Gérard Ansart (1903-1991), architecte, décorateur, dessinateur qui a laissé une œuvre abondante et méconnue, consacrée, principalement de l'entre-deux-guerres aux années 1980, à l'art sacré, essentiellement dans le département de la Somme.
Biographie
Jeunesse et formation
Gérard Ansart est issu d'une longue lignée d'artistes et d'architectes. Il est l'arrière petit-fils d'Aimé Duthoit, sculpteur du XIXe siècle par sa grand-mère Marie Duthoit. Son grand-oncle était l'architecte Edmond Duthoit et son cousin Louis Duthoit, était également architecte[1]. Son père, Pierre Ansart (1873-1941), architecte-décorateur, lui aussi, le forma. Dans son enfance, Gérard Ansart fut marqué par la tradition artistique familiale. Il habita toute sa vie dans la maison où vécurent et travaillèrent les Frères Duthoit. Il étudia à l'école des Beaux-Arts d'Amiens, mais très vite, son père l'associa à ses travaux. C'est lui que Gérard Ansart considère comme son véritable maître.
Un artiste aux multiples talents
Tous deux fondèrent en 1925 à Amiens le Groupement coopératif Notre-Dame des Arts, qui associaient de nombreux artistes et artisans picards pour œuvrer à la reconstruction et à la décoration des églises et monuments dévastés pendant la Grande Guerre. Gérard Ansart demeura cependant toujours attaché à son autonomie, n’étant d’aucun groupe de pensée (il se définissait lui-même comme un voltairien[2]), indépendant des courants en vogue, conscient de son propre talent. Il fut durant sa vie d'une grande discrétion, ne recherchant, ni les honneurs, ni les récompenses.
Son œuvre marqué par l'Art déco est d'une grande diversité: mosaïque, dalle de verre, mobilier liturgique, ferronnerie, orfèvrerie et surtout le vitrail. Dès la première réalisation de verrières, le succès fut au rendez-vous, Gérard Ansart réalisa à l’âge de vingt ans ses premiers cartons pour l’église Sainte-Radegonde de Cartigny (Somme), sous la direction de son père, chargé de l’ensemble du mobilier liturgique, de la statuaire et du vitrail. Un grand nombre de peintres verriers vint sur place voir les verrières. Cet artiste, aux talents réels et variés, est resté à l'écart des sphères parisiennes, ce qui explique son déficit de notoriété. Cependant, il a été en contact avec des artistes comme Jean Gaudin avec lesquels il a quelquefois collaboré[3].
Villers-Tournelle, église Saint-Jacques le Majeur, maître-autel, table de communion, ambon, autel secondaire, fonts baptismaux, chaire, confessionnal, bénitiers, lustres... (en collaboration avec Pierre Ansart).
Nampcel (Oise), église Saint-Sulpice, (atelier Pasquier, 1957) : trois verrières.
Vaumoise (Oise), église Saint-Pierre et Saint-Paul, (Atelier Claude Barre 1985) : trois verrières.
Vauciennes (Oise), église Saint-Léger, (atelier Claude Barre, 1973) : trois verrières.
Verneuil-en-Halatte (Oise), église Saint-Honoré, (atelier Claude Barre, 1970) : quatre verrières.
Versigny (Oise), église Saint-Martin, (atelier Claude Barre, 1974-1975) : cinq verrières.
Dans le Pas-de-Calais
Aubigny-en-Artois (Pas-de-Calais), église Saint-Kilien, (Atelier Claude Barre, 1988) : quatre verrières.
Helfaut (Pas-de-Calais), église Saint-Fuscien-et-Saint-Victorix, (atelier Cagnart, 1946-1950) : quatre verrières.
Houdain (Pas-de-Calais), église Saint-Jean-Baptiste, (1988) : deux verrières.
Bibliographie
Alexandra Mitchell, Gérard Ansart, Mémoire de maîtrise d’histoire de l’art et d’archéologie; Paris : Université de Paris IV-Sorbonne, 1998.
Gérard Ansart : 50 ans de création de vitraux. Catalogue d’exposition. Amiens : Centre culturel de la Somme, -.
Jean-Charles Cappronnier, Les Églises reconstruites après la Grande Guerre. [Exposition. Laon, Blérancourt, Noyon, Soissons, Albert. 2000-2001]. Reconstructions en Picardie après 1918. Paris : RMN, 2000.
Monique Gossart-Ansart, catalogue de l'exposition: Pierre et Gérard Ansart, deux artistes picards décorent les églises de la Somme après la Grande Guerre, -, Amiens, Archives départementales de la Somme (ISBN978 - 2 - 86 080 - 020 - 4)