En 1833, il est admis à l'orchestre de l'Opéra comme second violon, puis en 1837 comme premier violon. À partir de 1833, Habeneck le fait entrer à l'orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dont il devient sociétaire en 1839 et où il restera jusqu'en 1885[5].
Sa carrière de chef d'orchestre se déroule essentiellement à l'Opéra. Il est d'abord 3e chef auprès de Narcisse Girard (1847-1859), puis second chef le et à la mort de Girard (1860), 1er chef jusqu'en mars suivant. Il y a créé Pierre de Médicis. Il remplace aussi Girard à la Société des Concerts jusqu'en 1860. En 1870, Deldevez démissionne de l'Opéra, mais y retourne le comme 1er chef après la disparition de G. Hainl. Il inaugure le Palais Garnier le , mais démissionne le . Dès 1872, il avait remplacé Hainl à la tête de l'orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire où il reste jusqu'en 1885[5].
À Saint-Pétersbourg, Petipa en proposa plus tard une nouvelle version. Il transforma également le dernier tableau en un brillant divertissement sur une musique de Léon Minkus, le compositeur officiel des Théâtres impériaux[11].
Cette version de Paquita a été dansée sans interruption, en Russie, jusqu'à la Révolution bolchevique de 1917. Oleg Vinogradov réalisa en 1978 pour le théâtre Kirov de Léningrad (Saint-Pétersbourg) une version qui fut ensuite dansée à l’Opéra de Paris, entre 1980 et 2001. L'œuvre y a encore été reprise dans les années suivantes, jusqu'à l'automne 2010.
Le sujet fait référence aux conquêtes de Napoléon Ier. L'exotisme hispanisant du livret répond à celui des peintres et des écrivains français de cette époque (milieu du XIXe siècle).
Il est coauteur de deux ballets :
Lady Henriette ou la servante de Greenwich, ballet-pantomime en trois actes, chorégraphie de Saint-Georges et Joseph Mazilier, musique de Friedrich von Flotow, Frédéric Burgmüller et Deldevez, décors de Ciceri (1844).
L'auteur s'y montre influencé par le Requiem d'Hector Berlioz (1837), essentiellement dans la strophe Tuba mirum de la Séquence (ou Prose) Dies iræ. Il révèle également une connaissance des modes mélodiques nés à l'époque médiévale. La masse orchestrale requise pour ce Requiem est importante (l'auteur demande par exemple trente violons, quatre trompettes, quatre cors, trois trombones et un ophicléide, ainsi que des timbales et un tam-tam). Le chœur réunit soixante voix. On y entend le motif liturgique du Dies iræ (1re et 3e strophes), utilisé de manière polyphonique, parmi d'autres thèmes[12].
Musique de chambre
Trio avec piano no 1, op. 9 (1849)
Trio avec piano no 2, op. 23 (1859)
2 Quatuors à cordes op. 10 (1849-50)
Quintette pour 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse op. 22 (1858)
Musique orchestrale
2 ouvertures de concert :
Ouverture op. 1 (1838)
Grande ouverture « Robert Bruce » op. 3 (1841)
3 symphonies :
Symphonie no 1, op. 2 (1839)
Symphonie no 2 « In stile maestoso » op. 8 (1847 et 1855)
Symphonie no 3 « Héroï-comique » op. 15 (1856)
Autres compositions
6 Morceaux de chant avec accompagnement de piano, op. 4
Duo brillant sur Lady Henriette, pour piano et violon, op. 5
Souvenir de Paquita, fantaisie brillante pour piano et violon, op. 6
La Vendetta, scène lyrique pour soprano et ténor, op. 10
Mazarina, duo brillant pour piano et violon ou violoncelle, op. 11
Vert-Vert, duo fantaisie pour piano et violon, op. 12
6 Études caprices pour violon seul, op. 13
Mélodie pour violon et harmonium, op. 14
Velleda, scène lyrique pour soprano, chœur et orchestre, op. 17
Chœurs religieux pour soprano, contralto, ténor et basse, op. 18
Le Violon enchanté, opéra en 2 actes, op. 20 (1848)[13]
6 Romances sans paroles pour piano, op. 24
L'Éventail, opéra comique, op. 25
Rêveries dinannaises, pièces caractéristiques pour piano, violoncelle et [2e] piano, orchestre et chant, op. 26
Suite de ballets pour orchestre, op. 27
Transcriptions et réalisations de plain-chants, op. 28
Autres publications
Deldevez est également l'auteur de plusieurs ouvrages intéressants portant sur les techniques d'interprétation :
Curiosités musicales, notes, analyses, interprétation de certaines particularités contenues dans les œuvres des grands maîtres (1873)[14]
L'art du chef d'orchestre (1878),
De l'exécution d'ensemble (1888). Ces deux derniers ouvrages ont été réédités en 1998 et 2005 par Jean-Philippe Navarre.
La Notation de la musique classique comparée à la notation de la musique moderne et de l'exécution des petites notes en général (1867)[15]
Principe de la formation des intervalles et des accords d'après le système de la tonalité moderne (1868)[16]
Il publia aussi : La Société des concerts, 1860 à 1885 (Conservatoire national de musique) (1887)[17] ; et Mes Mémoires, par E.-M.-E. Deldevez, ancien chef d'orchestre de l'Opéra et de la Société des concerts, professeur au Conservatoire (1890). Puis, en 1892 : Le passé, à propos du présent, faisant suite à mes Mémoires.
Il réédita également des œuvres anciennes :
Œuvres de composition des violonistes célèbres, depuis Corelli jusqu'à Viotti op.19 - 1re suite (1856) ;
Œuvres choisies des compositeurs célèbres depuis Lulli jusqu'à Wagner, op.19 - 2e suite (1868) ;
Fondation de l'orchestre en France, transcriptions et réalisations d'œuvres anciennes pour chant et orchestre, op.19 - 3e suite (1890).
↑François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [vol. 2], Paris, Firmin-Didot, 1866-1868 (lire en ligne), p. 456
↑ a et bConstant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs / recueillis ou reconstitués, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 735
↑Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs / recueillis ou reconstitués, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 441
↑"Le Violon enchanté. Opéra en 2 actes. 1848". Vol. I. (lire en ligne)
↑Edme-Marie-Ernest Deldevez, Curiosités musicales, notes, analyses : interprétation de certaines particularités contenues dans les œuvres des grands maîtres, Firmin-Didot frères, fils et Cie, (lire en ligne)
↑Edme-Marie-Ernest Deldevez, La Notation de la musique classique comparée à la notation de la musique moderne et de l'exécution des petites notes en général, S. Richault, (lire en ligne)
↑Edme-Marie-Ernest Deldevez, Principes de la formation des intervalles et des accords d'après le système de la tonalité moderne, S. Richault, (lire en ligne)
Gérard Streletski, Contribution à l'histoire sociale de la musique en France. Hector Berlioz et Edme-Marie-Ernest Deldevez, formation et insertion dans la société du XIXe siècle, 1803-1897, Heilbronn, L. Galland, 2000, 2 vol. (collection : "La musique en France au XIXe siècle").
François Turellier, Le thème du Dies iræ dans la littérature musicale, mémoire de maîtrise, université Paris-IV-Sorbonne, 1976, 184 p., p. 87-89, 91.
Joël-Marie Fauquet (direction) (préf. Joël-Marie Fauquet), Dictionnaire de la Musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 1405 p. (ISBN2-213-59316-7), p. 369