Gentil-BernardGentil-Bernard
Gentil-Bernard dans une lithographie d'Alexandre Debelle (1805-1897).
Œuvres principales
Compléments
Pierre-Joseph Bernard, né à Grenoble le et mort à Choisy-le-Roi le , est un poète, goguettier et dramaturge français généralement connu sous le surnom de Gentil-Bernard que lui donna Voltaire. Il était membre de la Société du Caveau, célèbre goguette parisienne. BiographieFils d'un sculpteur de Grenoble, Pierre-Joseph Bernard fit ses études chez les Jésuites de Lyon puis devint, pendant deux ans, clerc chez un procureur à Paris. Il s'enrôla et prit part aux campagnes de 1733-1734, comme secrétaire du général marquis de Pezay, puis du vieux maréchal de Coigny qui commandait l'armée d'Italie. Il se distingua particulièrement aux batailles de San Pietro et de Guastalla et, dans les moments de repos, s'occupait à rimer. Le maréchal le remarqua et se l'attacha comme secrétaire, mais sans lui montrer autrement de bienveillance – il ne l'admettait pas à sa table – et à la condition qu'il renonçât à la poésie. Vers 1736, Bernard se fit pourtant connaître par de petits vers publiés dans l’Almanach des Muses (Épître à Claudine, Hymne à la Rose…) En 1737, il donna Castor et Pollux, d'après la tragédie lyrique de Philippe Quinault, opéra qui eut un grand succès, sur une musique de Jean-Philippe Rameau. Madame de Pompadour, dédicataire de l'ouvrage, fit nommer l'auteur bibliothécaire du cabinet de Sa Majesté au château de Choisy, sinécure qui rapportait 30 000 livres par an. Par ailleurs, le maréchal, à l'approche de la mort, recommanda vivement Bernard à son fils, le duc de Coigny, qui le fit nommer en 1740 secrétaire général des dragons, place à laquelle étaient attachés les appointements considérables de 20 000 livres par an. Le , Voltaire félicita de cette bonne fortune celui qu'il appelait alors le « secrétaire de l'amour », car Bernard avait commencé de composer son Art d'aimer. Désormais fort riche, Bernard se lança dans une vie de plaisir et de débauche. Membre de la première et deuxième Société du Caveau, protégé par Voltaire, qui lui donna son surnom de Gentil-Bernard, fêté dans la meilleure société, il aimait à faire bonne chère, mais les excès de table minèrent sa santé. En 1771, il sombra dans une sorte de gâtisme où il végéta cinq ans. Selon son ami Bernard-Joseph Saurin, il :
Il mourut enfin à Choisy le . On a de lui des épîtres, des odes et des chansons, et L'art d'aimer, poème licencieux, auquel il travailla trente ans, et qui ne parut que peu avant la mort de l'auteur, et qui jouit d'une grande réputation tant qu'il ne fut pas publié et que l'auteur se bornait à en lire des passages dans les salons. Jean-François de La Harpe juge l'ouvrage « fort médiocre » et y voit « beaucoup de vers ingénieux et pas un morceau où l'on trouve la verve du poète ni la sensibilité de l'homme ». Jean-Pierre Guicciardi écrit, dans les Mémoires de Marmontel, que Voltaire plaçait L’Art d'aimer de Gentil-Bernard bien au-dessus de celui d'Ovide[1] mais, dans une lettre à Saint-Lambert du , il note, après avoir lu le manuscrit, que : « Ce pauvre Bernard était bien sage de ne pas publier son poème. C’est un mélange de sable et de brins de paille, avec quelques diamants bien taillés. » Et, dans une lettre à Madame du Deffand, il écrit : « J’ai lu il n’y a pas si longtemps L’Art d’aimer de Bernard. C’est un des plus ennuyeux poèmes qu’on ait jamais faits. Cependant il y a dans ce long poème une trentaine de vers admirables et dignes d’être éternels comme le sujet du poème le sera. » D'après le prince de Ligne, Bernard n'était gentil « ni de figure, ni de manière, ni d'esprit » mais était « un grand, assez gros, beau, brun, aimable, facile, complaisant, homme de bonne compagnie, aimé de tout le monde, ne faisant ni esprit ni compliments, bien gourmand et lisant à merveille son Art d'aimer ». Présentation par Voltaire
NotesNotes et références
ŒuvresLes Œuvres de Gentil-Bernard ont été recueillies en 1776, 1 volume in-8, et réimprimées avec additions en 1803, 2 volumes in-8.
Bibliographie
Sources partielles
Liens externes
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