Daoud el-Zahiri (en arabe : داود الظاهري, Dāwūd al-Ẓāhirī?)[n 1] est un érudit et imam arabe[2],[3],[4],[5] dont la famille est originaire d'Irak et qui s'est installée à Ispahan lors des conquêtes arabo-musulmanes de la Perse , né vers - (200-202 en année de l'Hégire) à Koufa et mort en (ramadan 270 AH) à Bagdad. Élève des plus grands savants de son époque, notamment d'Abou-Thawr, il est le fondateur de l'éphémère école zahiriste.
Son ism (prénom) est Daoud et son konya (surnom) Abou-Souleïmân. Son nasab (filiation) est Daoud ibn Ali ibn Khalaf. Son nisba (origine) el-Isfahani indique que sa famille est originaire d'Ispahan (Iran actuel). Le surnom el-Zahiri vient du fait qu'il est fondateur de l'école zahiriste (en arabe Ẓāhirīyya, ou plus rarement Dāwūdīyya).
Il étudie le hadith à Bassora, Bagdad et Nichapour, avant de s’installer définitivement à Bagdad, où il était très réputé parmi les professeurs et les mouftis[6].
Ses 150 œuvres[1] sont aujourd’hui disparues, on ne les connaît que par des citations de sa doctrine par les auteurs postérieurs, notamment Ibn Hazm[6]. Elles étaient réputées pour être extrêmement longues, touchant des points divers de la loi islamique[6].
Daoud meurt à Bagdad en mars 884, où il est enterré[6].
Le zahirisme
Daoud fonde une école de pensée radicale, le zahirisme. Comme l’imam Chaféi, il rejette le raï (l’opinion personnelle), mais, contrairement à lui, rejette aussi l’analogie (qiyâs). Daoud suit le sens littéral (zahir) du Coran et des hadiths. Le concept de consensus (ijma) est lui-aussi limité aux compagnons de Mahomet. Daoud rejette encore le taqlid, l’allégeance sans discussion à une école de loi religieuse[6].
L’imam Ibn Hanbal refusa de le rencontrer car Daoud el-Zahiri croyait que le Coran « préservé sur une Tablette » est incréé, mais qu’il existe sous forme des copies humaines[6]. Son fils, Mohammed ibn Daoud el-Zahiri, homme de lettres aussi célèbre, continuera son œuvre[6].
Notes et références
Notes
↑Aussi appelé Daoud el-Isfahani (en arabe : داود الأصفهاني, Dāwūd al-Iṣfahānī?). Son nom complet est Abou-Souleïmân Daoud ibn Ali ibn Khalaf al-Zahiri al-Isfahani (en arabe : أبو سليمان داوود ب. علي ب. خلف الظاهر الاصفهاني?).
↑Abdul-Qadir bin Abi al-Wafa al-Qurashi, Tabaqat al-Hanafiya, v.1, pg.419
↑Devin J. Stewart, "Muhammad b. Dawud al-Zahiri's Manual of Jurisprudence." Taken from Studies in Islamic Law and Society Volume 15: Studies in Islamic Legal Theory. Edited by Bernard G. Weiss. P. 114. Leyde, 2002. Éditions Brill.
↑Christopher Melchert, The Formation of the Sunni Schools of Law: 9th–10th Centuries C.E., p. 179. Leyde, Brill Publishers, 1997.
(tr) Nûreddîn Itr, « Dâvud ez-Zahiri », sur İslâm Ansiklopedisi, (consulté le ).
(en) J. Schacht, « Dāwūd b. ‘Alī b. K̲h̲alaf al-Iṣfahānī Abū Sulaymān », dans Encyclopaedia of Islam, Second Edition, vol. 2, Leyde, J. Bearman, Th. Bianquis, C. E. Bosworth, E. van Donzel, W. P. Heirichs, , 1197 p., p. 182-183.