Anita Graser, née en 1986[1], a un master en sciences de l'université des sciences appliquées de Wiener Neustadt (Fachhochschule Wiener Neustadt) avec une spécialité en sciences de l'information géographique[2]. Depuis 2014 elle travaille à l'Institut autrichien de technologie à Vienne (Austrian Institute of Technology), l'une des plus importantes institutions de recherche non universitaire d'Autriche[3]. Sa thèse en 2021 est consacrée à l'analyse exploratoire des données massives de mobilité et leur représentation géographique[4].
Travaux
Anita Graser est chercheuse au Centre pour les systèmes de mobilité de l'Institut autrichien de technologie à Vienne et donne des cours sur QGIS à l'UNIGIS de Salzbourg. Ses travaux portent sur l'analyse de gros volumes de données de mouvement afin d'en tirer des informations pratiques, comme la détection de mouvements inhabituels ou pour essayer de prédire des mouvements futurs[3]. En 2020, elle étudie les données de mobilité de la ville de Vienne afin de décliner l'expérience des « superblocs » de Barcelone. Aussi appelés mini-quartiers, la circulation de ces zones est réorganisée afin d'augmenter les déplacements piétons et limiter la pollution atmosphérique et sonore. L'équipe d'Anita Graser reçoit le prix 2020 de la mobilité du VCÖ – Mobilität mit Zukunft(de) pour ces recherches[1]. Elle développe également des modèles qui permettent de connaître l'heure exacte d'arrivée des navires et qui peuvent également permettre de détecter la pêche illégale ou de contrebande mais aussi l'évolution des migrations d'oiseaux avec le changement climatique[1].
Anita Graser développe plusieurs extensions pour le logiciel libre QGIS, comme TimeManager[5] qui permet d'animer des données avec un facteur temporel ou Trajectools[6] qui offre des outils d'analyse de trajectoires. À partir de ce dernier, elle développe MovingPandas[7], une bibliothèque Python qui permet d'aider à l'analyse des données de mouvement[8],[9]. Cette innovation obtient en 2019 le prix de la meilleure publication lors du symposium de géomatique AGIT, catégorie étudiant[4].
Engagement dans le volet géographique de l'open source
Anita Graser est investie dans la science ouverte[10], mouvement qui vise à rendre les recherches réalisées avec des fonds publics accessibles à ce même public[1].
Contributrice sur QGIS depuis 2008[11], elle fait partie du comité directeur depuis 2013[12],[13] et publie sept livres de référence sur ce logiciel libre de traitement des données géographiques[14],[15],[16],[17],[18]. De 2015 à 2017, elle siège au conseil d'administration de la Fondation Open Source Geospatial qui vise à soutenir des logiciels libres open source[12],[19]. Elle est remarquée comme jeune professionnelle remarquable de moins de 40 ans par le magazine de géomatique xyHt en 2016[14].
Elle est finaliste du prix RedHat des femmes dans l'open source en 2020[11]. Son engagement est récompensé par le prix Sol Katz 2020 pour ses contributions significatives à la progression des idéaux du logiciel libre dans le domaine géospatial[12],[20] et en 2021 par le prix des Femmes dans la technologie[21].
(en) Anita Graser, Gretchen N. Peterson, QGIS Map Design, Locate Press, , 2e éd., 210 p. (ISBN9780998547749)
(en) Alex Mandel, Victor Olaya Ferrero, Anita Graser, QGIS 2 Cookbook, Packt Publishing, , 596 p. (ISBN9781783984961)
Principaux articles
(en) « Sensitivity analysis for energy demand estimation of electric vehicles », Transportation Research Part D: Transport and Environment, vol. 46, , p. 182–199 (ISSN1361-9209, DOI10.1016/j.trd.2016.03.017, lire en ligne, consulté le )
(en) Martin Loidl, Gudrun Wallentin, Rita Cyganski et Anita Graser, « GIS and Transport Modeling—Strengthening the Spatial Perspective », ISPRS International Journal of Geo-Information, vol. 5, no 6, , p. 84 (DOI10.3390/ijgi5060084, lire en ligne, consulté le )
(en) Anita Graser et Victor Olaya, « Processing: A Python Framework for the Seamless Integration of Geoprocessing Tools in QGIS », ISPRS International Journal of Geo-Information, vol. 4, no 4, , p. 2219–2245 (DOI10.3390/ijgi4042219, lire en ligne, consulté le )
Anita Graser, Markus Straub et Melitta Dragaschnig, « Is OSM Good Enough for Vehicle Routing? A Study Comparing Street Networks in Vienna », dans Progress in Location-Based Services 2014, Springer International Publishing, (ISBN978-3-319-11878-9, DOI10.1007/978-3-319-11879-6_1, lire en ligne), p. 3–17