Corps de Volontaires pour la Corée
Le Corps de Volontaires pour la Corée (anglais : Belgian United Nations Command) est le nom donné au corps expéditionnaire belgo-luxembourgeois envoyé en Corée du Sud pour combattre la Corée du Nord par le gouvernement de Joseph Pholien. Le bataillon sert en Corée entre 1951 et août 1955. Durant cette période, 3 171 Belges et 78 Luxembourgeois ont été engagés sur le théâtre des combats en Corée[5]. ContexteLe , l'armée de la Corée du Nord, communiste, envahit le territoire de la Corée du Sud. Le 27 juin 1950, au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis, profitant de l'absence de l'Union soviétique (politique dite du « siège vide », pour dénoncer le refus américain d'admettre la Chine communiste au Conseil), font adopter la résolution 83 qui condamne l'agression nord-coréenne sur la Corée du sud. Le 7 juillet, la résolution 84 leur confie le commandement d'une force onusienne. Seize pays acceptent de venir en aide à la Corée du Sud. Parmi ceux-ci, les plus importantes contributions sont celles du Royaume-Uni et des diverses forces du Commonwealth dont celles du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Parmi les autres participants à la force des Nations unies, les Philippines, la Turquie, la France, la Belgique, la Grèce, la Thaïlande et la Colombie envoient plusieurs milliers de soldats. Les autres pays participants se limitent à fournir équipes médicales. Quand la guerre de Corée débute en 1950, la Belgique sort d'une période trouble. Elle a subi l'occupation allemande entre 1940 et 1944 durant la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction du pays est en cours. Au point de vue politique, la Question royale occupe le devant de la scène. Quand les Nations unies lancent un appel à fournir une aide militaire à la Corée du Sud, la fonction de premier ministre est occupée part Joseph Pholien (PSC). Celui-ci est certes, en pleine Guerre froide, un anticommuniste convaincu, mais il souhaite aussi gagner le soutien des États-Unis, pour pouvoir faire bénéficier son pays de l'aide à la reconstruction du plan Marshall. Conjointement au gouvernement du Luxembourg, il décide, au nom du gouvernement belge, de répondre à l'appel de l'ONU et d'envoyer un contingent de soutien à la Corée du Sud. FormationPlus de 2 000 Belges se portent volontaires pour servir dans le corps. Parmi eux, seuls 700 sont sélectionnés pour la formation à Bourg-Léopold. Ceci permet la création d'un bataillon divisé en 3 compagnies de fusiliers (A et B francophones, C néerlandophone) et une compagnie d'armes lourdes (A.L.)[6]. Après l’entraînement, les volontaires reçoivent un béret brun. Les soldats luxembourgeois sont formés aux côtés des Belges et constituent le 1er peloton de la compagnie A du bataillon[1]. Le corps belgo-luxembourgeois embarque à Anvers le 18 décembre 1950 sur le Kamina et arrive à Pusan le 31 janvier 1951[7]. À l'arrivée en Corée, des troupes sud-coréennes sont adjointes au contingent belge pour satisfaire aux exigences numéraires[8], de la même manière que les Américains le font avec le programme KATUSA ou le KATCOM (en) britannique. L'unité est subordonnée à la 3e division d'infanterie des États-Unis. Sur le frontEn avril 1951, les Belges combattent dans une des batailles clefs de la guerre de Corée, la bataille de la rivière Imjin. En août, le bataillon est relevé par un bataillon fraîchement arrivé de Belgique[7], qui reste sur le terrain jusqu'en 1955. Lors de la bataille de la rivière Imjin en 1951, le contingent belge tient une position clef aux côtés du Gloucestershire Regiment britannique. Pour ses actions sur la rivière, les Belges reçoivent une U.S. Presidential Unit Citation. Durant la bataille, le lieutenant-colonel Crahay, commandant l'unité, est blessé par une grenade au phosphore chinoise et doit être évacué vers un hôpital au Japon. Le contingent continue à participer aux opérations. Il obtient plusieurs citations à Haktang-Ni en octobre 1951, quand il prend position sur une colline isolée et repousse d'incessantes attaques chinoises, tuant plus d'une centaine de soldats chinois, en ne perdant qu'une poignée d'hommes. Le dernier combat d'importance mené par le contingent belge est la bataille de Chatkol en avril 1953. Les forces belges tiennent une position défensive sur le Triangle de fer et subissent plus de 55 assauts nocturnes chinois. Après le cessez-le-feu, la présence de la totalité de ce contingent ne semble plus être considéré comme indispensable. Il est ramené à 200 hommes le 30 décembre 1954, mais, comme pour les autres contingents de l'ONU, il est jugé nécessaire de conserver une présence en Corée durant les négociations de paix à Panmunjon. Les derniers soldats belges quittent la Corée le 15 juin 1955. Commandement
Commandants luxembourgeois
Belgians Can Do Too!Belgians Can Do Too! était le slogan inscrit sur le pare-brise de la jeep de l’aumônier de l'unité, le père Vander Goten (dit le Padre), durant la bataille du triangle de fer. Voyant l'épuisement des troupes, l'aumônier recopia la devise du 15e régiment d'infanterie US, Can do, aux côtés desquels les Belges combattaient pour tenter de leur remonter le moral[11],[12]. Pertes101 soldats belges, 2 luxembourgeois et 9 sud-coréens attachés au contingent belge périssent durant la guerre. 478 Belges et 17 Luxembourgeois sont blessés durant les combats et 5 Belges portés disparus. 2 Belges décédent dans les camps de prisonniers de guerre nord-coréens[5]. D'autres moururent en Belgique des suites de leur blessure. CitationsLe Corps des Volontaires de Corée fut honoré de 2 Presidential Unit Citation sud-coréenne et d'une Presidential Unit Citation américaine. Le texte de la Presidential Unit Citation américaine à la bataille de la rivière Imjin :
Le bataillon belge et le détachement luxembourgeois des forces des Nations unies en Corée est cité pour l'accomplissement exceptionnel de ses missions et pour son héroïsme remarquable dans son action contre l'ennemi sur l'Imjin, près de Hantangang, en Corée, pendant la période du 20 au 26 avril 1951. Le bataillon belge et le détachement luxembourgeois, l'une des plus petites unités des Nations unies en Corée a infligé à l'ennemi des pertes trente fois supérieures aux siennes par ses actions agressives et courageuses contre les communistes chinois. Durant cette période, des forces ennemies considérables, appuyées par le feu des mitrailleuses, des mortiers et de l'artillerie, menèrent des assauts furieux et répétés contre les positions tenues par le bataillon, mais les Belges et le détachement luxembourgeois repoussèrent vaillamment et continuellement ces attaques fanatiques en infligeant des pertes considérables aux troupes ennemies… Le courage extraordinaire montré par les membres de l'unité au cours de cette période fait rejaillir un grand honneur sur leur pays et sur eux-mêmes. Sur ordre du général Van Fleet. MémoireLe 3e bataillon parachutiste basé à Tielen maintient les traditions (dont l'étendard et l'insigne de béret). Musées
Monuments
Membres connus
DiversLe Sgt. Albert Constant Belhomme, un ressortissant belge ayant émigré aux États-Unis et qui servit dans l'armée américaine en Corée fut capturé par les forces chinoises mais choisit de rester en Chine plutôt que de retourner en Amérique après l'armistice. En 1966, il retourna finalement vivre à Anvers. Une médaille ronde et bilingue à l'image de la basilique de Koekelberg a été réalisée en 1955 pour le cinquième anniversaire de la création de ce corps. Bibliographie
Liens externes
Références
Sources
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