Bataille de Vire-CulsBataille de Vire-Culs
Plan de la bataille de Vire-Culs, le 10 décembre 1587. À gauche, les arquebusiers à cheval (A) et les cuirassiers protestants (C) chargent les arquebusiers à cheval (a) et les chevau-légers catholiques (cl), qui sont mis en déroute et rejetés sur l'infanterie de l'avant-garde (i), laquelle se joint à la débandade générale. À droite, les cavaliers protestants sont contre-attaqués et dispersés par les cuirassiers de Mandelot (mc), arrivés à leur tour sur le champ de bataille. En haut à droite, le hameau de Métrieux (M).
La bataille de Vire-Culs se déroule le 10 décembre 1587 près du village de Chuyer, dans la Loire, et oppose une petite armée protestante commandée par François de Châtillon à l'armée catholique de François de Mandelot, gouverneur de Lyon. Tactiquement indécise, cette bataille empêche néanmoins l'anéantissement de l'armée protestante par les troupes catholiques. PréludeAprès la défaite des troupes germaniques à Auneau face au duc de Guise le 24 novembre 1587, François de Châtillon, l'un des chefs de l'armée protestante, décide de se replier dans le Vivarais avec un petit contingent de soldats[1]. Ce dernier comprend une centaine de cuirassiers et environ deux cents arquebusiers à cheval[2]. Dans sa biographie de François de Châtillon, Jules Delaborde mentionne un chiffre inférieur : « il est certain qu'il [Châtillon] partit, en n'étant suivi, ou que par cent cavaliers et quelques arquebusiers seulement, ou que par cent cavaliers et cent arquebusiers au plus »[3]. De leur côté, les catholiques réagissent et François de Mandelot, gouverneur de Lyon, rassemble une armée composée de cent chevau-légers, trois cents cuirassiers et entre cinq cents et six cents arquebusiers à pied[2]. À ces soldats professionnels s'ajoute une soixantaine de paysans armés qui forment l'avant-garde[1]. Avec ces troupes, Mandelot se lance à la poursuite des protestants. Le 9 décembre, les premiers accrochages entre les protestants et l'avant-garde catholique ont lieu[2]. Le 10 décembre, Châtillon dépasse Rive-de-Gier et se dirige au sud, à travers le Pilat. Les protestants, épuisés et conscients de la supériorité numérique de leurs adversaires, cherchent à éviter l'affrontement avec le gros des troupes de Mandelot pour se dérober à la faveur de la nuit. Les catholiques parviennent néanmoins à gagner du terrain et les hommes de Châtillon sont contraints de livrer bataille à hauteur de Métrieux, près de Chuyer[2]. Topographie du terrainChâtillon dissimule ses hommes derrière une petite butte, ce qui permet de les soustraire à la vue de leurs ennemis qui les croit toujours en retraite[2]. À proximité de cette éminence se trouve un marécage, appelé localement « gouyat », ce qui peut gêner l'attaque de la cavalerie catholique[4]. La batailleÀ l'approche des catholiques, les protestants sortent de leur cachette et fondent sur les chevau-légers et les arquebusiers à cheval catholiques[5]. Ces derniers, pris par surprise, sont mis en déroute. Après s'être débarrassés de ce premier contingent, fort de 120 hommes, les hommes de Châtillon se jettent sur deux détachements composés chacun d'une trentaine de lances et qui sont eux aussi culbutés[6]. Les cavaliers protestants chargent ensuite l'infanterie catholique de l'avant-garde déployée à la lisière d'un bois ; les fantassins, peu aguerris, s'enfuient sans tirer un seul coup de feu. Soudain, Mandelot en personne arrive sur le terrain et lance ses cuirassiers dans le combat. Cette fois, c'est au tour des protestants d'être dispersés. La nuit qui tombe met cependant un terme aux affrontements et permet aux troupes de Châtillon de quitter le champ de bataille sans être inquiétées[7]. Bilan et conséquencesDans ses mémoires, le seigneur Jacques Pape, qui a participé à cette bataille du côté protestant, indique que l'armée de Châtillon perd 3 ou 4 tués ou blessés ainsi que 3 prisonniers, tout en évaluant les pertes catholiques à 120 hommes[8]. Un historien, l'abbé Batia, estime cependant que « ces chiffres sont fantaisistes. Comment a-t-il pu compter les morts, lui qui fuyait avec 7 hommes sur les chemins de traverse qui les conduisirent à Saint-Pierre-de-Bœuf ? »[9]. Certains blessés trouvent refuge à Sympérieux tandis que Châtillon, suivi d'une petite escorte, rallie Saint-Pierre-de-Bœuf dans la nuit[7]. Quant à Mandelot, il bat en retraite sur Condrieu[6] où les fuyards de son armée ont déjà répandu la nouvelle de sa défaite[7]. Ce combat reste connu sous le nom de « bataille de Vire-Culs », les deux camps ayant pris la fuite[4]. Humbert de Terrebasse considère cependant qu'il s'agit d'une victoire protestante[10]. De même, dans un article consacré à la bataille, Antoine Vachez écrit :
Une pancarte située à la sortie du hameau de Métrieux commémore cet affrontement[1]. Notes et références
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Information related to Bataille de Vire-Culs |