Claudine GayClaudine Gay
Claudine Gay, née le à New York, est une politologue et universitaire américaine. Elle est titulaire de la chaire Wilbur A. Cowett de gouvernement et d'études africaines et afro-américaines à l'université Harvard et doyenne de la faculté des Arts et des Sciences de cette université de 2018 à 2023. Ses recherches portent sur le comportement politique américain, la politique de race et d'identité. Elle est présidente de Harvard, première Afro-Américaine à occuper cette fonction, du au , date de sa démission après des critiques sur son manque de réaction contre l’antisémitisme sur le campus de son université et des accusations de plagiats scientifiques dans sa thèse de doctorat. BiographieFamilleClaudine Gay naît en 1970 à New York, dans une famille américaine d'origine haïtienne[1]. Ses parents se sont rencontrés à New York alors qu'ils étaient étudiants (sa mère étudiante en soins infirmiers et son père ingénieur)[2]. Elle est la cousine de l'écrivaine Roxane Gay[2]. Enfance et formationElle passe une grande partie de son enfance d'abord à New York, puis en Arabie saoudite, où son père travaille pour le US Army Corps of Engineers[3]. Sa mère est infirmière diplômée[3]. Elle fréquente la Phillips Exeter Academy[4], puis étudie l'économie à l'université Stanford, recevant le prix Anna Laura Myers pour la meilleure thèse de premier cycle en économie[3]. Elle obtient son diplôme en 1992[3]. Elle obtient ensuite son doctorat (1998) de Harvard, remportant le prix Toppan de l'université pour la meilleure thèse en science politique[3]. Activités universitaires et responsabilités institutionnellesClaudine Gay est professeur adjointe, puis professeur associée au département de science politique de l'université Stanford de 2000 à 2006[3]. Au cours de l'année universitaire 2003-2004, elle est membre du Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences[3]. Elle enseigne à l'université de Harvard depuis 2006 et, en , elle est élue doyenne des sciences sociales[5]. Elle est nommée doyenne — Edgerley Family Dean — de la faculté des Arts et des Sciences de Harvard, le [3]. Ses recherches portent sur le comportement politique américain, la politique de race et d'identité[3] et sur la participation électorale[6]. Elle est vice-présidente de la Midwest Political Science Association[7]. En 2018-2019, elle convoque un comité d'examen[8] qui décide de suspendre le professeur d'économie Roland Fryer pour avoir prétendument eu un comportement sexuellement inapproprié avec l'un de ses assistants et au moins quatre autres employés[9],[10]. Depuis 2017, elle est administratrice de la Phillips Exeter Academy[4]. Le 15 décembre 2022, elle est élue 30e présidente de l'université Harvard et première Afro-Américaine à cette fonction. Elle prend ses fonctions le [11], puis elle annonce sa démission le [1]. ControversesLe , lors d’une audition devant le Congrès des États-Unis, Claudine Gay refuse de dire explicitement que les appels au génocide du peuple juif violent les règles de son campus en matière de harcèlement[12],[13]. En effet, lors d'une audition par la représentante républicaine Elise Stefanik (R-NY), Claudine Gay déclare que les appels au génocide du peuple juif « peuvent être » considérés comme une violation du code de conduite de Harvard, « selon le contexte ». Elle précise ensuite : « La rhétorique antisémite, lorsqu'elle se transforme en conduite qui équivaut à de l'intimidation, du harcèlement, est une conduite passible de poursuites et nous agissons ». Elle est également accusée d'avoir plagié certaines parties de son doctorat obtenu en 1997[14]. Un article de suivi du média conservateur The Washington Free Beacon affirme que Gay a plagié des parties de quatre publications universitaires entre 1993 et 2017, y compris sa thèse. Examinant ces allégations, The Harvard Crimson, journal de l'université Harvard, écrit que plusieurs extraits « semblent violer les politiques actuelles de Harvard concernant le plagiat et l'intégrité académique »[1]. Selon le quotidien français Libération, au contraire, « l’instance dirigeante de l’université communiquant dans la foulée que « d’éminents politologues » avaient, à la demande de Gay, inspecté ses écrits, identifié « quelques exemples de citations inadéquates », mais «aucune violation des standards de Harvard» en matière de plagiat[15]. » Un rapport mis à jour a trouvé deux cas supplémentaires de « langage redondant sans attribution appropriée » dans sa thèse[16]. En outre, elle est accusée par l'investisseur Bill Ackman d'avoir été favorisée dans l'élection à la présidence d'Harvard pour des raisons d'inclusion malgré le fait qu'elle ait publié très peu d'articles de recherche au moment de son élection. Enfin, une controverse éclate aussi sur la pertinence de son travail de thèse, dans lequel elle aurait utilisé une conclusion fondée sur une analyse statistique fausse. Elle aurait d'ailleurs refusé de communiquer les données utilisées pour ce travail, ce qui aurait permis à des chercheurs de vérifier la validité de sa démarche en démontrant par la recherche l'imprécision de cette méthode statistique[réf. nécessaire]. Elle démissionne en janvier 2024, après que plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens étudiants et des donateurs de renom ont réclamé son départ. Mi-décembre, Claudine Gay avait néanmoins reçu le soutien de la « communauté éducative » qui l'a maintenue dans ses fonctions. Sa présidence est la plus courte de l'histoire de l'université[17]. Publications
Références
Liens externes
|