisé à l'occasion de la béatification de Jean-Baptiste Vianney. L’original en marbre, conservé dans une chapelle latérale nord de la primatiale Saint-Jean de Lyon. Reproduite à de nombreuses reprises, des exemplaires sont présents notamment à l'église Saint-Aubin de Vaux-sur-Aure, à la maison de retraite Sainte-Anne d'Auray de Châtillon, à l'église de Sainte-Adresse, à l'église paroissiale de Bellerive-sur-Allier, à l'église Sainte-Agathe de Grillon. Le pape Pie X en conservait une reproduction dans son bureau de travail et avait envoyé de chaleureuses félicitations à son auteur[4].
Localisation inconnue :
Nègre blessé, 1887, étude, troisième médaille au Salon de Lyon, localisation inconnue.
Le Partage du drapeau à Sedan entre les officiers du 22e régiment, 1889, groupe en plâtre, deuxième médaille au Salon de Lyon, localisation inconnue.
Giotto enfant, 1894, statue, 80 × 130 × 55 cm. L'œuvre représente le peintre italien Giotto enfant, nu, agenouillé et dessinant au sol une tête de bouc. Le plâtre obtint le prix Chenavard en 1894 et fut présenté au Salon des artistes français de 1897. Le marbre est envoyé au Salon de 1898 avant d'être exposé à l'Exposition universelle de 1900. Le marbre est passé en vente chez Artcurial à le , localisation inconnue[15].
Adam et Ève, 1896, groupe en plâtre, exposé au Salon des artistes français, localisation inconnue.
Le Christ enseignant, 1896-1898, statue en bronze réalisé par les anciens élèves du pensionnat du Sacré-Cœur, dont Vermare faisait partie, localisation inconnue.
Statue de Jeanne d’Arc, le marbre original a été exécuté pour l’église Saint-Louis-des-Français à Rome à l’occasion de la béatification de Jeanne d’Arc et approuvé par le pape Pie X. Ce modèle sera l’objet d’une fabrication industrielle et éditée en plâtre, en fonte ou en bronze par différents éditeurs ; elle est présente dans diverses lieux de culte dont l’église de Montbouy ou l’église d’Angles, l’église de Valras, l’église de Lachaux, l’Institut libre Saint-Pierre de Saint-Pé-de-Bigorre… En bronze, propriété de la commune d’Eu et exposée au musée Louis-Philippe de cette ville. En 1912, on installa devant le consulat de France à Montréal une Jeanne d’Arc, copie de la statue qu’il avait réalisée pour la ville de Domrémy-la-Pucelle en 1909.
L'Éducation à la Vierge, église Saint-Eloi à Saint-M'Hervé.
André Vermare est également l'auteur de petits bronzes d'édition, dont Jeune Homme (35 cm), Tête masculine (31 cm), Pierrot déclamant[réf. nécessaire], ou des biscuits édités par la manufacture de Sèvres (Jeune fille au bouc).
Œuvres monumentales
Monument à Sadi Carnot, 1895, fondu par Denonvilliers, Saint-Chamond. Commandé par le conseil municipal de Saint-Chamond après l'assassinat du président, le monument est inauguré le . Situé dans le parc de l'hôtel de ville, il représente le président défunt en buste, surplombant deux figures, allégories de l'Industrie. La première, une femme tendant une branche de laurier vers le buste, a derrière elle son outil de travail, un métier à lacet[17]. La seconde figure, un jeune garçon assis, évoque avec ses outils l'autre grande industrie régionale, la métallurgie.
Monument des combattants 1870-1871, Saint-Étienne, sélection sur concours du projet Alerte de Vermare et Varinard des Côtes en 1897, inauguré le en présence du président de la République Félix Faure. Il représente une femme ailée, la Patrie, qui se tient au-dessus du corps d'un soldat affalé sur un canon.
Monument au docteur Gailleton, maire de Lyon (1881-1900), place Gailleton à Lyon. Il fut érigé par les architectes Lucas et Marion en 1913, avec un bas-relief d’André Vermare[18].
Monument au cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau, 1923, en collaboration avec l’architecte Maxime Roisin, Québec, place de l'Hôtel-de-Ville. Élevé en 1923 à la mémoire l'archevêque de Québec en 1871, puis premier cardinal canadien en 1886[19]. Taschereau est habillé d'un rochet et porte une grande chape ; trois bas reliefs représentent des épisodes de sa vie.
Monument aux diables bleus (1914-1918), 1927, Grand Ballon de Guebwiller. « Diables bleus » est le surnom donné aux valeureux chasseurs alpins ayant participé aux combats acharnés de la montagne vosgienne. Envoyé à la fonte par l'occupant allemand en 1940, il fut restitué en 1960. Il est composé d'une pyramide de granite rouge des Vosges sur laquelle se tient un soldat alpin en bronze.
Monument à Brillat-Savarin, 1927, Belley, envoyé à la fonte dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux sous le régime de Vichy, restitué à partir du plâtre original en 1948. Il représente le gastronome belleysan avec l'inscription « A BRILLAT-SAVARIN / AUTEUR DE LA PHYSIOLOGIE DU GOUT / 1755–1826 / CONVIER QUELQU’UN C’EST SE CHARGER DE SON BONHEUR PENDANT TOUT LE TEMPS QU'IL EST SOUS NOTRE TOIT ».
Vermare réalisa plusieurs monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Bretagne dans les années 1920.
Œuvres décoratives
Le Rhône et la Saône, Salon de 1902, haut-relief en plâtre patiné. Le marbre, exécuté en 1905, est installé devant l'escalier du palais du Commerce de Lyon en 1907[20]. La maquette originale en plâtre du groupe au tiers et le moulage grandeur nature de la tête du Rhône sont conservés à Poitiers au musée Sainte-Croix. Le Rhône est représenté par un homme nu nageant vigoureusement, tandis que la Saône est figurée par une femme nue qui frôle de sa main le Rhône avec douceur.
Décorations, vers 1908-1909, bas-reliefs en pierre, façade du 3,rue Cassini à Paris[21].
Vue latérale avec le palais de la Bourse en arrière-plan.
Détail.
Portraits
Vermare réalise de nombreux portraits au cours de sa vie, comme objets d'étude ; il représente notamment son père, sa mère et son frère, ainsi que des poètes Xavier Privas et Charles Ténib, des peintres Victor Tardieu et Louis Huvey, de Mme J. de B., du pasteur Buisson, de M. A.L, de Monsieur X ou encore de Jean de Tournes.
Buste d’Ampère, musée des Beaux-Arts de Lyon. En , l'Association pour l'avancement des sciences fonda un comité afin d'ériger un monument à la mémoire d'Ampère à Poleymieux-au-Mont-d'Or et en confia la réalisation à André Vermare. La maquette grandeur nature fut exposée à Paris au Salon de 1909. L'œuvre fut terminée en 1912 et inaugurée le . Elle fut sauvée de la destruction, durant l'occupation allemande, grâce à l'initiative du maire de Poleymieux : le bronze fut déposé et dissimulé dans l'une des granges de la Maison Ampère, puis remis en place le [22].
↑Charles Dufraine (Saint-Germain-du-Plain, 1827 - Lyon, 1900) sculpta presque exclusivement des sujets religieux. Il est professeur à l'École des beaux-arts de Lyon de 1884 à 1901.
↑ ab et cÉdouard Joseph, Dictionnaire biographique des Artistes contemporains 1910-1930, Paris, Gründ, , 478 p., Tome troisième, pp. 382-284.
↑Schwartz, Emmanuel., Les sculptures de l'École des beaux-arts de Paris : histoire, doctrines, catalogue, École nationale supérieure des beaux-arts, [2003] (ISBN978-2-84056-135-4, OCLC54821428, lire en ligne).
↑Créé en 1883, il est décerné aux meilleurs étudiants des sections d’art et d’architecture des Beaux-Arts de Paris.
↑ a et bTémoignage de Léon Yves, au Birlot (île de Bréhat), maire honoraire, ancien maire, officier du mérite agricole, ayant côtoyé le couple Vermare, daté du , consultable au centre de documentation du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Gérard Bruyère, « Tony Garnier (1869-1948) et André Vermare (1869-1949) : témoignages retrouvés d’un bref compagnonnage artistique », Bulletin municipal officiel de la ville de Lyon, no 5335, , 2 fig. en noir ; no 5336, , 1 fig. en noir.
Guy Lambert, « André Vermare et Paul Guadet. La noblesse de l’utile. Expérimenter ensemble les emblèmes d’une architecture publique à vocation technique », In Situ, no 32, (ISSN1630-7305, lire en ligne, consulté le ).
Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN978-2-7355-0780-1, OCLC828238758, BNF43504839), p. 484-491.