Doreen MasseyDoreen Massey Doreen Massey à Madrid en juin 2012.
Doreen Barbara Massey, FRSA, née le à Manchester (Angleterre), et morte le [1], est une géographe et chercheuse en sciences humaines et sociales britannique. Associée au courant de la géographie marxiste, elle est professeure émérite de géographie à l'Open University[2]. Elle est membre de la British Academy. En 1998, elle est la récipiendaire du Prix Vautrin-Lud du Festival international de géographie, considéré comme le Prix Nobel de géographie. Carrière universitaireDoreen Massey est née en 1944 à Manchester et passe la plus grande partie de son enfance à Wythenshawe. Elle effectue un bachelor de géographie économique à l'Université d'Oxford puis un Master in Regional Science à l'Université de Pennsylvanie en 1972[3]. Elle commence sa carrière à Londres en 1968 en rejoignant le think tank Centre for Environmental Studies (CES) fondé par le gouvernement travailliste d'Harold Wilson. Celui-ci fut dissout par le gouvernement de Margaret Thatcher en 1979 et se transforma en une plateforme de l'Open University. Doreen Massey travaille temporairement pour la London School of Economics, l'université de Berkeley avant d'être embauchée comme Professeure de géographie de 1982 à sa retraite en 2009 et Professeure émérite de géographie de 2009 à son décès par l'Open University[3]. Champs de recherche et posture critiqueSes recherches ont porté essentiellement sur la mondialisation, les villes, le développement, les concepts de lieu (place) et d'espace (space) ainsi que sur les problématiques féministes et post-coloniales. Doreen Massey est marquée tôt par un rapport critique à l'institution universitaire[4] et à la géographie positiviste fortement mathématisée. Elle inclut dès ses premiers travaux des analyses en termes de domination et publie en 1984 Spatial Divisions of Labour : Social structures and the geography of production qui porte notamment sur les pertes d'emploi industriel en Grande-Bretagne analysés comme produites par des mécanismes de développement inégal reflétant des rapports sociaux de classes[3]. Ses travaux font dialoguer les différentes sciences sociales. Dans Geography Matters ! A Reader, Doreen Massey définit la géographie humaine à partir des relations qu'elle aurait vocation à étudier :
Selon elle, le spatial est un construit social et le social est un construit spatial. Dans For Space, elle définit l'espace comme un ensemble de relations et le lieu comme correspondant toujours à une histoire plurielle inscrite dans un espace ni fermé, ni discret[3]. Ses recherches intègrent progressivement le post-colonialisme et le féminisme sous l'influence d'idées postmodernes, de façon à les concilier avec la géographie marxiste. Space, Place and Gender et l’article "Flexible Sexism" opposent ainsi une relecture féministe aux travaux d’Edward Soja et de David Harvey. Son livre Space, Place and Gender critique aussi les idées de compression de l'espace et réduction des distances par la mondialisation qui, selon elle, résultent d'une lecture du phénomène depuis le point de vue de celles et ceux qui en profitent et non depuis les autres pour qui, au contraire, la mondialisation conduit à un espace de moins en moins praticable et à des distances plus grandes[3]. EngagementDoreen Massey s'est engagée dans les luttes féministes, de l’Angleterre ouvrière, de l’État-Providence anglais, et des inégalités de développement. Elle crée en 1995 avec Michael Rustin et de Stuart Hall le journal Soundigs (en)[3]. Hommages et distinctions
Publications
Références
Bibliographie
AnnexesArticles connexes
Liens externes
|