Berliet CBA
Le Berliet CBA est un utilitaire moyen, 3,5 à 5 tonnes de charge utile, fabriqué et commercialisé par le constructeur français Berliet entre 1913 et 1932. Il est le poids lourd emblématique de l'Armée française lors de la Première Guerre mondiale durant laquelle il a joué un rôle prépondérant sur la Voie Sacrée en acheminant hommes, vivres, matériel et munitions jusqu'au front de la bataille de Verdun. Le CBA sera remplacé par le VDC, présenté en 1938. HistoriqueLancementEn 1913, 4 000 voitures et camions[1] sortent des usines de Monplaisir qui emploient 3 150 personnes. Cette même année, le Berliet CBA est réceptionné au service des Mines [2] pour 3,5 tonnes de charge utile (il le sera pour 4 tonnes en 1914 puis à 5 t en 1918) et primé au Concours militaire [3]. L'ingénieur Léon Monier aura beaucoup contribué à la conception du CBA. Le CBA durant la Première Guerre mondialeÀ partir de 1914, lancement de la Première Guerre mondiale, le CBA sera uniquement vendu à l'Armée française avec une commande de 25 000 exemplaires à raison de 100 camions/mois. Simple, robuste et économique, il sera apprécié par l'Armée à laquelle près de 15 000 exemplaires seront livrés pendant le premier conflit mondial et qui notamment composeront plus de la moitié de la noria de camions sur la Voie Sacrée[4]. Il n'y aura plus de service commercial jusqu'en 1918. Parallèlement, des commandes d'obus sont adressées à Berliet comme aux autres constructeurs automobiles. Pour satisfaire cette demande, Marius construit deux bâtiments à Monplaisir et obtient d'Édouard Herriot, maire de Lyon, l'autorisation d'installer à la halle Tony Garnier le matériel nécessaire à la production d'obus, ce qui permettra de sortir 5 000 obus par jour[5]. En 1915, compte tenu de la demande, Marius Berliet décidera de ne fabriquer que ce camion, en plus des obus. En 1916, Berliet commence la construction de l'usine intégrée à Vénissieux / Saint-Priest sur près de 400 ha. En 1918, près de 1 000 camions par mois sortent des usines ; ce qui sera un record du monde de production à l'époque. Parmi les 3 500 camions qui circulaient sur la Voie Sacrée, le CBA était le plus répandu. Il était essentiellement utilisé pour le transport de troupes et de matériels, mais également pour le transport de blessés. Après la guerreÀ la fin de la Première Guerre mondiale, le CBA reprendra en service commercial, jusqu'en 1932. Au total, environ 40 000 exemplaires seront produits. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des Berliet CBA seront toujours en service dans les régiments d'artillerie portée pour transporter les canons de 75 de l'Armée française[6]. Résumé du CBA
CaractéristiquesDimensions
Chaîne cinématiqueMoteurLe CBA n'a eu qu'une seule motorisation qui sera modifiée avec différents types de carburants. Il sera équipé d'un moteur à quatre cylindres en ligne coulés par paire.
Boite de vitessesLe CBA sera équipé d'une boite de vitesses manuelle à 4 rapports. Le premier rapport sert à "décoller" le véhicule ; le 4e sera en prise directe.
TransmissionLa transmission est entraînée à l'arrière par une chaîne (à axes rivés ou en option goupillés) sur un pont différentiel qui est équipé de roues jumelées. Ce type de transmission très archaïque est simple et solide, et peut être facilement réparé. La transmission à cardans était peu utilisée, car il fallait payer les droits de licence à l'ingénieur italien qui l'avait inventée, elle était encore peu utilisée sur les camions dont les démarrages étaient trop souvent brutaux, comme le CBA. MécaniqueLe véhicule ne dispose pas de système de freinage sur les roues avant. Il possède deux freins à mâchoires situés sur la face interne des roues arrière et un frein sur l'arbre en sortie de différentiel. Ce dernier, actionné au pied, sert pour les ralentissements ou les freinages de courte durée ; pour le freinage « de fatigue » ou d’urgence, le chauffeur doit actionner les freins sur roues à l’aide d’un levier manuel. Les suspensions du CBA sont assurées par des ressort à lames sur les deux essieux. Châssis et carrosserieLe CBA avait une cabine ouverte recouverte d'une bâche en toile et une carrosserie fixe en bois, typique des véhicules de charge militaires de l'époque. PréservationNotes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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