L'Uruguay remporte la médaille d'or en battant en finale la Suisse. La Suède s'empare de la médaille de bronze.
Préparation de la compétition
CIO et FIFA
Absence des britanniques
En décembre 1923, les nations britanniques, Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord, sont de retour au sein de la FIFA[1]. D'emblée, les Britanniques annoncent cependant par la voix de la fédération anglaise qu'ils ne souhaitent pas participer au tournoi olympique des Jeux 1924 à Paris. Cette décision ne concerne pas le nouvel État Libre d'Irlande qui vient d'arracher son indépendance. Les Irlandais participent ainsi pour la première fois sous leur propre bannière à une compétition internationale[2].
Compétition professionnelle ou amateure ?
L'évolution majeure du football mondial dans les années 1920 est celle de sa professionnalisation. Alors que l'Angleterre et l'Écosse ont adopté le professionnalisme depuis près de quarante années, celui-ci se met en place progressivement dès la fin de la première guerre mondiale en Europe continentale et en Amérique. Dès les Jeux d'Anvers en 1920, la plupart des équipes comptent dans leur rang des joueurs professionnels. De manière totalement officielle d'ailleurs. C'est le résultat d'une négociation entre le Comité international olympique et la FIFA[3].
Vingt-trois pays inscrivent leur sélection de football pour ces Jeux olympiques mais, à la suite du forfait du Portugal, seulement 22 équipes sont présentes. C'est une énorme progression par rapport au tournoi des Jeux d'Anvers qui ne comptait que quatorze équipes[4]. Le nombre maximum de joueurs sélectionnés est fixé à 22 par équipe. Au total, 471 joueurs sont ainsi sélectionnés et 280 prennent part à au moins un match.
Parmi les pays d'Europe continentale où le football est bien implanté, seules deux équipes non désirées par le Comité olympique français manquent à l'appel[2] : l'Allemagne, qui paye toujours sa responsabilité et sa défaite lors de la première guerre mondiale, et l'Union soviétique qui n'est pas invitée par le CIO à la suite de son refus de participer aux « Jeux de petit-bourgeois » de 1920 à Anvers[5]. L'Autriche est une autre absente de marque. Son championnat est pleinement engagé dans l'ère du professionnalisme. Mais le comité olympique national et la fédération nationale de football n'arrivent pas à se mettre d'accord pour sélectionner les joueurs. Cela sera la même chose lors des JO de 1928[6].
Trois nations qui font leur retour aux jeux alignent leur équipe. La Bulgarie, la Hongrie et la Turquie, dans le camp des battus lors de la première guerre mondiale, étaient exclus du mouvement olympique en 1920 à Anvers[2].
Les nations européennes sont en force mais la compétition gagne en 1924 ses galons de premier véritable tournoi mondial avec la participation de pays de tous les continents. L'Asie est représentée par la Turquie, l'Afrique par l'Égypte, l'Amérique du Nord par les États-Unis et l'Amérique du Sud par l'Uruguay[2]. Cette mondialisation se retrouve aussi dans le corps arbitral puisqu'un des arbitres n'est pas européen : il s'agit de l'égyptien Youssouf Mohamed.
Le football représente 30% des recettes globales des compétitions olympiques. Et la finale à elle seule compte pour 30% des recettes du football lors de ces Jeux[9].
Galerie d'images
L'équipe d'Uruguay championne olympique.
L'équipe de Suisse, vice-championne.
Le gardien suisse repousse devant Cea (à G.).
Saut d'Oberhauser devant Romano.
Un joueur uruguayen dégage son camp.
L'équipe d'Uruguay championne olympique sous un autre angle.
↑Le match était initialement prévu à 17 h 0 mais les Tchécoslovaques récusèrent l'arbitre hongrois provoquant le retard du match. Le Français Marcel Slawick le remplaça.
↑ a et b(en) Tadhg Carey, « Ireland's footballers at the Paris Olympics, 1924 », History Ireland, vol. 20, no 4, , p. 22-25
Michaël Attali (dir.), Une histoire globale des sports olympiques, Paris, Atlande, , 715 p. (ISBN978-2-35030-947-7), « Le football. Adhésion et autonomie d'un sport olympique (1900-2024) par François da Rocha Carneiro », p. 241-265.
Pierre Arrighi, Trois naissances du championnat du monde de football, Paris, Book on demand, , 432 p. (ISBN978-2-3224-5891-2)..
Frédérick Legat, Géopolitique du football : 1900-1939, Paris, BiblioMonde Éditions, coll. « Géopolitique », , 304 p. (ISBN978-2-36802-018-0)..