Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes
La Commission paritaire nationale de l'emploi des journalistes (CPNEJ) est un lieu de réflexion et de décision réunissant les syndicats de journalistes et les patrons des médias, fonctionnant sous le régime du paritarisme. Statut légalLa CPNEJ est un des piliers de la Convention collective nationale de travail des journalistes (CCNTJ). C'est le lieu de débat et de décision entre les journalistes et leurs employeurs concernant l'emploi et la formation. Chaque syndicat de journalistes y compte un représentant, tout comme chaque fédération d'employeurs. Parmi ses missions, la réflexion sur les critères de reconnaissance des écoles de journalisme, les référentiels de compétence de ces formations, le suivi de l’emploi dans les médias, pour s'assurer que l'offre et la demande de postes ne sont pas trop éloignés l'un de l'autre. La CPNEJ est chargée de veiller à ce que les écoles de journalisme reconnues se conforment au référentiel de formation qu'elle a élaboré autour des fondamentaux du métier : déontologie, techniques professionnelles, connaissance de la profession, du fonctionnement d’une entreprise de presse, de son environnement économique[1]. Une école reconnue doit par ailleurs former à tous les médias : écrit, audiovisuel, agence de presse et presse en ligne. Elle demande aux écoles de fournir un rapport sur le niveau d’insertion de leurs diplômés, qui doivent respecter la diversité, et d'évaluer régulièrement les enseignants, intervenants et moyens techniques. Les établissements reconnus par la CPNEJ sont soumis à la même procédure tous les cinq ans[réf. nécessaire]. C'est l'une des cinq grandes commissions qui cogèrent la profession, en vertu du paritarisme, des lois spécifiques à la profession. Les 4 autres sont :
MissionsLa convention collective, réécrite en 1976, étendue à toutes les entreprises de média par un arrêté du ministère du travail, puis confirmée par 34 ans de pratique, a fixé cinq grandes missions à la commission nationale, qui a compétence aussi bien pour la presse écrite que pour l'audiovisuel :
Les cursus de formation initiale au journalismeSuivi et reconnaissanceEn France, l’accès au journalisme ne nécessite pas l’obtention d’un diplôme précis : la loi autorise tout citoyen à créer une publication. Les salariés de cette publication, si c'est leur principale source de revenus, peuvent obtenir la carte d'identité des journalistes professionnels, dite « carte de presse », délivrée par la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels (CCIJP). Cependant, la Convention collective nationale de travail des journalistes, signée par tous les employeurs du secteur des médias, affirme l’intérêt des parties contractantes pour la formation professionnelle et souhaite que les débutants aient reçu un enseignement général et technique aussi complet que possible. Pour ce faire, elle délègue à la CPNEJ la mission de veiller à ce que ce principe soit respecté. Pour un diplômé d'école de journalisme en France, le fait d’avoir suivi l’une des formations dites « reconnues par la profession » c'est-à-dire reconnues par la CPNEJ - et d’être titulaire du diplôme de fin d’études - diminue de moitié la durée du stage de deux ans requis pour accéder au statut de journaliste titulaire. Selon les données de l'Observatoire des métiers de la presse, parmi les détenteurs de la carte de presse, les journalistes issus des formations dites "non reconnues" par la CPNEJ sont en moyenne moins bien payés que ceux issus des formations "reconnues" par la CPNEJ, que ce soit en CDI ou en piges[2]. En 2020, les critères de reconnaissance par la profession des cursus de formations initiales évoluent « pour mieux correspondre aux besoins d’une profession en profonde mutation »[3]. Les cursus sont désormais reconnus pour quatre ans, un nouveau référentiel des compétences attendues à la sortie de l’école est établi autour de quatre grands axes :
La CPNEJ reconnaît aujourd'hui 14 cursus de formation initiale au journalisme depuis 2012. Elle en reconnaissait 12 en 2007 et 8 en 1997[4]. Liste des formations initiales reconnues
CritiquesPlusieurs organismes soulignent le corporatisme de la Commission, qui protège les intérêts de ses plus anciens membres (ESJ Lille et CFJ notamment). En effet, l'agrément délivré par la CPNEJ implique des effets financiers[5], d'autant plus intéressants si le nombre d'écoles reconnues est faible. Ainsi, les normes que la CPNEJ mobilise en vue des premières opérations de reconnaissance des écoles constituent «un simple calque du modèle de formation qui définit l’école supérieure des journalistes de Lille (ESJ) et le Centre de formation des journalistes (CFJ)»[6]. Les archives de la CPNEJ montrent d'ailleurs que «les critères de reconnaissance ont été élaborés à partir des modèles de formation déjà existants, en particulier ceux du Centre de formation des journalistes (CFJ) et de l’École supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille)» et que «la politique de limitation du nombre d’écoles agréées, qui vise à protéger les écoles déjà établies, est l’objet de tensions entre les différentes parties syndicales»[6]. CPNEJ et CNMJLa CPNEJ a des champs de compétence communs avec la CNMJ (Conférence Nationale des Métiers du Journalisme), elle-même issue des États généraux de la presse écrite organisés à l'automne 2008 par le président de la République Nicolas Sarkozy[7], avec des fonds publics et sous la direction d'un représentant du ministère de la communication. La CPNEJ est pour sa part une institution indépendante de l'État, qui fonctionne sans fonds publics. Notes et références
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