Des oiseaux, petits et grosDes oiseaux, petits et gros
Totò dans une scène du film.
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Des oiseaux, petits et gros (titre original : Uccellacci e uccellini) est un film italien réalisé par Pier Paolo Pasolini, sorti en 1966. SynopsisInnocenti Totò (Totò) et son fils Innocenti Ninetto (Ninetto Davoli) errent dans la périphérie et les campagnes qui entourent Rome. Faisant chemin, ils rencontrent un corbeau. Le film précise dans un sous-titre : « Pour qui aurait des doutes ou aurait été distrait, nous rappelons que le corbeau est un intellectuel de gauche, disons ainsi, d'avant la mort de Palmiro Togliatti. » Le corbeau leur raconte l'histoire de frère Ciccillo et de frère Ninetto (eux aussi interprétés par Totò et Ninetto Davoli), deux moines franciscains à qui Saint François d'Assise ordonne d'évangéliser les faucons (les puissants) et les passereaux (les humbles). Si les deux moines réussissent à évangéliser les deux « classes » d'oiseaux, ils échouent à mettre fin à leur rivalité, les faucons continuant à tuer les passereaux : Saint François leur explique la guerre dans une perspective marxiste et les invite à reprendre leur évangélisation. La parenthèse du récit du corbeau étant refermée, le voyage de Totò et Ninetto continue. Le corbeau les suit en continuant à pérorer. Les personnages rencontrent successivement des propriétaires terriens dans le champ desquels ils se soulagent et qui les chassent à coup de fusil, une famille vivant dans la misère et à qui Totò ordonne de le payer ou de quitter la maison, un groupe d'acteurs itinérants à bord d'une Cadillac, un congrès de « dentistes dantesques », un propriétaire à qui, cette fois, c'est au tour de Totò de devoir de l'argent. Enfin, ils se retrouvent aux funérailles du dirigeant communiste Togliatti et finalement rencontrent une prostituée. À la fin du film, les deux, fatigués du bavardage du corbeau, le tuent et le mangent. Fiche technique
Distribution
ProductionLe tournage a eu lieu à Assise, en Toscane, à Rome et à l'aéroport de Rome Fiumicino[3],[4]. Pasolini affirme avoir choisi Totò comme protagoniste du film, alors même qu'il ne le connaissait pas personnellement, car il estimait que son masque représentait de manière exemplaire les deux caractères typiques des personnages de contes de fées : l'extravagance et l'humanité. Ce jugement s'est confirmé par la suite, lorsque les deux hommes ont commencé à travailler ensemble[5]. Le réalisateur a mis en scène dans le même film des acteurs choisis dans la rue et sans expérience de jeu et des monstres sacrés du cinéma comme Totò, dans la conviction que certains personnages nécessitaient des interprétations radicales : la brutalité ou la légèreté naturelle de l'amateur et le cadre et l'expérience de l'acteur professionnel[5]. Totò a défini Pasolini comme un homme intelligent et imaginatif, avec une méthode de mise en scène différente de celle à laquelle le comédien était habitué. Totò, grand improvisateur sur le plateau et habitué à avoir toujours carte blanche, a été au contraire contraint dans ce film à respecter ponctuellement les lignes du scénario et les instructions du réalisateur[5]. Comme il l'a raconté des années plus tard, Oreste Lionello a raconté que Pasolini avait refusé l'aide de Carlo Croccolo, qui doublait habituellement le désormais aveugle Totò dans les scènes extérieures de ses films, et qu'il avait plutôt fait appel à Lionello pour doubler l'ensemble du film : Totò écoutait alors la piste de Lionello en se doublant lui-même. La production a été obligée de changer plusieurs fois de corbeau, car à chaque fois l'animal essayait d'arracher les yeux de Totò. On a donc imaginé un système dans lequel la cage du corbeau était placée derrière la caméra, et chaque fois qu'elle tournait, le corbeau la poursuivait[6]. Générique d'ouvertureL'idée de faire chanter le générique du film était insolite. En effet, du titre du film aux noms des acteurs, du réalisateur, du monteur, de l'architecte, du photographe, etc., tous les noms sont annoncés en chanson par Domenico Modugno, donnant aux titres eux-mêmes un effet évocateur. Bande originaleLe , la bande originale du film est sortie sur CD, intitulée Uccellacci e uccellini, composée par Ennio Morricone et publiée par GDM Music[7],[8]. Une partie de la bande originale consiste en des arrangements du duo Bei Männern, welche Liebe fühlen de La Flûte enchantée de Mozart.
AccueilLe film a été un succès critique, mais a connu un relatif échec commercial[6]. Avec 606 442 spectateurs dans les salles italiennes, il est le film avec Totò ayant fait le moins d'entrées de toute sa carrière[9]. Pier Paolo Pasolini a déclaré à propos du film :
— Pier Paolo Pasolini[10] Récompenses et distinctionsSélections
Récompenses
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes
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