Georges Montaron, né le à Paris où il est mort le [1], est un journaliste militant, résistant, chrétien de gauche, patron de presse français. Il est connu pour ses combats contre la torture, pour la liberté de la presse, la décolonisation, pour la défense des peuples kanak, palestinien et sahraoui, la défense des prêtres ouvriers, de l'abbé Pierre et de MgrJacques Gaillot, Vatican II et l'ouverture de l'Église au monde. Il est dirigeant national de la JOC Jeunesse ouvrière chrétienne, résistant, administrateur de la Sécurité sociale à sa création, directeur de Témoignage chrétien de 1947 à 1996, trésorier puis président du Syndicat de la presse parisienne, fondateur de Télérama, ainsi que d'un grand nombre de titres et mouvements.
Biographie
Georges Montaron est issu d'une modeste famille de paysans montés à Paris : son père Morvandiau, ancien poilu rescapé de Verdun et du Chemin des Dames, est ouvrier typographe à l'Imprimerie nationale, sa mère plumassière en Haute-Loire fait des ménages. Il naît à Paris dans le 16e arrondissement, sur les Fortifs.
Engagé comme dessinateur industriel chez Aérazur, il s'inscrit à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) dont il deviendra dirigeant national en 1947. Il y rencontre Josette Schiavi qui deviendra sa femme.
Résistant
Requis pour le service du travail obligatoire (STO), il refuse. Il entre en résistance sous le nom de Georges Calot.
Sa rencontre avec Témoignage chrétien (TC), journal issu de la Résistance, fonde une aventure d'un demi-siècle. L'histoire de Georges Montaron et celle de TC deviennent alors indissociables.
En 1957, il entre au Syndicat de la presse hebdomadaire (aujourd'hui Syndicat professionnel de la presse magazine et d'opinion), également issu de la Résistance, dont il deviendra trésorier puis président en 1977.
En avril 1996, Témoignage chrétien subit une offre de rachat hostile. Le , Georges Montaron est brutalement évincé de Témoignage chrétien. Il s'estime trahi par certains de ses « amis » et dénonce « un coup de force ».
Combats
Son caractère, forgé dans la Résistance, est le refus de tous les totalitarismes et dogmatismes.
Au nom de sa foi et des valeurs issue de la Résistance, ce militant chrétien, figure de proue des « cathos de gauche », « socialiste parce que chrétien », prolonge, à la fin de la guerre, pendant cinquante ans, les combats contre les oppressions et pour la dignité de l'homme. Georges Montaron, s'oppose aux occupations françaises en Indochine, Tunisie et Algérie, et dénonce la torture, ce qui lui vaut d'être poursuivi par le gouvernement français, agressé par l'extrême droite et menacé de mort par l'OAS. Cette ligne de conduite l'amène à prendre la défense des peuples palestiniens, kanaks et sahraouis. Il organise en mai 1970 à Beyrouth la Conférence mondiale des chrétiens pour la Palestine.
De pair avec ces actions politiques et la défense de la cause arabe, il œuvre pour une réforme de l'intérieur de l'Église et réclame des chrétiens « debout, libres, et responsables ». Il milite pour un renouveau de l'Église et de la liturgie, soutient l'Abbé Pierre, défend les Églises du tiers-monde, se bat en faveur des prêtres ouvriers et de MgrJacques Gaillot. Il lance l'Appel pour une Église du dialogue au service des hommes et du monde qui recueille 250 000 signatures.
Aux commandes du Syndicat de la presse hebdomadaire, il n'a de cesse de défendre le pluralisme de la presse, qui est à ses yeux « la première des libertés, celle qui les résume toutes ».
Il est fondateur d'un grand nombre de titres et de mouvements tels que :
En octobre 1996, il est hospitalisé à l’hôpital Broussais à Paris en octobre où il subit deux opérations à cœur ouvert en . Il y meurt le , peu après avoir reçu la visite de Jacques Gaillot.
Fonctions dirigeantes
(principales)
Délégué régional des centres de formation professionnelle, 1940-1941
Administrateur de Malesherbes Publication, 1982-1996
Administrateur de la Société d'édition de presse télématique
Administrateur de l'Ecole de Journalisme de Lille
Vice-Président de la Fédération Nationale de la Presse Française (FNPF)
Vice-Président du Centre National de la Presse Catholique (CNPC), 1980
Trésorier puis Président du Syndicat de la presse hebdomadaire parisienne, 1957 - 1977 - 1996
Membre du conseil supérieur des messageries de presse (NMPP)
Membre du Conseil national de la communication audiovisuelle (CSA)
Œuvres
La Faim au ventre, Cahier XLI du Témoignage Chrétien. Bnf - Tolbiac-Rez de jardin - 8-Z-29697 (41). Bibliothèque du Congrès des États-Unis : BR115.P7T4 (41)
Qui sont les Palestiniens, Cahier LI du Témoignage Chrétien. Bnf - Tolbiac-Rez de jardin - 8-Z-29697 (51). Bibliothèque du Congrès des États-Unis : BR115.P7T4 (51) -LC control number 74567240
Le Socialisme, Éditions Beauchêne, (ISBN2-7010-0304-0), Bnf - Tolbiac-Rez de jardin - 8-67741 (11). Bibliothèque du Congrès des États-Unis: HX 44M564
La Palestine , Notre Combat no 37-38. Bnf - Tolbiac-Rez de jardin - 4-JO-8512 (1970,37-38)
Quoi qu'il en coûte.Georges Montaron, Georges Montaron : Quoi qu'il en coûte. Conversations avec Noël Copin, Paris, France, Éditions Stock, coll. « Les grands journalistes », , 358 p., 13 × 22 cm (ISBN2-234-00057-x (édité erroné) et 2-234-00067-X, BNF34553364, LCCN76457317, SUDOC000019348). British Library - Shelfmark: X 709/20488. Bibliothèque du Congrès des États-Unis: PN 5183M6A36.
Martyrs du Nazisme. Paul Béchet, Michel Fiévet, Georges Montaron (dir.) et al., Martyrs du Nazisme : Marcel Callo… et les autres !, Paris, France, Éditions du Témoignage Chrétien, , 73 p., 16 × 24 cm (ISBN2-900016-13-4, BNF36255722, LCCN88206815, SUDOC010611479). Bibliothèque du Congrès des États-Unis: = BX 4705C2526F54 1987
Jérusalem en Palestine. Georges Montaron (dir.), Jérusalem en Palestine, Paris, France, Éditions du Témoignage Chrétien, , 128 p., 17 × 25 cm (SUDOC159902851). Bibliothèque de l'Institut du Monde Arabe : 328.12 MON.
Jocistes dans la tourmente. Georges Montaron (dir.) et al. (préf. Georges Montaron, postface Georges Montaron), Jocistes dans la Tourmente : Histoire des jocistes(JOC-JOCF) de la région parisienne 1937-1947, Paris, France, Éditions du Témoignage Chrétien, Les Éditions Ouvrières, , 217 p., 16 × 24 cm (ISBN2-900016-22-3 et 2-7082-2608-8, BNF35065843, SUDOC054593220)
« ...notre cher ami Georges Montaron qui a tant contribué à la défense de la cause du peuple palestinien. Nous conserverons le souvenir d'un homme juste et nous nous inclinons avec respect et estime devant les défenseurs de nos droits nationaux et de notre cause juste. »
« Nul ne saurait oublier son combat courageux et son indéfectible solidarité avec l'Algérie en lutte pour sa liberté. »
— Mohamed Bensabri
« Georges Montaron, depuis que je le connais - il y a très longtemps - est connu pour avoir été au premier rang de nombreuses luttes sociales, pour les droits de l'homme, pour la décolonisation. »
« Georges Montaron était un exemple de ce qu'un homme pouvait entreprendre pour défendre les meilleurs causes. Toute sa vie dans la Résistance, contre les guerres coloniales, pour les libertés publiques et individuelles, pour une Église de son temps il a dit : je me bats. »
« C'est toi Georges qui a extrait la Parole créatrice de son habituel lieu religieux pour la faire dans toute son originalité retentir du haut d'une tribune populaire. Tu es allé au-delà des cathos de gauche et même de l'Huma en pleine humanité. »
« Georges Montaron a, toute sa vie, mis ses convictions et ses connaissances, au service de l'homme. Son combat fut celui de la justice et de la paix. »
« Pour plusieurs générations de communistes français - et je suis de ceux-là - Georges Montaron restera une figure exemplaire de l'engagement chrétien dans et pour la gauche. »
« Homme de foi et de conviction, il n'aura cessé durant plus de 40 ans de défendre les valeurs républicaines, sociales et chrétiennes qui étaient à l'origine de son engagement. Il laissera le souvenir d'un grand homme de presse profondément attaché à son indépendance. »
« L'amitié que nous vous portons, depuis de longues années déjà, prouve bien qu'on peut ne pas "croire" à la même chose, et croire aux mêmes choses entre gens de bonne volonté. »
« Georges Montaron (…) allait évidemment très souvent à contre-courant des idées reçues et pour cela ne se fit pas que des amis. "Quoi qu’il en coûte", il cherchait à connaître la vérité des autres. »