Candidature de Lille pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2004La ville de Lille est, de 1995 à 1997, candidate pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2004. C'est la première candidature olympique pour la ville de Lille et le département du Nord. La candidature est néanmoins un échec. HistoriqueDans les années 1990, le mouvement olympique français cherche toujours à organiser les Jeux olympiques d'été, qui se sont déroulés pour la dernière fois en 1924 à Paris, après les deux tentatives infructueuses de Lyon pour les Jeux olympiques d'été de 1968 et de Paris pour les Jeux olympiques d'été de 1992. La candidature de Lille est annoncée le au Stadium Nord[1],[2]. C'est un affrontement avec Lyon et surtout entre leurs deux maires, tous deux anciens Premiers ministres, Pierre Mauroy et Raymond Barre[2]. Lille est préférée à Lyon lorsque le CNOSF choisit la ville française candidate le [3],[4],[5],[6]. Le logo, deux personnages entrecroisés en forme de cœur, est dévoilé en grande pompe le , par le champion d'escalade François Legrand, devant la façade du théâtre du Nord[7],[1]. Le logo est détourné par les détracteurs de la candidature[8] et par Judith Perrignon dans Libération, le surnommant « les spermatozoïdes »[9]. Un journal parle ensuite de « bonhommes évoquant plus une marche caritative contre les cardiopathies »[10]. Le CIO inspecte la ville en dans une délégation dirigée par Thomas Bach[11],[12]. Le dossier est apprécié même si on émet des réserves sur la capacité hôtelière, les transports et la dispersion des sites[13]. Les sondages de popularité sont favorables avec 78 % d'opinions positives[14], voir 86 %[13]. Néanmoins, la ville au statut de requérante est clairement outsider et Guy Drut, membre du CIO depuis 1996, met en garde face aux chances quasi-nulles de réussites. Le à Lausanne, devant le CIO, Lille défend son dossier, passant en 10e position, pour devenir ville candidate[1]. Les espoirs sont dégonflés le , date à laquelle la ville est éliminée, ne faisant pas partie des cinq villes candidates[15]. La déception est immense à la grande place de Lille où une grande foule s'est massée[6],[13]. Pierre Mauroy s'attendait à ce résultat, citant la géostratégie et le fait que Lille était confrontée à de grandes métropoles et des villes ayant influencé l'histoire du monde[8],[10],[16],[17],[18]. ProjetPierre Mauroy est président du comité de candidature, Bruno Bonduelle en est le vice-président et Francis Ampe, le délégué général. La candidature a comme sportive marraine Marie-José Perec[19]. Le créneau prévu de la quinzaine olympique est du au suivie des Jeux paralympiques, du 19 au . Le budget du COJO aurait été de 1,3 milliard de dollars, et aurait atteint l'équilibre, le budget hors-COJO aurait été de 2,6 milliards de dollars pour les infrastructures, soit 8 milliards de francs[6],[20]. Les organisateurs mettent l'accent sur des jeux à taille humaine, rassembleurs, d'où le slogan « Des jeux pour tous ». On vante également le bon bilan sportif de la France dont l'équipe à Atlanta a triomphé avec 37 médailles[1]. Le relais de la flamme olympique envisagé est conçu de façon que le flambeau, après son allumage à Athènes, soit relayé dans les onze communes jumelées ou partenaires avec Lille : Kharkov (Ukraine), Safed (Israël), Saint-Louis (Sénégal), Valladolid (Espagne), Leeds (Royaume-Uni), Rotterdam (Pays-Bas), Liège (Belgique), Esch-sur-Alzette (Luxembourg), Cologne (Allemagne), Erfurt (Allemagne) et Turin (Italie). La flamme aurait débarqué en France à Marseille, et aurait remonté vers le nord du pays en empruntant en priorité des canaux et rivières. Elle serait passée par Lyon, Strasbourg, Paris et enfin Lille. La majorité des sites proposés s'étalent autour d'un arc olympique, traversant la métropole de Lille, de Roubaix à Villeneuve-d'Ascq. C'est sur cette dernière commune avec Ronchin et Lezennes qu'aurait été placé le parc olympique. Et à l'exception du football, les sites hors de cet arc sont tous situés dans la région Nord-Pas-de-Calais. Le village olympique aurait été au centre de l'arc olympique, à la place de la gare Saint-Sauveur. Le centre international de radio-télévision (CIRTV) aurait été situé à Norexpo, le centre principal de presse (CPP) au Grand Palais.
PostéritéLa France n'abandonne pas la candidature pour les Jeux d'été, des nouvelles tentatives sont faites pour 2008, 2012 et 2024, toutes avec Paris pour ville-hôte, dont on a jugé que c'est la seule métropole française compétitive pour accueillir les Jeux[21]. Les Jeux olympiques d'été de 2024 ont lieu à Paris, avec plusieurs compétitions à Lille[22]. Malgré l'échec attendu de la candidature, dont la majorité des nouvelles constructions dépendaient de l'organisation des Jeux, certains projets sont construits même sans les olympiades. Les deux plus fameux, construits en 2012, sont le vélodrome de Roubaix et le stade Pierre-Mauroy. Même si ce dernier n'était pas prévu dans le projet, il en fait un grand stade de football et une configuration Aréna pouvant accueillir des sports en salle[23]. Le quartier Euralille est également poussé par la perspective de l'accueil des Jeux[8]. Dès l'annonce de l'échec, Pierre Mauroy avait prévenu que la ville n'attendrait pas une nouvelle procédure pour avancer[13]. La postérité reste surtout l'organisation de Lille capitale européenne de la culture en 2004, plus connue sous le nom de Lille 2004. On remarque cependant que l'impact et le budget ne sont pas du même ordre avec un coût de Lille 2004 de 78 millions d'euros à comparer avec celui de la seule cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'Athènes de 40 millions d'euros[24]. Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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