Le mois d’ marque le troisième anniversaire du déclenchement du conflit. Au terme de trois années de combat, le basculement stratégique du conflit en faveur des Alliés n'a pas encore fait sentir tous ses effets. En dépit de ce basculement stratégique, la position centrale du Reich et de ses alliés, ainsi que la fin des grandes opérations sur le front de l'Est, permettent aux puissances centrales d'espérer de ne pas essuyer de défaite globale dans le conflit. En dépit d'une situation militaire globale permettant au Reich et à ses alliés de résister aux initiatives alliées, le blocus allié se fait sentir sur les économies des puissances centrales, mettant à mal le ravitaillement des civils et, dans une certaine mesure, des militaires. Les Alliés ne sont pas encore, à ce stade du conflit, en situation de bénéficier du basculement stratégique de l'année précédente : l'armée française sort d'une crise morale de grande ampleur, ce qui a poussé le commandement à modifier sa doctrine stratégique, les unités britanniques sont engagées dans une gigantesque bataille d'usure dans les Flandres, les Américains n'ont pas encore déployé d'unités sur le front occidental, tandis que l'armée russe sort épuisé de sa dernière action offensive d'envergure du conflit. Dans ce contexte d'épuisement général des belligérants, la publication de la note pontificale le ouvre une période de grande activité diplomatique, les puissances centrales multipliant les concertations en leur sein pour définir une position commune face à cette initiative.
Évènements
Publication de la note pontificale du pape Benoît XV appelant à une paix blanche entre les belligérants[1].
Conférence de Vienne : les négociateurs allemands et leurs homologues austro-hongrois ne parviennent pas à un accord sur le partage des conquêtes de la quadruplice[2].
Dans le cadre du Plan Hindenburg, 1 900 000 soldats sont démobilisés dans le Reich : ces ouvriers qualifiés sont employés dans l'industrie pour atteindre les objectifs de production fixés pour l'année 1917[3]
Reconquête de Czernowitz par les unités germano-austro-hongroises[4].
Déclenchement de grève des ouvriers de l'usine de munitions de Wöllersdof, en Autriche. Les revendications portent sur la hausse des rations alimentaires et sur l'ouverture de négociations de paix avec les Alliés[5].
Le front de l'Est en 1917 : au début du mois, les troupes russes sont repoussées au-delà de leurs lignes de départ.
Accord sino-austro-hongrois, visant à maintenir en Chine l'unique concession austro-hongroise en Chine, alors menacée par les coups de main lancés par les unités franco-anglaises déployées sur place et par la mutinerie de Josef Goenert, marinhongrois, suivi par une vingtaine de soldats austro-hongrois[7].
Conférence de Salonique : les militaires britanniques informent leurs homologues alliés du redéploiement de 2 divisions britanniques engagées dans les Balkans vers la Palestine[10].
Déclaration de guerre de la république de Chine au Reich et à l'Autriche-Hongrie. La concession austro-hongroise est rétrocédée à la Chine, conformément aux dispositions prévues en 1901 : le sort des soldats austro-hongrois est fixé au terme d'une négociation entre le consul austro-hongrois de Tien-Tsin et les autorités chinoises[12].
Bataille de Drie Grachten, mettant aux prises les unités belges et allemandes dans les Flandres[15].
Arrivée à Pékin du détachement austro-hongrois déployé à Tien-Tsin : ils ont été pris en charge par le consul néerlandais, conformément aux accords sino-austro-hongrois négociés la veille[12].
Arrivée à Pékin du commandant austro-hongrois chargé du détachement de l'armée commune en Chine : il est rapatrié dans une voiture du consulatnéerlandais, conformément aux accords sino-austro-hongrois négociés le . Ce rapatriement marque la fin de la présence austro-hongroise en Chine[12].
Georg Michaelis, chancelier du Reich, adresse à Ottokar Czernin, ministre austro-hongrois des affaires étrangères, un courrier dressant le procès-verbal de la conférence réunie à Berlin le [18].
Un soldat italien posant dans une tranchée austro-hongroise conquise au mois d'
Lancement par les Italiens d'une nouvelle attaque italienne contre les positions austro-hongroises le long de l'Isonzo. Au terme de trois semaines de combat, le commandement italien met un terme à son offensive qui se révèle un simple succès tactique[8] ; les stratèges allemands estiment l'armée austro-hongroise incapable de faire face à un nouvel assaut, en dépit de son indéniable succès défensif[19].
traité de Saint-Jean-de-Maurienne entre la France, le Royaume-Uni et l'Italie : les accords Sykes-Picot, entre la France et le Royaume-Uni sont acceptés par l'Italie ; au terme de ce nouveau partage, l'Italie bénéficie d'une influence renforcée en Anatolie, se voyant attribuer les vilayets d'Adana, d'Aydin et de Konya[20].
Début des attaques alliées contre les positions bulgares en Macédoine, conformément aux décisions prises à Salonique le [23].
Publication d'une note américaine en réponse à la note pontificale du : l'administration américaine affirme ne pas souhaiter traiter du rétablissement de la paix en Europe avec le gouvernement impérial, tout en répondant de façon évasive sur les aspects territoriaux[22].
Au Canada, adoption de la loi des élections en temps de guerre : les citoyens nés dans un pays ennemi et naturalisés après le perdent le droit de vote et ne peuvent plus se présenter aux élections[24].
Eugenio Pacelli, nonce à Munich, remet au chancelier allemand la réponse britannique à la note pontificale (photographie datée avant 1925)
Mickaël Bourlet, La Belgique et la Grande Guerre, Paris, 14-18 Éditions, , 254 p. (ISBN978-2-9163-8533-4).
Ernst Bruckmüller, Histoire sociale de l'Autriche, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, , 509 p. (ISBN2-7351-0872-4, BNF39101448).
Fritz Fischer, Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918), Paris, Editions de Trévise, , 654 p.
Mathieu Gotteland, « Les Conséquences de la Première Guerre mondiale sur la présence impériale austro-hongroise en Chine », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 4, no 256, , p. 7-18 (DOI10.3917/gmcc.256.0007, lire en ligne).
Paul Michael Kennedy (trad. Marie-Aude Cochez et Jean-Louis Lebrave), Naissance et déclin des grandes puissances : transformations économiques et conflits militaires entre 1500 et 2000 [« The Rise and Fall of the Great Powers »], Paris, Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot » (no 63), , 415 p. (ISBN9782228884013).
Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l'Europe et le Reich : De la Première Guerre mondiale à la guerre froide, Paris, Armand Colin, coll. « Références Histoire », , 539 p. (ISBN2-200-21641-6).