András Both de Bajna
baron András Both de Bajna (en hongrois : bajnai Both András, en croate : Andrija Bot od Bajne, en latin : Andreas Both de Bayna) dit aussi András de Lábatlan († , royaume de Hongrie) est un général et un homme politique du royaume de Hongrie qui fut notamment ban de Croatie. Magnat magnificus de Hongrie, baron du royaume. Il reste célèbre pour avoir été ban, c'est-à-dire vice-roi, de Croatie, Slavonie et Dalmatie à plusieurs reprises : du jusqu'au puis de 1510 jusqu'au où il meurt en fonction[1]. Il est ban de facto entre 1508 et 1509. BiographieMembre de la famille Both sortit du clan Czorna[2], il est le fils de István Both de Bajna, chevalier, homme du roi (homo regius), seigneur de Bajna et autres lieux. Sous les CorvinsAndrás commence apparemment sa carrière, avec ses frères, au service de la famille Ujlaki. Chambellan royal (kiraliy cubicularius) en 1481, il est cité en 1483 comme aulicus (« courtisan », kir. udvar tagja en hongrois), főispán de Zemplén et várnagy de Sztropkó et mène, à ces titres, campagne contre les Perény. Il combat en 1487 aux côtés de László Egervári[3] en Autriche. En 1488, sur ordre de Matthias, il défait le prince Victor de Poděbrady, occupe ses domaines et prend possession des châteaux de Medvevár, Rakonok et Lukavec (près Zagreb), ainsi que Gradec, et ce jusqu'en en août 1491, date à laquelle il les rendra au prince Corvin auquel il prêta allégeance, et en échange du château de Szklabinya (de). En 1494, il rend également au prince les forteresses de Nagykemlék et de Likava en échange de vingt mille forints qu'il reçoit en gage du roi Mátyás.
Toujours selon Bonfini, il joue un rôle important dans la réconciliation du roi Ulaszló et du prince Lőrinc Újlaki (en). Honoré du titre héréditaire de baron du royaume en 1498[7], il négocie comme ambassadeur la même année à Cracovie. On le retrouve en 1502 parmi les « orateurs » envoyés à Venise pour accueillir la reine Anne. La mort de Jean Corvin en 1504 révèle les difficultés que présentait le gouvernement de Croatie-Dalmatie. Ferenc Balassa (hu) est démis et Márk Mislenovich (†1508) est nommé aux côtés de Both. Conflits internesAndré Both séjourne est à Buda en novembre 1507, non pas cette fois en tant que membre du conseil royal, mais comme accusé: le prince Bertalan de Münsterberg (de), fils du duc Victor de Poděbrady, le traduit en justice devant le Juge royal Péter Szentgyörgyi en raison de son "occupation" des terres et château de Siklós, dont les protagonistes seraient étonnement tous deux rentrés en possession en toute légalité. Il est surprenant de constater que le Juge royal condamne Both à la peine de mort par décapitation pour abus de pouvoir et le fait mettre aux arrêts sur place. Both fait immédiatement appel au roi qui, après une longue délibération, confirme le verdict. L'affaire prend alors une tournure singulière : avec l'aide de l'archevêque d'Esztergom Tamás Bakócz, de l'archevêque de Kalocsa Gergely Frangepán (hu), de l'évêque de Pécs et chancelier György Szatmári (hu), de l'ispán de Temes Józsa Somi, du Maître du trésor Balázs Ráskai, du Grand écuyer Mózes Buzlai et du várnagy de Buda János Bornemissza, le palatin de Hongrie Imre Perényi orchestre la libération d'András Both, notamment en cédant au prince (Münsterberg) son propre domaine de Makovica. En retour, Both, « sentant l'approche d'une mort amère (cum acerbe necis sueproximum videret suspirium), et choisissant la vie plutôt que la décadence et la destruction », promet au palatin de lui remettre le château de Siklós avec toutes ses dépendances le jour de la Sainte Lucie. Pour ne pas laisser dormir sous un toit étranger Both et son épouse Anna, née Csáky, l'une de ses parentes, Perényi, grand prince, annonce qu'il compte leur prêter son château de Fülek jusqu'à la Ste-Lucie.. Guerres avec VeniseAndrás Both fit la guerre à Venise, comme allié de l'empereur Maximilien, mais aussi à son propre compte. On sait que l'empereur Maximilien s'est adressé pour la première fois au roi de Hongrie Ulászló en mars 1508 avec un projet d'alliance européenne contre Venise, avec la perspective de reconquérir la Dalmatie. Le souverain hongrois resta inflexible et l'ambassadeur vénitien à Buda informa la Sérénissime de son refus au moment même où le conflit opposait András Both et le Palatin Perényi. Le 10 décembre 1508 les ambassadeurs français et impériaux concluent la Ligue de Cambrai, ce qui porte la crise gouvernementale du conflit personnel entre Imre Perényi et András Both, mais toujours d'importance locale, à une dimension internationale. Bien que l'objectif déclaré de la Ligue soit la guerre contre les Ottomans, elle vise en réalité la destruction de Venise. Bien que secrète, la clause anti-vénitienne de la Ligue rend la république méfiante et se prépare à la guerre. C'est dans ce contexte qu'elle entame qu'au mois de février 1509 des négociations non seulement avec les comtes croates, mais aussi avec András Both. Les envoyés croates d'András Both arrivent à Venise le 1er mars pour confirmer l'accord de la part de leurs seigneurs, selon lequel Both se propose d'enter au service de la Sérénissime. Ces négociations n'ont pas abouties. Par la suite, Both et Bernardin Frankopan (en) apportent leur aide aux troupes de l'empereur contre la république de Venise en 1509. Il ne fait en effet pas de doute que le Ban Both tenait deux fers au feu et attendait juste que l’équilibre des pouvoirs s’éclaircisse. La victoire des français sur l'armée vénitienne lors de la bataille d'Agnadel le 14 mai 1509 faillit donner aux événements une tournure décisive. Le pape Jules II et Ferdinand d'Aragon, qui ont plus peur de la conquête française que de Venise, commencent immédiatement à travailler secrètement à la dissolution de la ligue. La grave défaite des Vénitiens place la question de la Dalmatie dans une tout autre dimension. Les envoyés français et impériaux à Prague exhortent le roi de Hongrie Ulaszló à rejoindre la Ligue, tandis que le pape souligne qu'après la défaite des Vénitiens « schismatiques » les Alliés se retourneraient contre les Ottomans. Parmi les hommes d'État hongrois, le primat de Hongrie Tamás Bakócz fut le seul à défendre Venise, soit par clarté politique, soit par corruption. La diplomatie vénitien laisse ouvertement entendre que si la Hongrie rejoint les ennemis de la république, elle mobilisera les Turcs contre elle. Elle envoie Pietro Pasqualigo (de) comme ambassadeur en Hongrie à la fin de 1509 avec le tâche de l'empêcher de rejoindre la Ligue. Both le rencontre à Bihać avec 150 cavaliers, l'assure de son amitié et lui remet un sauf-conduit (salvus conductus). L'armée impériale franchit la frontière vénitienne le 1er juin 1509 et prend Vérone, Vicence et Padoue aux Vénitiens paralysés, sans frapper un coup d'épée. András Both attaque Krk, pénètre en Istrie jusqu'à Labin et garde Rijeka qui est reprise par les Vénitiens quelques mois plus tard. À la fin du mois de mai 1509, Both rassemble deux cents cavaliers à Bihác, puis traverse les montagnes et s'unit à Frankopan et Angelo. Avec 350 cavaliers et 1500 fantassins, Both prend Fiume en juin 1509. De Fiume, Both se rend chez l'empereur, ce qui confirme qu'il a mené toute l'action en tant que mercenaire de ce dernier. Les Vénitiens reprennent Padoue le 17 juillet 1509. En réaction les partisans de l'empereur donnent un exemple cruel, qui freina certainement l'enthousiasme des partisans de l'Empereur en Hongrie. Après la défense réussie de Padoue, les Vénitiens lancent une contre-attaque et reprennent en grande partie les conquêtes estivales de l'empereur, attaquent Fiume depuis la mer et se vengent sans pitié de la population de la ville. Malgré les succès militaires, la république entame ensuite des négociations avec l'Empereur Maximilien. Both se réconcilie avec le roi en 1510 et occupe officiellement le poste de Ban jusqu'à sa mort le 13 septembre 1511. Lorsque les troupes turques pillèrent les villes de Frankopan de Ribnik, Metlika, Ozalj et Dubovac, André Both fut le seul a envoyer de l'aide, avec 100 cavaliers. FamilleAndré est l'époux en premières noces de Margit Dóczi (fl. 1492), dont Katalin et Orsolya, et en secondes noces Anna Csáky (fl. 1504–1520), sœur de l'évêque Miklós Csáky (hu) et petite-fille du voïvode de Transylvanie János Rozgonyi (en).
Son nom et ceux des membres de sa famille (Anna, Andras, Katharina, Francisco, Stephan, Imre et Ambrus) apparaissent dans une indulgence (Ablassbrief (de)) à Venise datée du [8], rendue par le frère Ioachinus Turrianus de l'Ordre Vénitien des Prêcheurs (Venetus ordinis praedicatorum)[9]. André Both fut notamment seigneur de Csimaszombat, Krassóvár, Siklós, Nagysáp, Sárisáp, Sáros, Lábatlan (1502), Szent-Mihály et Kisigmánd. Il est avec son frère János Both de Bajna (†1493) propriétaires jusqu'en 1492 du château de Hrušov auquel sont attachés de nombreux fiefs, dont Zsikava, nom resté attaché à l'une des branches de la famille. Notes
Sources
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