Benoîte Cadeau-FesselBenoîte Cadeau-Fessel
Benoîte Cadeau-Fessel, aussi dénommée Benoîte Pauline Cadeau de son nom de naissance, ou Benita Paulina Cadeau (de) Fessel en espagnol, est une sage-femme française née à Lyon en 1792, pionnière de l’obstétrique au Pérou au xixe siècle. BiographieBenoîte Pauline Cadeau naît à Lyon en 1972 et étudie à la maternité de Port-Royal et à la Faculté de médecine à Paris entre 1816 et 1818[1]. Durant ses études, elle reçoit plusieurs prix et est directement l’élève de Marie-Louise Lachapelle[1]. Elle part ensuite avec son mari Jean-Baptiste Fessel à la Nouvelle-Orléans en 1823 ou 1824[2]. Le couple échoue à créer une maternité inspirée du modèle parisien en Louisiane, déménage au Mexique pour mener le même projet à Guadalajara, qui échoue également ; avant de s’installer à Lima en 1826[2]. Elle y fonde une école destinée à la diffusion de la méthode française avec l’aval de Miguel Tafur (es), médecin et recteur de l’Université de Lima[2] et d’Hipólito Unanue (en), ministre des finances et médecin personnel de Simón Bolívar[1]. Ces hommes, comme une partie de la classe politique péruvienne de l’époque, voient dans cette initiative une opportunité de renforcement démographique et de lutte contre le « dépeuplement »[3]. Dans ses enseignements et ses publications, Cadeau-Fessel oppose la formation de sage-femme diplômées aux pratiques locales préexistantes autour des naissances, qui sont dénigrées car provenant principalement de transmission orale ou pratique, et seraient dépourvues de bases anatomiques[4]. Ce type de critiques rejoint celles de membres du clergé, qui voient d’un mauvais œil les éléments jugés trop proches de rite préchrétiens et précoloniaux comme l’utilisation d’encens ou certaines superstitions[4]. Elle soutient donc que les accouchements doivent se pratiquer sous la surveillance des femmes qu’elle forme, tout en s’opposant à ce que les médecins y tiennent un rôle, car elle juge que cet acte doit rester dans les mains des femmes (elle cite à cet effet les mots de Philippe Hecquet dans De l’indécence aux hommes d’accoucher aux femmes)[1]. Ses élèves sont également opposées aux accoucheuses traditionnelles d’un point de vue sociologique : dotées d’une instruction préalable, elles sont pour la plupart issues de la petite bourgeoisie, blanches ou métisses, tandis que les accoucheuses sont souvent issues des peuples indigènes[1]. Les cours sont théoriques et pratiques, comme la formation qu’elle a reçue à Paris, et comprennent également des cours de français, pour permettre aux élèves de consulter les ouvrages de la bibliothèque[2]. La première promotion de cinq élèves est diplômée en 1833 après quatre ans d’études[3]. Parmi ces élèves, deux sont ensuite missionnées pour créer des établissements similaires à La Paz et à Quito ; des élèves des promotions suivantes seront aussi nommées pour fonder des maternités à Cuzco et Arequipa[3]. Notes et références
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