La chronologie historique et humaine de l'Afrique du Sud remonte à plusieurs millions d'années. Le pays est ainsi l'un des plus anciens foyers humains de population du monde ainsi qu'une terre d'immigration pour les continentsafricain, européen et asiatique.
Préhistoire
vers - 3 millions d'années : Des Australopithèques vivaient sur les hauts plateaux du veld.
vers - 2 500 ans : Certains Bochimans ont acquis le bétail des régions plus au nord, devenant des éleveurs. Les Khoïkhoïs, des Bochimans pastoraux, se sont alors déplacés vers le sud, rejoignant l'actuel Cap de Bonne-Espérance. Avec les Bochimans de l'intérieur, nommés San, ils formeront le peuple des khoïsan.
1657 : la Compagnie néerlandaise des Indes orientales autorise neuf de ses (ex-)salariés à s'établir librement au Cap ce qui fait d'eux les premiers colons. Importation d'esclaves en provenance de Batavia et de Madagascar pour pallier la pénurie de main d'œuvre.
1688 : Deux cents huguenotsfrançais rejoignent les 800 administrés du comptoir commercial et sont autorisés à s'établir dans la région du Cap où ils fondent Franschhoek.
1770 : Premières rencontres entre bantous et boers (européens d'origines franco-néerlandaises) à la hauteur de la Great Fish River, à 900 km à l'est du Cap.
1795 : Première occupation britannique du Cap pour empêcher la France révolutionnaire de s'emparer de la colonie.
Colonisation britannique et républiques boers
1806 : les Britanniques deviennent la nouvelle puissance coloniale au Cap.
1814 : les Néerlandais renoncent définitivement à leur ancienne colonie.
1818-1825 : Le Mfecane (ou grand dérangement) déplace les peuples bantous de la région sous la force de l'expansion sanglante des Zoulous dirigés par le roi Shaka.
1856 : « Suicide national » des Xhosas à la suite des prophéties de Nongqawuse. Les terres ainsi dépeuplées de plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attribuées à plus de 6 000 immigrants européens d'origine allemandes.
1867 : découverte des premiers diamants à Kimberley puis de gisements d'or dans le Witwatersrand au Transvaal suscitant la convoitise des Britanniques.
1899-1902 : Seconde guerre des Boers. La domination britannique sur toute l'Afrique du Sud s'assure par l'écrasement des deux républiques indépendantes. Inauguration des camp de concentration dénoncés par Emily Hobhouse et dans lesquels périssent plus de vingt six mille civils boers, majoritairement des vieillards, des femmes et des enfants.
1931: crise monétaire et financière. Droit de vote accordé aux femmes (blanches).
1934 : mise en place du Gouvernement d'union nationale. Schisme au sein du Parti National où les radicaux refusent de rejoindre le nouveau Parti uni de James Barry Hertzog et de Jan Smuts.
1936 : suppression de la franchise de vote des populations noires de la province du Cap. La part des réserves indigènes passe de 7 % à 13 % de la surface du territoire sud-africain.
1939 : Hertzog est mis en minorité au parlement. Le maréchal Jan Smuts lui succède et engage l'Afrique du Sud dans la Seconde Guerre mondiale au côté des alliés. Engagements principaux de l'Afrique du Sud en Afrique du nord, à Madagascar, en Abyssinie et en Italie.
1948 : victoire du Parti national aux élections générales. Daniel Malan est premier ministre et forme un gouvernement exclusivement composé d'Afrikaners.
1958 : mort de Strijdom. Hendrik Verwoerd lui succède. L'idéologie du "Baasskap" est remplacée par celle de développement séparé. Loi sur la promotion de gouvernements noirs autonomes créant les bantoustans sous administration des non blancs.
1960 : Massacre de Sharpeville et interdiction de l'ANC, du PAC et des mouvements nationalistes africains. Référendum du sur l'instauration de la république (validée à 52 % des suffrages).
1970 : John Vorster, devient le premier chef de gouvernement du parti national à effectuer une visite officielle dans un pays africain (le Malawi).
1971 : refus de John Vorster de faire modifier le drapeau sud-africain contrairement à ce que voulait faire Verwoerd qui souhaitait adopter un nouveau drapeau tricolore, débarrassé de l'Union Jack, et aux bandes verticales orange, blanche et bleue au centre duquel auraient figuré un springbok et des protéas.
Visite du président du Malawi, Hastings Kamuzu Banda en Afrique du Sud, la première visite d'un dirigeant africain en Afrique du Sud, (la première visite d'un chef d'état étranger en Afrique du Sud depuis celle du roi d’Angleterre (et d'Afrique du Sud), George VI en 1947).
1974 : exclusion du représentant sud-africain de l'Assemblée Générale des Nations unies.
La commission Theron, chargée de proposer des réformes constitutionnelles, observe que le système parlementaire de Westminster est devenu obsolète et inadapté pour une société multiculturelle et plurielle comme la société sud-africaine et qu'il renforce les conflits politiques et la domination culturelle d'un groupe sur les autres, formant ainsi un obstacle à la bonne gouvernance du pays. La commission propose un changement de système mais ne remet pas en cause le principe des lois d'apartheid.
1978 : Vorster démissionne à la suite d'un scandale politico-financier. Son ministre de la défense Pieter Botha, un conservateur pragmatique, lui succède au poste de Premier ministre.
1984 : Entrée en vigueur de la nouvelle constitution créant un parlement tricaméral (une chambre pour les populations blanches, une chambre pour les populations coloured, une chambre pour les populations indo-pakistanaises).
: Soutien de l'extrême droite au gouvernement du Bophuthatswana dans sa tentative (sans succès) pour ne pas être réintégrée dans l'Afrique du Sud.
: Entrée en vigueur de la constitution intérimaire. Nouveau drapeau et modification de l'hymne national. Premières élections multiraciales de l'histoire du pays remportées par l'ANC (62,65 %) qui s'impose dans 7 des 9 nouvelles provinces du pays.
: Nelson Mandela devient le premier président noir de l'Afrique du Sud. Nomination d'un nouveau gouvernement multiracial et d'union nationale entre l'ANC, le parti national et l'Inkatha.
1996 : Adoption de la nouvelle constitution d'Afrique du Sud. Le Parti national quitte le gouvernement et entre dans l'opposition.
L'Afrique du Sud post-apartheid
1998 : les États-Unis mettent fin à l’embargo sur les ventes d’armes à l'Afrique du Sud, décidé en 1963.
1999 : Thabo Mbeki devient le second président noir d'Afrique du Sud. L'ANC accroît sa prépondérance aux élections générales et remporte sept des neuf provinces sud-africaines.
2001 : conférence mondiale contre le racisme organisée par l’ONU à Durban
2002 : plusieurs villes du Limpopo se voient dotées d'un nouveau nom sotho comme celle de Pietersburg qui prend le nom de sa municipalité, Polokwane.
2004 : second mandat pour Thabo Mbeki. Victoire pour la première fois de l'ANC dans les neuf provinces. Le NNP entre au gouvernement.
2005 : dissolution du NNP dont les membres ont été invités à rejoindre l'ANC. Le vice-président Jacob Zuma est limogé par le président Mbeki à cause de son implication dans une affaire de corruption. L'insatisfaction augmente dans les bidonvilles et des manifestants s'en prennent aux autorités locales, accusées d'incompétence et de corruption. La cour constitutionnelle sud-africaine invalide la loi de 1961, qui stipulait que le mariage n’était légal que s’il unissait un homme et une femme.
Élections municipales du 1ermars remportées largement par l'ANC avec 65 % des suffrages contre 16 % à l'Alliance démocratique et 4,7 % à l'Inkatha Freedom Party. Néanmoins, on assiste à ces élections à une baisse significative de la participation (49 %). La municipalité du Cap est la seule des six grandes métropoles d'Afrique du Sud à être dirigé par l'opposition officielle (l'Alliance démocratique).
Le , l'Afrique du Sud est le premier pays du continent africain à légaliser le mariage homosexuel, avec égalité des droits au mariage entre hétérosexuels. La nouvelle loi entre en vigueur le .
2007 : Jacob Zuma prend la présidence de l'ANC et évince les partisans de Thabo Mbeki.
2008 : pénurie grave d'électricité en Afrique du Sud. Impossibilité pour les 17 centrales nationales de satisfaire les besoins domestiques et les besoins des entreprises[1]. Le pays suspend ses exportations d'électricité à destination de la Zambie et du Zimbabwe, menaçant l'économie de ces deux pays. En septembre, Thabo Mbeki est évincé de la présidence sud-africaine par les partisans de Jacob Zuma. Il est remplacé par Kgalema Motlanthe. Une faction dissidente de l'ANC, loyale à Mbeki, fonde le Congrès du Peuple (COPE).
2009 : à la suite des élections générales du remportées par l'ANC (près de 66 % des voix), Jacob Zuma devient le nouveau président sud-africain. L'Alliance démocratique remporte le Cap-Occidental lors des élections provinciales.
2011 : les élections municipales sont marquées par une baisse relative de l'ANC (62 %), qui l'emporte cependant assez largement, et par la montée de l'Alliance démocratique (24 % des voix) qui s'impose dans la majorité des municipalités du Cap-Occidental.
2012 : centenaire de l'ANC. Festivités à Bloemfontein, son lieu de naissance.