En féodalité, Villiers, à simple vairie, mouvait de Franc-Alleu qui avait haute, moyenne et basse justice[1].
Mais en 1505 Franc-Alleu fut acquis et consolidé à Villiers et le tout releva de Meslay. Puis en 1542, Guy XVII de Laval, Comte de Laval érigea Villiers en une châtellenie qui reporta ses causes d'appel à Angers (3 juillet 1630), puis au présidial de Château-Gontier en 1639[1].
Mais en 1671, Henri Ier de La Trémoille, Comte de Laval obtint les appels contre le présidial de Château-Gontier et de nouveau contre celui d'Angers, le ; enfin une sentence du parlement du , donna encore gain de cause aux officiers de Laval pour le droit d'apposition de scellés dans l'étendue de la juridiction de Villiers ; mais ils cherchèrent en vain à faire réformer comme illégale la concession de châtellenie de 1522, et les foires et marchés qui en étaient la conséquence[1].
Le château, où demeurait en 1639, 1655, Marguerite du Bouchet, avait « douves, fossés, jardin, bois de haute futaye, taillis, estang, prés, terres, vignes, hommes, hommages, four à ban, juridiction ordinaire, foires et marchés, fondation de l'église de Villiers ; et comme domaine : les Grandes-Échelettes, les Plantes, la Bouvardière, les moulins de la Fosse et de la Rongère. » La seigneurie de Saint-Germain-de-l'Hommel et des Étoubles avait été arrentée au sieur du Brossay (avant 1653)[1].
A l'occasion des deux contrats[1] d'acquisition d'Hyacinthe de Quatrebarbes, marquis de Quatrebarbes ( et ), qui furent annulée, il y eut une montrée de la terre[3].
La maison dite le château, a perdu plusieurs de ses tours vers 1850 ; mais elle en garde encore quelques vestiges[1].
Joachim du Bouchet y avait établi un prêche, où venaient officier Jean Caladon en 1577, Jean Bouchereau, ministre de Poligné, en 1633[1].
Jacques Turpin, sieur de la Grésille, « soy disant sieur de Villiers-Charlemagne, » 1468.
Jean du Bouchet, sieur du Puy-Greffier et de la Frogerie, 1494, 1505.
Jeanne Boux, veuve de N. Fessard et de N. du Bouchet, 1526.
Joachim du Bouchet, 1567, mari de Marguerite Richard, 1635.
Marguerite du Bouchet, sœur du précédent, huguenote comme lui, veuve de Josué Rabineau, sieur de la Chauvinière, 1639, 1655. Déjà depuis longtemps la terre était engagée ou saisie.
Charlotte de la Marzelière, veuve d'Henri de Valleville, acquérait le ; elle eut pour héritiers : le marquis de Coisquin, gouverneur de Saint-Malo, mari de Françoise de la Marzelière ; Gillonne de la Marzelière, veuve de René du Matz du Brossay, et Renée, sa sœur, veuve de M. de Thou ; Yves de Goisbriand, gouverneur du Château du Taureau ; César d'Aiguillon, marquis de la Juliennais ; Philippe Coisquin ( ?), sieur de Brécéan, héritier de Louise de Goisbriand, desquels acquit par divers actes, en particulier le , Hyacinthe de Quatrebarbes, pour 30.000 ₶. Ce contrat fut annulé par sentence du . Gillonne de la Marzelière, veuve de René du Matz, demeurant en son Château du Mesnil-Barré, afferma « fief, seigneurie, domaine, » pour 2.000 ₶, le 26 juillet 1672.
Enfin une vente définitive fut faite par Jean-Gustave de Rieux, veuf d'Anne-Hélène d'Aiguillon, au nom de son fils, le , pour 19.000 ₶. L'adjudicataire, Louis d'Houllières, déclara que l'acquisition était au profit d'Henriette-Antoinette de Quatrebarbes, femme de François-Henri de Menon, comte de Turbilly.
Depuis lors, les seigneurs de la Rongère, qui possédaient depuis 1444 au moins les féages de Villiers, possédèrent la châtellenie.
↑L'Abbé Angot remarque que le sceau des contrats en 1639 porte comme légende : S. des contrats d. la C. de Fr[anc Alleu ?] (Acte de Marguerite du Bouchet, veuve de Josué Rabineau, dame des châtellenies de « Villiers-Charlemagne, Franc-Alleu, Saint-Germain ; » en son « chasteau de Villiers. » Le boisseau, qu'on dit de 35 livres en 1686, était de 70 livres, par sentence du .
↑Où l'on signale : château composé d'un corps de logis, deux pavillons aux bouts, l'un desquels est en ruine, cour close de murs, étang, jardins (3 journaux), bois de haute futaie, taillis (20 journaux), 30 hommées de pré, 21 journaux de terre labourables, 4 quartiers de vigne, 300 journaux de bois taillis en deux taillis, nommés le Franc-Alleu ; droits de châtellenie, foires et marchés.