David CooperDavid Cooper
David Cooper (Le Cap, - Paris 15e, [1]) est un psychiatre sud-africain. BiographieIl est né en 1931 au Cap, où il a accompli des études de médecine, et s’est installé ensuite à Londres où il a dirigé, de 1962 à 1966, l'unité expérimentale pour schizophrènes appelée "Pavillon 21". Avec ses collègues, il s'est attaché essentiellement à développer une psychiatrie existentialiste en Grande-Bretagne, dont le projet contestataire se trouve illustré par le terme même d'antipsychiatrie. En contraste à la "psychiatrie sociale" des "thérapies systémiques familiales", d'une approche écosystémique, qui s’attachent à la famille considérée comme un système social à configuration stable, l’antipsychiatrie britannique impute au modèle social capitaliste et à la culture chrétienne castratrice les effets et les causes de la maladie mentale. En effet, les premiers asiles d’aliénés étaient anglais et destinés à mettre hors circuit de jeunes aristocrates turbulents, aux mœurs libertines et dépensiers, en les enfermant pour éviter que la renommée et la fortune de leur famille fussent ternies. La dissidence soviétique était passible de prison et d’hôpital psychiatrique, qui est le nom moderne pour l’asile d’aliéné. En effet, toute déviance est, socialement et politiquement, folie et félonie. L’anglais Gregory Bateson, anthropologue, a considéré la schizophrénie comme une réponse appropriée aux paradoxes et double contrainte qui résultent en une pathologie de la communication. L’homme et son œuvreDavid Cooper a été l'inventeur du mot « antipsychiatrie » (mot attesté pour la première fois dans son premier ouvrage Psychiatrie et antipsychiatrie, 1967, publié chez Tavistok Pub. Ltd, Grande-Bretagne) et fondateur du courant de pensée du même nom avec Ronald Laing. David Cooper fait ses études de psychiatrie à Londres après s’être tourné vers la musique. Diplômé en 1955, il exerce dans un établissement réservé aux Noirs, à Londres. En 1962, il ouvre le pavillon 21 dans un hôpital psychiatrique londonien où il va mettre en pratique ses théories antipsychiatriques. Pour Cooper, la maladie mentale n'existe pas, et la folie est une expérience personnelle et sociale, un état modifié de conscience (EMC), un voyage. Il conteste tout classement des comportements mentaux déviants en maladie. En 1965, il fonde l’hôpital de Kingsley Hall, plus particulièrement orienté vers la schizophrénie qu'il considère comme une "crise microsociale". Sa patiente la plus célèbre sera Mary Barnes qui relatera son expérience dan son livre "Un voyage à travers la folie". En 1967, il organise avec Gregory Bateson, Herbert Marcuse et Stokeley Carmichaël un Congrès mondial de "dialectique et libération". En 1972, il s’installe à Paris, ville dans laquelle ses théories antipsychiatriques sont favorablement accueillies (Maud Mannoni, Félix Guattari). Il meurt en 1986 à Paris. Son œuvre est une combinaison contestataire des hôpitaux psychiatriques et du modèle social capitaliste. La grande différence entre l'antipsychiatrie européenne et la "psychiatrie sociale des "thérapies systémiques familiales" américaine est que la première est extra-familiale et se porte sur toute la société capitaliste, perçue par elle comme totalitaire et autoritaire, où toute déviance est socialement condamnée et réprimée par l'internement psychiatrique. La psychiatrie sociale est intra-familiale, et se porte sur le théâtre de la vie familiale où chacun a à jouer son rôle selon des règles présentes et implicites. MéthodeVoici comme Cooper décrivait les principes utilisées au Pavillon 21 :
Psychiatrie et Anti-psychiatrie, Éditions du Seuil, p. 171, 172, 173. RésultatsCooper n'avait pas constitué de groupe témoin avant de réaliser son expérience. Cependant, il a collaboré avec une autre équipe de recherche, afin de sélectionner un groupe de schizophrènes d'une autre étude, dont les caractéristiques initiales (âge, sexe, diagnostic, etc.) étaient aussi proches que possible que celles de son groupe expérimental, et ayant ensuite été traité selon le protocole standard.
Psychiatrie et Anti-psychiatrie, Éditions du Seuil, p. 182-183 Œuvres
Notes et référencesLiens externes
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