GaguariGaguari, également appelé Gaguaritanus, Gauvaritanus ou Gaguaritensis, est un ancien diocèse d’Afrique du Nord et est, depuis 1933, évêché titulaire. La position de l’ancien diocèse est pour le moment inconnue. LocalisationSous l’hégémonie romaine, cet évêché appartenait à la province de Byzacène. Cette province se situait en Afrique du Nord. La localisation exacte de Gaguari ne peut pas être déterminée en vue de l’état actuel des recherches. Cependant, tout nous laisse à penser que le site de l’évêché se localise dans l’actuel Sahel tunisien[1]. DonatismeOriginesDans les premières années du IVe siècle PCN, l’empereur Dioclétien lança de grandes persécutions contre les chrétiens. En Afrique du Nord, les gouverneurs des provinces d’Afrique proconsulaire et de Numidie ordonnèrent que les prêtres et évêques livrent les textes et objets du culte. Ceux qui ne s’étaient pas opposés aux exactions furent appelés des lapsi (de lapsus : celui qui est tombé) et ceux qui avaient livré les textes et les objets, des traditores (de tradire : livrer)[2]. Puisque l’administration et les sacrements des personnes coupables de cette faiblesse étaient jugés non valides, l’accusation, vraie ou non, devint un moyen pour nuire à l’autorité et à l’ambition de certains hommes. C’est dans ce contexte de suspicion que naquit et se développa le donatisme[2]. Après l’élection de l’évêque de Carthage, Caecilianus, en 311, un groupe d’évêques numides sous la direction de leur primat, Secundus de Tigisi, décrétèrent l’ordination non valide. Un des évêques « électeurs », Felix d’Aptunga, aurait été un traditeur. Ils élisirent alors Majorinus évêque de Carthage. C’est le début du schisme donatiste qui doit son nom soit au successeur de Majorinus, Donat, soit à un prêtre influent du mouvement donatiste[2]. Plusieurs motifs sont attribués au donatisme : politiques, religieux et sociaux. Cependant, il semblerait que ce soit un affrontement de personnalités fortes qui amena un développement rapide du schisme[2]. DéveloppementSous le règne de Constantin Ier[3], plusieurs mesures de répressions[4] envers le donatisme furent appliquées en vain. C’est pour cela qu’en 321, Constantin fit publier un édit pour autoriser le donatisme. Après 25 années d’existence, l’Église donatiste avait son propre réseau d’évêques, organisait ses propres conciles, réunissait ses propres fidèles rebaptisés puisque les sacrements des autres évêques n’étaient pas valides du point de vue donatiste. La « Contre-Église » comptait alors 270 évêques et subsistait par elle-même. Toutefois, l’empereur Constance II ordonna la fusion des Églises rivales en 347. Cette mesure entraîna un déchainement de violence contre l’ordre impérial en Numidie. En 361 ou 362, l'empereur Julien décida d’accorder un édit de tolérance à toutes les sectes chrétiennes proscrites par Constance[5] ce qui lui donna un nouvel élan au donatisme. Son successeur, Théodose Ier[6], échoua également à résoudre le schisme donatiste. DisparitionLe conflit prit un tournant décisif après la nomination de l’évêque Aurelius en 391. Il décida de s’associer à Augustin d'Hippone, futur Saint-Augustin [7], afin d’endiguer le donatisme. C’est ainsi qu’en 411 fut organisée la conférence de Carthage qui regroupa des évêques des deux camps. C’est à ce moment que Rogatus, évêque de Gaguari, renonça au donatisme pour le catholicisme. Le schisme prit fin progressivement à partir de 413 sous l’action d’Augustin et la répression d’Honorius. Transformation en évêché titulaireEn 1933, sous le pontificat de Pie XI[8], Gaguari devint un siège titulaire. La pratique d'un siège titulaire remonte au Ve siècle lorsque les invasions grignotent l’Empire romain et les terres de l’Église catholique. On retrouve la plupart des sièges titulaires en Afrique du Nord, en Espagne et au Proche-Orient. Selon l’Annuaire pontifical de 2010, il y aurait près de 2000 siège titulaire. Les évêques chassés de leur diocèse par les envahisseurs partaient et recevaient des postes en Europe. Ils devinrent alors évêque auxiliaire. Leurs successeurs reçurent leur titre d’évêque, mais pas le diocèse conquis. La pratique est règlementée en 1311, lors du concile de Vienne. On les appelaient « évêque in patribus infidelium ». lors de réorganisations de l’Église sous Léon XIII, lors du quatrième concile du Latran 1512 – 1517, le nom devient « évêque titulaire ». L’objectif était de ne pas perdre la mémoire de ces communautés chrétiennes perdues. Aujourd’hui[Quand ?], le titre ne peut être accordé que par le Saint-Siège et est attribué à des personnalités de l’Église ayant besoin du titre d’évêque pour exercer certaines fonctions. Le personnage reçoit alors le titre, mais aucun gouvernement territorial. HistoireGaguari semble avoir été oublié, mais il est néanmoins répertorié dans de nombreux ouvrages[9],[10],[11]. Différents paramètres dans l’Antiquité peuvent expliquer la disparition d’un évêché (ou de traces de cet évêché) à Gaguari. Premièrement, il existait un grand nombre d’évêchés en Afrique du Nord antique, surtout lors du schisme donatiste. L’organisation des provinces africaines laissait une certaine autonomie aux cités. Par la suite, ces cités exigeront plus de libertés religieuses : elles souhaitaient avoir leur propre évêque. Cela explique le nombre important d’évêchés à l’époque[12],[13]. Malheureusement, seulement la moitié d’entre eux ont pu être identifiés[14] comme Gaguari. Deuxièmement, à partir de 645, les conciles qui réunissaient auparavant les évêques de toute l’Afrique du Nord ne se réunissent désormais plus qu’au niveau provincial. Les détails de ces réunions sont aujourd’hui en grande partie inconnus, seules quelques lettres synodales furent conservées[15]. Troisièmement, les sièges des évêchés (et donc Gaguari), à l’époque du donatisme, peuvent être de différents types : une ville ou un bourg de taille plus ou moins grande, une grosse ferme ou une communauté de familles[14]. Quatrièmement, les révoltes berbères récurrentes dans le Sud de la province de Byzacène firent baisser le nombre d’évêque de 115 à 43, entre 484 et 646. On observe également une diminution de taille des communautés[16]. Personnages liésÉvêques
Évêques titulaires
Notes et références
AnnexesBibliographie
Liens externes
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