Vers la fin du XVIIIe siècle, Pierre Nourry (1743-1804), prêtre breton de Bignan, pense à la fondation d'une congrégation de religieuses, mais le déclenchement de la Révolution française le force à abandonner son idée[1].
C'est son successeur, le père Yves-Marie Coëffic (1790-1857), qui propose à Perrine Samson (1790-1847), du Tiers-Ordre franciscain, de devenir membre de la future congrégation à fonder dans l’esprit de Pierre Nourry. Quatre jeunes filles se joignent à elle et commencent leur noviciat en 1831, elles prononcent leurs premiers vœux le des mains de Charles-Jean de La Motte de Broons de Vauvert, évêque de Vannes, où Perrine reçoit le nom de mère sainte Angèle. Dès ses débuts, la congrégation se voue à l'éducation des enfants, aux soins aux malades et assiste les mourants[2].
En 1846, Marie de Saint-Charles Périgault (1820-1884), seconde fondatrice de la congrégation, est élue supérieure générale des Filles de Jésus, sous son généralat, l'évêque de Vannes, La Motte de Broons de Vauvert, approuve leur constitutions religieuses d'inspiration ignatienne le [3]. En 1860, la congrégation quitte Bignan pour s'installer non loin de là dans les landes de Lan Vraz, sur le territoire de la commune de Plumelin (Morbihan) (le lieu étant rebaptisé Kermaria)[4] où une chapelle dédiée à saint Joseph est édifiée. En 1884, date de la mort de sœur Marie de Saint-Charles, le nombre des sœurs est d'environ six cents[5].
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les Filles de Jésus dirigent de nombreuses écoles congréganistes en France. On l'apprend lors des décisions de leur fermeture prise par le gouvernement d'Émile Combes : c'est le cas par exemple pour les écoles congréganistes de Plumelin, Clohars-Fouesnant, Saint-Évarzec, Plonéour-Lanvern, Querrien, Mahalon[6].
À Plumelin, la congrégation possède toujours un complexe religieux, qui reste un lieu de pèlerinage, comprenant deux chapelles et des bâtiments conventuels, ainsi qu'un collège[9].
1990: Les Auxiliatrices de l'Immaculée-Conception de Paris (Île-de-France) fondées en 1858 par l'abbé Jean-Baptiste Largentier (1807-1883) et Sophie Joffroy (1826-1874), en religion Mère Marie Saint Anaclet, pour le soin des malades et la prière pour les âmes du purgatoire[13].
2011 : Les Filles de Jésus de Vaylats (Lot) fondées en 1820 par l'abbé Jean Liausu (1785-1846) pour l'enseignement des jeunes filles et le soin des malades à domicile. C'est Jean-Jacques Bardou, évêque de Cahors, qui leur donne le nom de Filles de Jésus ainsi que la règle religieuse en 1850[14].
1951 : Les Sœurs de la Miséricorde de Montcuq fondées le 9 août 1814 à Montcuq (Lot) par Mère Clotilde de Lavolvène (1780-1861) pour l'enseignement des enfants pauvres et le soin des malades à domicile et dans les hôpitaux. La congrégation est approuvée le 14 octobre suivant par Guillaume-Balthazar Cousin de Grainville, évêque de Cahors[15]. Elles fusionnent en 1951 avec les Filles de Jésus de Vaylats[16].
Activités et diffusion
Les Filles de Jésus se consacrent à l'éducation des jeunes, à l'aide aux malades et aux mourants, à l'enseignement du catéchisme et de l'animation paroissiale et divers travaux de solidarité avec les marginaux et les nécessiteux.
↑Guy Mesnard, La Vie consacrée en France: ses multiples visages, Solesmes, (ISBN9782852741980), p. 330-331 et 501-502
↑Chantal Paisant, De l'exil aux tranchées 1901, 1914-1918. Le témoignage des soeurs, Karthala, coll. « Mémoire d'Églises », (ISBN9782811112134), p. 349
↑Luc Noïs, Les grands bâtisseurs de la France : La hiérarchie, les ordres religieux, les congrégations du diocèse de Lille, Tourcoing, Georges Frère,
↑Abbé Mallaguet, Le Miroir des ordres et instituts religieux de France, t. I, Avignon, Amédée Chaillot, , 582 p. (lire en ligne), p. 350-353
↑Paul Maurel (Chanoine), Vie de Mère Clotilde de Lavolvène (1780-1861) : ou Les origines de la Miséricorde de Montcuq, Cahors, Plantade, (lire en ligne), p. 129-149
↑Charles Molette, Guide des sources de l'histoire des congrégations féminines françaises de vie active, Éd. de Paris, , 477 p., p. 189-190
Congrégation des Filles de Jésus, diocèse de Vannes. Notice historique. État actuel des maisons d'Amérique (1914).
Guy Laperrière, Les Congrégations religieuses, de la France au Québec 1880-1914 : au plus fort de la tourmente, t. II, Sainte-Foy (Québec), Presses de l'université Laval, , 597 p. (ISBN2-7637-7631-0, lire en ligne).
Abbé Mallaguet, Le Miroir des ordres et instituts religieux de France, t. I, Avignon, Amédée Chaillot, , 582 p. (lire en ligne).
R. Piacentini : Les Filles de Jésus - Kermaria - Locminé, éditeur : Maison-mère des Filles de Jésus, 1952.
Alice Trottier et Juliette Fournier : Les Filles de Jésus en Amérique (1986).