Byblos (Goubal ou Gebal dans l'Antiquité, Gibelet ou Guiblet en ancien français du Liban médiéval[1] et aujourd'hui appelée Jubayl, جبيل, prononcé en arabe levantinJbeil) est une ville du Liban. Les Grecs la nommèrent Byblos, car c'est de Gebal que le papyrus (en grec ancienβύβλος / búblos) était importé en Grèce.
Elle se situe aujourd’hui sur le site de la ville moderne de Jbeil (prononcé « jbèïl » en libanais et « joubaïl » en arabe standard moderne, un nom qui signifie « petite montagne » et qui descend directement du nom dans la langue des Cananéens[réf. nécessaire]), dans le gouvernorat du Mont-Liban (actuel Liban), sur la côte méditerranéenne, à environ 40 kilomètres au nord de Beyrouth. Elle aurait été fondée vers Dès le IVe millénaire av. J.-C., Byblos est un centre commercial actif, négociant surtout avec l’Égypte antique le bois du Liban. Ce rapprochement avec l’Égypte a un effet durable sur l’art et la culture de Byblos, elle devient un centre religieux important où l‘on pratique le culte d’Osiris.
Elle fait aussi commerce de textile et de vêtements avec la Mésopotamie, notamment avec la ville de Mari et également avec les Minoens de Crète. Les souverains amorrites de Byblos se font enterrer dans des tombeaux avec des objets égyptiens (Tombeau d’Ahiram, roi au XIe siècle av. J.-C.). Elle se caractérise aujourd’hui par son antique port de pêche, son site romain et son château croisé.
Byblos est une des plus vieilles villes du monde, possiblement la plus vieille, à avoir été continuellement habitée[2].
Histoire
Byblos est habitée de manière continue depuis plus de 7 000 ans, ce qui en fait l'une des plus anciennes villes du monde. Les traces les plus anciennes d’une occupation humaine sur le site sont celles d’un village de pêcheurs du Néolithique, établi probablement vers
Dès le milieu du IIIe millénaire av. J.-C., la cité-État de Byblos est colonisée par les Phéniciens et devient un centre religieux important. Le temple de Baalat Gebal était ainsi célèbre dans le monde antique. Les liens entretenus par la ville avec l’Égypte antique sont très étroits et sont à l’origine du rapide développement culturel et religieux de la cité. Byblos est aussi un port actif qui exporte le vin et les bois du Liban vers l'Égypte et importe du papyrus égyptien pour le revendre à travers toute la Méditerranée. On[Qui ?] pense que l'ancien nom de la ville, Byblos, dérive du mot grec pour papyrus, βύϐλος (býblos)[3]. La ville était en effet pendant l’Antiquité une escale importante pour les navires chargés de papyrus en provenance d’Égypte et se rendant en Grèce. Plus tard le mot dérivé désignera le livre en grec (βιϐλίον / biblíon) et finalement le mot Bible[3]. Une autre version rapportée par Étienne de Byzance au VIe siècle dans les Ethniques renvoie à la divinité Byblis, laquelle aurait trouvé la mort en ce lieu avant de se changer en source.
Byblos est aussi directementByblos est aussi directement associée avec l'histoire et la diffusion de l'alphabet phénicien. C'est à Byblos qu'a été faite la découverte de la plus ancienne inscription phénicienne gravée sur le sarcophage d'Ahiram, origine de notre alphabet contemporain.. C'est à Byblos qu'a été faite la découverte de la plus ancienne inscription phénicienne gravée sur le sarcophage d'Ahiram, origine de notre alphabet contemporain[4].
Byblos aujourd’hui
L’ancienne cité est entourée de murailles d’époque médiévale comportant des fûts de colonnes antiques inclus dans les murs. Cette méthode de construction est également visible au « Château de la mer » de saint Louis à Sidon (Saïda).
L’intérieur de la cité abrite une église construite par les Génois, une petite mosquée, un souk d’artisanat local, le château croisé, le site antique et le port.
Le site antique
Le site antique de Byblos, excavé par Maurice Dunand (archéologue français) de 1924 à 1975, se trouve sur une pointe de terre qui contrôle deux baies, une au nord qui abrite l’actuel port, l’autre au sud. Depuis ce port furent probablement exportés du vin, et une grande quantité de bois de cèdre du Liban vers l’Égypte et la Grèce.
Le site contient des ruines de toutes les populations qui ont habité la région depuis sa fondation :
le temple en L, ainsi appelé en raison de sa forme, érigé vers ;
le temple aux Obélisques du XVIe siècle av. J.-C., originellement construit au-dessus du temple en L, et déplacé par les archéologues. Au temple se dressent de nombreux obélisques. Dans le sol du temple on a trouvé beaucoup d’offrandes votives comme des statuettes de bronze et d'or qui se trouvent au musée national de Beyrouth ;
dans une dépression de 20 m de profondeur se trouvait la source Aïn al-Malik. C’est là que, selon la version de Plutarque du mythe d'Osiris, Isis venait pleurer Osiris ;
L’Église de Saint-Jean-Marc, bâtie par les croisés sur les ruines d'une ancienne chapelle dédiée à Saint Jean Marc, le deuxième évangéliste, fondateur de la première communauté chrétienne de Byblos.
Jarre en terre cuite de Byblos (1600-1200 av. J.-C.)
↑ a et bBrigitte Le Guen (dir.), Marie-Cécilia d'Ercole et Julien Zurbach, Naissance de la Grèce : De Minos à Solon. 3200 à 510 avant notre ère, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 686 p. (ISBN978-2-7011-6492-2), chap. 12 (« Les Grecs et leurs voisins : contacts, échanges et représentations »), p. 438.
↑UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Byblos », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )