BarotselandLe Barotseland, ou Bulozi, est une région de la Zambie qui correspond aujourd'hui à sa province occidentale. C'est la patrie du peuple Barotse ou Lozi[1] qui, semble-t-il, est venu du Congo au XVIe et au XVIIe siècle[2]. La partie centrale du Barotseland, à l'Ouest de la ville de Mengu, est située dans la plaine inondable de Barotse[3] dans les méandres du Haut-Zambèze, mais le Barotseland s'étend aussi sur les plateaux avoisinants et descend jusqu'à la frontière avec la Namibie (Bande de Caprivi). HistoireAvant la colonisationLe Barotseland était autrefois un royaume qui englobait des régions aujourd'hui rattachées à d'autres provinces de la Zambie (Nord-Ouest, Centrale et Méridionale), à l'Angola, au-delà de la rivière Cuando, et à la Namibie (bande de Caprivi). Le roi portait le titre de « Mbumu Wa Litunga », qui signifie « Gardien de la terre », et résidait alternativement en plaine, à Lealui et sur les hauteurs, à Limulunga. À partir de 1823, le Bulozi est envahi par une tribu Sotho chassée de chez elle par le « Mfecane », le mouvement d'expansion de l'empire zoulou dans l'actuel Natal ; partie de la région de Winburg (Etat libre d'Orange), elle est arrivée dans le Haut-Zambèze après avoir contourné les confins orientaux du Kalahari et séjourné brièvement en divers lieux. En 1853, Sekeletu, le successeur du roi Sebitwane, réitère la demande de missionnaires à Livingstone qui, de retour à Londres, persuade la Société Missionnaire de Londres d'envoyer des missionnaires au Bulozi. Une équipe de missionnaires arrive en 1859, mais les missionnaires, Helmore et Price, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, sont mal accueillis par Sekeletu qui pensait voir arriver Livingstone en personne. Le groupe est bientôt victime de maladie, ou d'un empoisonnement, et Price, le seul survivant, réussit à rejoindre Kuruman. En , à la suite d'une révolte des Lozi, leur chef, Sipopa Lutangu, prend le pouvoir et rétablit la dynastie Litunga, mais il ne change cependant pas de politique. Le Sesotho reste la langue officielle du pays et il maintient la demande de missionnaires pour se préserver des Ndébélés. En 1885, Lubosi I revient d'Angola, où il avait préparé son retour, et mène une sanglante répression contre les usurpateurs. Il reprend le pouvoir sous le nom de Lewanika I cette fois et il mène une politique qui sera encore une fois la même que celle de ses prédécesseurs en faveur des missionnaires pour se protéger du puissant voisin Ndébélé, et de recherche d'une protection de la Couronne britannique. Il doit aussi affronter l'expansionnisme des Européens dans leur recherche de concessions minières et d'une tutelle sur le pays. Sous la tutelle britanniqueLe Barotseland sera le premier pays au Nord du Zambèze à signer une concession avec un particulier en , mais, dès novembre, cette concession est achetée par la Compagnie Britannique d'Afrique du sud dirigée par Cecil Rhodes. Lewanika va bientôt se rendre compte qu'il a été trompé car rien dans le traité ne spécifiait qu'une protection formelle de la Couronne britannique lui avait été accordée. Depuis l'indépendance zambienneAprès l'indépendance de la Zambie en 1964, le Barotseland devient la Province du Barotseland, mais il va se heurter à la politique centralisatrice du président Kenneth Kaunda. Celui-ci reconnait bien une certaine autonomie au Barotseland mais sans réelle capacité politique, la fonction de premier ministre étant même supprimée en . Aujourd'hui, les idées sécessionnistes n'ont pas totalement disparu et les Barotsi accusent le gouvernement de Lusaka de tenir le Barotseland éloigné de tout développement et de ne pas le traiter comme les autres provinces en matière d'électrification ou de construction de routes par exemple. La monarchie n'a cependant pas été totalement supprimée, le roi actuel, depuis 2000, étant le Litunga Lubosi II Imwiko. Sources
Références
Voir aussiArticle connexeBibliographie
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