Le prince François est donc le petit-fils de deux prétendants : Henri d’Orléans (1908-1999), comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France (« Henri VI »), et Philippe de Wurtemberg (1893-1975), duc de Wurtemberg et prétendant au trône de Wurtemberg (« Philippe II »).
Atteint de toxoplasmose pendant la grossesse de sa mère, François d'Orléans était, comme sa sœur cadette Blanche (1962) gravement handicapé mentalement. Son handicap, reconnu par la justice, était la source d'une controverse au sein de la famille d'Orléans et leurs partisans (appelés orléanistes) à propos de sa capacité à être le prochain chef de la maison d’Orléans. Des décisions contradictoires ont alors été prises par son grand-père et son père.
Son grand-père, alors aîné des Orléans, avait décidé, le 25 septembre 1981, de l'écarter de la « succession au trône » au profit de son frère cadet, Jean, duc de Vendôme, sans possibilité d'y revenir[3]. En 1999, Henri d'Orléans devint à son tour l'aîné des Orléans, ne revint pas tout d'abord sur les dispositions prises par son père et reconnut Jean comme « dauphin de France »[4]. Le , il décida de revenir sur les actes de son père (en « violation » de « l'acte » de 1981). Il rendit alors à son fils François ses « droits dynastiques » et fit de Jean le futur régent de son frère. Il publia le nouvel ordre de succession dans la famille royale, et précisa : « Le fait que mon fils aîné, le dauphin François, soit handicapé n'est pas une raison suffisante pour l'écarter de ses droits. Un tel acte arbitraire ouvrirait la porte à toute sorte d'abus ultérieurs. C'est pourquoi mon fils Jean, duc de Vendôme, assume la charge de son frère aîné en tant que Régent du Dauphin »[5].
Le , le comte de Paris fit savoir, via le magazine Point de vue, qu'il reconnaissait comme son héritier à la tête de la maison de France son fils aîné, le comte de Clermont, et ce malgré son handicap. François d'Orléans, s'il était devenu chef de maison à la mort de son père, aurait été entouré d'un « conseil de régence » composé de son frère Jean d'Orléans, duc de Vendôme, de son oncle Jacques d'Orléans, duc d'Orléans, de son cousin germain Charles-Louis d'Orléans, duc de Chartres, et de deux personnes issues de la société civile[6].
Le duc de Vendôme, par un communiqué daté du 1er août 2016[7], avait contesté les décisions de son père, et fait savoir qu'il serait le prochain « chef de la maison de France » à la suite de son père. Il réaffirmait pour cela l'« acte souverain » de son grand-père daté du 25 septembre 1981[8], par lequel il excluait le prince François de la succession dynastique, sans possibilité d'y revenir.
La mort de François d'Orléans, le 31 décembre 2017, éteint la querelle dynastique et familiale. Son frère Jean, duc de Vendôme, devient ainsi le nouveau dauphin de France. Dans le communiqué annonçant le décès de son fils aîné, le comte de Paris cite d'ailleurs son fils Jean comme étant dauphin de France.
Les obsèques de ce dernier sont célébrées à la chapelle royale Saint-Louis de Dreux, le , jour de l'Épiphanie, notamment en présence de l'animateur Stéphane Bern, ami de Jean d'Orléans et de sa famille. C'est l'abbé Jean-Marie Lioult, curé de la paroisse de Saint-Étienne-en-Drouais, qui officie la messe de requiem. François d'Orléans est ensuite inhumé dans la crypte de la chapelle[11].
François d'Orléans est le deuxième petit-enfant de feu le comte de Paris à décéder après Louis-Philippe d'Orléans (1979-1980), fils du prince Thibaut d'Orléans, comte de la Marche.
Au cours de l'émission Les Grosses Têtes du sur RTL , l'animateur Laurent Ruquier demandait à ses invités où allait être enterré le prince François d'Orléans, décédé dans la nuit du 30 au . Les invités, au nombre desquels Élie Semoun et Michèle Bernier, ont alors fait plusieurs plaisanteries sur les handicapés mentaux. Le , le comte de Paris saisit le CSA[12], « au nom de tous les enfants handicapés de France, pour atteinte à la dignité humaine ».
Titulature
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison.
– : Son Altesse Royale le prince François d'Orléans ;
↑Henri d'Orléans, comte de Paris, Acte du 25 septembre 1981, Chantilly, « Par suite de son handicap profond et sans espérance de guérison, et tel qu'il est immédiatement et judiciairement établi, mon petit-fils aîné le Prince François de France ne peut et ne pourra exercer aucune responsabilité. En conséquence, ses droits dynastiques français et les devoirs et obligations qui en découlent se trouvent, suivant le droit dynastique français, transférés à son frère venant après lui par ordre de primogéniture, c'est-à-dire, à mon petit-fils le Prince Jean de France et à sa postérité mâle et, à défaut de celle-ci ensuite à mon petit-fils le Prince Eudes de France et à sa postérité mâle. Par suite de cette situation il ne sera attribué aucun titre particulier au Prince François de France et celui-ci sera appelé : "Son Altesse Royale le Prince François d'Orléans, Fils de France". Si, après mon décès, il était procédé autrement toute décision tendant à modifier ce qui précède serait nulle et sans effet. Chantilly, le 25 septembre 1981. Signé : Henri, comte de Paris. »
↑Le Parisien avec AFP, « Le comte de Paris saisit le CSA après des plaisanteries sur le handicap de son fils aux « Grosses Têtes » », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN978-2-908003-04-8)
Georges Poisson, Les Orléans, une famille en quête d'un trône, Paris, Perrin, 1999, 406 p., (ISBN2-262-01583-X).
Henri d'Orléans, Ma vie, Tallandier, Paris, 2003.
Henri d'Orléans, À mes fils, Albin Michel, Paris, 1990.