Frank McCourt (homme d'affaires)Frank McCourt
Frank McCourt, né le à Boston, est un entrepreneur et dirigeant sportif américain, directeur général de McCourt Global. Promoteur immobilier à Boston, il est connu pour ses activités dans le monde du sport. Ancien propriétaire des Dodgers de Los Angeles, une franchise de la Ligue majeure de baseball, il a cédé le club pour un montant record de plus de deux milliards de dollars. Il acquiert le club de football de l'Olympique de Marseille à Margarita Louis-Dreyfus le . Il est également propriétaire du Marathon de Los Angeles depuis 2008. BiographieJeunesse et étudesFrank McCourt naît le à Boston. Irlando-Américain[1],[2], il est l'héritier d'une riche famille bostonienne, immigrée d'Irlande aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et qui fait fortune dès le début du XXe siècle dans la construction de routes[3]. L'entreprise familiale de travaux publics se diversifie dans la construction et est impliquée dans la construction et le développement du port, de l'aéroport et de l'artère centrale, ainsi que du réseau de tunnels, de la ville de Boston[3]. Frank McCourt grandit à Watertown, dans la banlieue de Boston[4]. En 1975, il est diplômé en économie de l'université de Georgetown[5], où il rencontre son épouse, Jamie Luskin, lors de sa première année d'études universitaires. The McCourt CompanyEn 1977, il fonde The McCourt Company, une société spécialisée dans les projets immobiliers. Promoteur immobilier, Franck McCourt rachète des terrains à bas coûts dans la région de Boston[4]. Sa principale opération est l'acquisition, à la fin des années 1970, d'un terrain de 97 000 m2, dans le sud de Boston, à la compagnie de chemin de fer, en banqueroute, Penn Central. Il promeut son terrain comme un potentiel d'espace de développement de la ville de Boston, mais n'arrive pas à ses fins[4]. Il transforme son terrain en de nombreux espaces de stationnements[4]. Dans le monde du baseballPremières tentatives d'acquisition de franchisesEn 2001, McCourt tente d'acheter les Red Sox de Boston, l'équipe de baseball de sa ville natale. Ses échecs pour vendre son terrain de stationnement à Boston et à acheter les Angels ne lui donnent pas beaucoup de crédit auprès de la population[6]. Le club est finalement vendu en janvier 2002 à un groupe d'investisseurs mené par John W. Henry (en)[7]. S'il avait acheté les Red Sox, le plan de McCourt était de déménager l'équipe du légendaire Fenway Park, où elle jouait à l'époque depuis déjà 90 ans, et de l'installer dans un nouveau stade de baseball sur le bord de l'eau à South Boston[8]. Rachat des Dodgers de Los AngelesEn janvier 2004, la Ligue majeure de baseball approuve la vente des Dodgers de Los Angeles de News Corporation, propriétaire depuis mars 1998, à Frank McCourt pour la somme de 430 millions de dollars[9]. Il n'est pas la première personne de sa famille à être propriétaire d'un club de baseball professionnel, puisque son grand-père était un des propriétaires des Braves de Boston[10]. Jamie McCourt est alors nommé présidente de l'équipe. McCourt gage le terrain de Boston pour conclure la vente et doit céder le terrain pour rembourser son prêt[4]. Le couple McCourt ne souhaite pas garder le directeur général en place Dan Evans (en) et suggère qu'il devra passer un entretien d'embauche pour mériter le poste qu'il occupe alors[11]. Dès février 2004, Evans est congédié avec encore une année à honorer à son contrat de trois ans, et les Dodgers confient le poste de directeur général à Paul DePodesta (en), le jeune assistant de Billy Beane chez les Athletics d'Oakland[12]. En juin, alors que les Dodgers sont en visite à Boston, la ville natale de McCourt, l'homme d'affaires est célébré par la ville pendant une semaine : après avoir effectué le lancer inaugural du match de baseball des Red Sox, il ouvre la bourse de Boston et participe à l'ouverture d'un grand centre de conventions avec le maire et le sénateur[6]. Malgré un échange pour Hee-seop Choi (en) qui ne donne pas les résultats espérés en cours de saison 2004[13], les Dodgers remportent leur premier titre de la division Ouest de la Ligue nationale depuis 1996. Ils sont ensuite éliminés au premier tour éliminatoire[14]. En 2005, les Dodgers perdent 91 matchs, leur plus haut total depuis 1992[14] et les propriétaires congédient DePodesta après la dernière rencontre de la saison[15]. Malgré des participations aux éliminatoires en 2004, 2006, 2008 et 2009, les Dodgers de l'ère McCourt n'atteignent jamais la Série mondiale. En septembre 2008, Frank McCourt renforce son influence sur le sport à Los Angeles en devenant propriétaire du Marathon de Los Angeles[16]. Divorce et vente des DodgersEn instance de divorce avec Jamie McCourt, Frank McCourt doit faire face à la méfiance du baseball majeur qui craint que les procédures de divorce n'interfèrent avec la gestion du club. La presse met la pression sur le propriétaire des Dodgers en dévoilant des dépenses ésotériques pour un soi-disant russe payé pour envoyer à distance des ondes positives à l'équipe[17]. Le couple est également suspecté de détournements de fonds pour un enrichissement personnel[18] Après deux ans de batailles judiciaires qui finissent par donner tort à l'époux, la Ligue majeure de baseball (MLB) s'interpose et prend le contrôle d'un club en grandes difficultés financières. À la suite d'une décision exceptionnelle, la MLB prend le contrôle des opérations courantes des Dodgers en avril 2011[19]. En juin, le commissaire du baseball, Bud Selig, bloque un contrat de télédiffusion des rencontres des Dodgers signé pour 3 milliards de dollars avec le réseau Fox, estimant que près de la moitié d'un versement initial de 385 millions aurait été détourné vers les finances personnelles de Frank McCourt[18]. Le train de vie princier du couple est étalé dans la presse[20]. Dans des documents déposés devant la Cour des faillites, les avocats du baseball majeur indiquent que McCourt a « pillé » 180 millions de dollars des revenus de l'équipe pour financer des activités n'étant pas reliées aux Dodgers, notamment le coût important du divorce[18]. Rob Manfred, alors vice-président exécutif du baseball majeur, souligne que la Dream Foundation, une organisation caritative des Dodgers, est l'objet d'une enquête du procureur général de Californie pour des fonds destinés à l'organisme qui auraient été détournés par le couple McCourt[21]. En juin 2011, les Dodgers de McCourt sont en faillite[22]. Sur la liste des créanciers figurent notamment d'autres clubs, comme les White Sox de Chicago, avec qui les Dodgers partagent un site d'entraînement printanier[23], et plusieurs employés à qui de l'argent est toujours dû : les joueurs Manny Ramírez (21 millions)[22] et Andruw Jones (11 millions) et jusqu'au descripteur des matchs, Vin Scully (150 000 dollars)[23]. Après avoir juré de ne pas vendre l'équipe malgré l'intervention de la ligue, Frank McCourt est contraint d'accepter de s'en départir[18]. En mars 2012, les Dodgers sont vendus au groupe Guggenheim Baseball Management pour un montant de 2 milliards de dollars[24], un record historique pour une concession sportive nord-américaine, surpassant le record de 1,1 milliard de dollars versé par Stephen Ross pour acheter les Dolphins de Miami en 2009[25]. Pendant sa période en tant que propriétaire de la franchise, Frank McCourt a investi 150 millions de dollars afin de moderniser le Dodger Stadium, l'une de ses priorités. Il a remplacé tous les sièges du stade, a installé une nouvelle surface de jeu et amélioré ses systèmes de drainage, a modifié les tribunes pour améliorer les concessions, redéfini les espaces de stationnement, rénové et amélioré les loges, mis aux normes sismiques le stade et amélioré l'expérience vidéo des spectateurs[26]. Investissements dans le sport équestreEn 2014, McCourt acquiert 50 % des parts du Global Champions Tour, misant sur le succès du jumping à la télévision[27],[28]. Dans le monde du footballRachat de l’Olympique de MarseilleLe 29 août 2016, Margarita Louis-Dreyfus annonce entrer en négociations exclusives avec l’Américain Frank McCourt pour le rachat du club olympien[29]. Le plan de reprise est baptisé « OM Champions Project »[30]. Après plusieurs semaines de finalisation de l'acquisition du club, il devient officiellement le nouveau propriétaire de l'Olympique de Marseille le 17 octobre 2016[31]. Le montant de la transaction, non communiqué, avoisinerait les 50 millions d’euros[32]. Dès son arrivée à l'Olympique de Marseille, il nomme en tant que nouveau président du club Jacques-Henri Eyraud, un ancien directeur de la communication du groupe Euro Disney[33]. Le 20 octobre, Rudi Garcia est officiellement nommé nouvel entraîneur et une semaine plus tard Andoni Zubizarreta nouveau directeur sportif[34],[35]. Lors de la première période de transferts de l'ère McCourt en janvier 2017, il débourse aux alentours de 45 millions d'euros pour recruter Dimitri Payet, Patrice Evra, Morgan Sanson et Grégory Sertic[36]. En juillet 2020, il refuse formellement une offre de rachat du club de Mohamed Ajroudi, homme d'affaires et homme politique franco-tunisien[37]. Vie personnelleFamilleÉtudiant à Georgetown, Frank McCourt y rencontre Jamie Luskin qu'il épouse le à New York[38]. Ensemble, ils ont quatre enfants : Drew, Travis, Casey et Gavin. Le , Frank et Jamie McCourt annoncent leur séparation après 30 ans de mariage[38]. Jamie McCourt indique d'abord par le biais de son avocat qu'elle n'a pas l'intention de quitter son poste de présidente des Dodgers qu'elle occupe depuis 2004. Elle est néanmoins congédiée par son époux le 21 octobre 2009, jour où les Dodgers sont éliminés en Série de championnat de la Ligue nationale[38]. Le 27 octobre, Jamie McCourt dépose une demande de divorce, demande à réintégrer ses fonctions de présidente et indique qu'elle possède la moitié de la franchise des Dodgers. Les avocats de Frank McCourt répliquent avec un document de 664 pages qui indique que Jamie a été congédiée de son poste de directrice après une aventure avec son chauffeur et qu'elle a fait payer par le club ses vacances de deux semaines et demie en France[39]. Frank McCourt s'estime seul propriétaire des Dodgers en vertu d'un arrangement pré-nuptial, qu'un juge invalide le 7 décembre 2010[40]. La dispute se poursuit devant différents tribunaux pendant deux ans, Jamie accusant notamment Frank de disposer d'importantes sommes d'argent qu'il préfère employer pour mener un « djihad » contre la Ligue majeure de baseball[41]. En octobre 2011, les McCourt en arrivent à un accord : Jamie reçoit quelque 130 millions de dollars, mais doit renoncer à être copropriétaire des Dodgers[42]. Pendant la procédure de divorce, Frank McCourt envisage de vendre ses droits sur le Marathon de Los Angeles[43], il en demeure le propriétaire. Selon la Cour supérieure de Los Angeles, le couple McCourt a payé quelque 20,6 millions de dollars US en frais judiciaires entre octobre 2009 et juillet 2011, ce qui ferait de leur affaire le divorce le plus coûteux de l'histoire de la Californie[42]. FortuneEn 2012, la fortune de Frank McCourt est estimée à 1,2 milliard de dollars[44]. Elle passe à 1,4 milliard de dollars en 2024[45]. Activités caritatives et donationsFrank McCourt a été à l'initiative de la création de la fondation ThinkCure qui a pour mission de lever des fonds afin d'aider la recherche pour la lutte contre le cancer[46]. En 2013, il effectue une dotation de 100 millions de dollars à l'université de Georgetown afin qu'elle crée un établissement spécialisé dans la politique publique en son nom[47],[48],[49]. En mars 2021, il fait une nouvelle donation de 100 millions de dollars à l’université de Georgetown[50]. En juillet 2021, il fait une promesse de don de 25 millions de dollars sur 10 ans à l'Institut d'études politiques de Paris pour financer des projets de recherche annuels ou pluriannuels à fort impact, issus de l’ensemble des domaines de recherche de Sciences Po sur des sujets relatifs à la « Tech for the common good », en particulier sur les politiques publiques et les questions éthiques et légales. Ce don s’inscrit dans le projet de Frank McCourt de donner à la recherche mondiale les moyens d’explorer la thématique des technologies au service du bien commun, d’éclairer sur la portée des bouleversements qu’elles engendrent et de contribuer à la vigilance en matière d’éthique et de responsabilité sociale, sociétale et environnementale[51]. Notes et références
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