De 1979 à 1984, elle est Déléguée d’État à la Condition féminine en Polynésie[1]. Elle crée le Conseil des femmes de la Polynésie française ainsi que la Journée de la femme en Polynésie en 1983[3]. Elle est très engagée dans le Soroptimist International Club de Tahiti[4].
Engagement pour la culture polynésienne
Flora Aurima-Devatine s'engage en faveur de la langue et de la littérature tahitiennes et de la culture polynésienne de manière plus générale.
En 1972, elle devient l'une des vingt premiers membres de l'Académie tahitienne[2],[5] dont elle est la présidente[6] depuis 2017[7] et l'une des dernières membres fondatrices encore en vie[8].
Trente ans plus tard, elle prend part à la création de la revue Littérama’ohi avec d'autres écrivains polynésiens comme Patrick Amaru, Michou Chaze, Danièle-Taoahere Helma, Jimmy Ly, Chantal T. Spitz et Marie-Claude Teissier-Landgraf[9]. Jusqu'en 2010, elle est présidente de l'association qui édite la revue[1], dont l'un des objectifs est de « de faire connaître la variété, la richesse et la spécificité des auteurs originaires de la Polynésie française dans leur diversité contemporaine »[9].
En tant que membre de l'Académie tahitienne, elle participe à l'élaboration du dictionnaire tahitien-français[10]. En 2021, l'Académie publie un dictionnaire bilingue illustré pour les enfants. Pour Flora Aurima-Devatine, il s'agit d'un ouvrage utile à la société, qui permettra aux enfants d'apprendre la langue tahitienne et aux familles de la parler davantage : « Ce dictionnaire est un outil à destination des enfants qui pourront interpeler leurs parents. Il peut recréer une ambiance intrafamiliale qui permettrait aux parents de reparler leur langue dans les familles. »[11].
Une œuvre littéraire reconnue
Flora Aurima-Devatine écrit des poèmes, à la fois en français et en tahitien[1]. Elle connaît les formes traditionnelles tahitiennes, comme l'’orero, le rauti tama’i, le faateni, le fa’atara, le paripari fenua, formes orales qu'elle s'approprie et adapte à l'expression écrite[12]. Plusieurs de ses livres font partie de la bibliographie recommandée par le Ministère de l'Éducation nationale pour l'enseignement de la langue tahitienne pour les classes de première[13] et de terminale[14].
En 1976, elle gagne le premier prix du concours de chants traditionnels de l’Association Tainui et la Maison des Jeunes – Maison de la Culture de Paofai[15]. Elle écrit également pour les concours du Tiurai, fête tahitienne[15].
Jusqu'en 2001, elle écrit sous le pseudonyme de Viataire des poèmes en tahitien qui sont par la suite publiés sous le titre Les tablettes : te hiapo[15].
En 2015, le chorégraphe Moana’ura Tehei’ura s'inspire de son œuvre littéraire pour créer un spectacle qui mêle danse et lecture de textes[16].
En 2017, l'Académie Française lui remet le Prix Heredia, destiné aux auteurs de sonnets, pour Au vent de la piroguière - Tifaifai[17],[18], un recueil de poèmes sur son enfance en Polynésie[19]. Elle dit y voir une reconnaissance pour la littérature polynésienne en général : « C’est une reconnaissance de nos auteurs, de la littérature d’ici. C’est le début d’une reconnaissance nationale. Cela dit publiquement, qu’il y a en Polynésie française des gens qui écrivent »[20].
En 2022, la revue Littérama’ohi publie un numéro hors-série dédié à son œuvre, notamment des poèmes traduits en anglais, ainsi qu'un commentaire sur la traduction en langue des signes française de quelques uns de ses poèmes[21].
Problèmes rencontrés pour la conservation du patrimoine culturel et le développement des cultures océaniennes, Bulletin de la Société des Études Océaniennes n°206[25]
Te manava ihotupu, la conscience polynésienne, Bulletin de la Société des Études Océaniennes[25]
Y a‑t‑il une littérature ma’ohi ?, Bulletin de la Société des Études Océaniennes[25]
Estelle Castro-Koshy, Flora Aurima-Devatine, Moana’ura Tehei’ura et Tokai Devatine, « Discussion sur « Pina’ina’i : écho de l’esprit et des corps » », Journal de la Société des Océanistes, nos 142-143, , p. 99–115 (ISSN0300-953x, DOI10.4000/jso.7603, lire en ligne)
Annick Ghijzelings (réalisation et scénario) et Flora Devatine (scénario), Ma'ohi Nui, in the Heart of the Ocean My Country Lies, Iota Production, (lire en ligne)[26].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Mohamed Aït-Aarab, L'écriture orale de Flora Devatine, Congrès annuel du C.I.E.F., 2022, Trente, Italie.
Mohamed Aït-Aarab, « Voix subalternes de Tahiti. Paroles de femmes : Flora Devatine, Chantal Spitz, Michou Chaze. », dans Voix subalternes et créa(c)tives. Explorer l'inventivité de la marge francophone
Flora Aurima-Devatine et Estelle Castro-Koshy, « Poétiques, éthique et transmission sur la toile : l’univers littéraire et le patrimoine culturel de Flora Aurima-Devatine, Nathalie Heirani Salmon-Hudry et Chantal Spitz », Anthrovision. Vaneasa Online Journal, no 4.1, (ISSN2198-6754, DOI10.4000/anthrovision.2307, lire en ligne).
Odile Gannier, « Les littératures émergentes balaient-elles les catégories génériques ? L’exemple du Pacifique », dans Antonio Dominguez Leiva, Sébastien Hubier, Philippe Chardin et Didier Souiller, Études culturelles, anthropologie culturelle et comparatisme, vol. 2, Dijon, Centre Pluridisciplinaire Textes et cultures / Les Éditions du murmure, (lire en ligne), p. 285-298.
Fanny Margras, « Entretien avec Flora Devatine : « Des voix qui osent enfin s’exprimer » », dans Nouvel état des lieux des littératures francophones : Cadres conceptuels et création contemporaine, Presses universitaires de Lyon, coll. « Champs francophones », (ISBN978-2-7297-1207-5, lire en ligne), p. 91–106.
(en) Kareva Mateata-Allain, « Ma'ohi Women Writers of Colonial French Polynesia: Passive Resistance toward a Post(-)colonial Literature », JOUVERT: journal of postcolonial studies, vol. 7.2, (ISSN1098-6944, lire en ligne)
Jean-Luc Picard, Ma'ohi tumu et hutu painu : la construction identitaire dans la littérature contemporaine de Polynésie française, Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne).
Goenda Reea, Le comique dans la tradition orale et la littérature contemporaine tahitiennes : Vision du rire, vision du monde, (lire en ligne).
↑ a et b« Flora Devatine », sur Dictionnaire des créatrices (consulté le )
↑Fanny Margras, « Entretien avec Flora Devatine : « Des voix qui osent enfin s’exprimer » », dans Nouvel état des lieux des littératures francophones : Cadres conceptuels et création contemporaine, Presses universitaires de Lyon, coll. « Champs francophones », (ISBN978-2-7297-1207-5, lire en ligne), p. 91–106
↑Hubert Coppenrath, « L'Académie tahitienne », Journal de la Société des Océanistes, vol. 31, no 48, , p. 262–300 (DOI10.3406/jso.1975.2713, lire en ligne, consulté le )
↑Odile Gannier, « Les littératures émergentes balaient-elles les catégories génériques ? L’exemple du Pacifique », dans Antonio Dominguez Leiva, Sébastien Hubier, Philippe Chardin et Didier Souiller, Études culturelles, anthropologie culturelle et comparatisme, vol. 2, Dijon, Centre Pluridisciplinaire Textes et cultures / Les Éditions du murmure, (lire en ligne), p. 285-298
↑ ab et cGoenda Reea, Le comique dans la tradition orale et la littérature contemporaine tahitiennes : Vision du rire, vision du monde, (lire en ligne)