En 2003, Guillaume de Tanoüarn est condamné en tant que directeur de la publication de Pacte pour diffamation, injures à caractère raciste et incitation à la haine raciale.
Exclu en 2004 de la FSSPX en raison de son soutien à Philippe Laguérie, il rejoint la pleine communion avec Rome en 2006 et cofonde l'Institut du Bon-Pasteur, avec le soutien du pape Benoît XVI. Figure du catholicisme traditionaliste, il est directeur du Centre Saint-Paul, rédacteur en chef d'Objections et de Monde & Vie et patron d'émission sur Radio Courtoisie. Il est également l'un des chroniqueurs réguliers du Club des Hommes en noir sur le site de L'Homme nouveau.
Biographie
Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X
Ordonné prêtre par Bernard Tissier de Mallerais le , au séminaire d'Écône de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, il est d'abord enseignant à l'institut Saint-Pie-X, à Paris. Il enseigne au Gabon, puis, de retour en France, fonde et dirige les revues Pacte et Certitudes. La revue Certitudes « pour une catholicité baroque », interroge des adversaires comme Émile Poulat ou Alain de Benoist, et publie un dossier sur l’intégrisme, interviewant un grand-rabbin, un religieux musulman et un dignitaire franc-maçon. Selon René Monzat, Certitudes se montre plus prudente que d'autres publications intégristes sur le problème du gnosticisme[1].
Guillaume de Tanoüarn se dit maurrassien : « L'Action française n'est pas un parti. [...] Être d'Action française, c'est être français de toute sa conscience, c'est réaliser de toutes les consciences un héritage mental, moral et spirituel que nous n'avons pas choisi. »[2]
En 2004, il exprime publiquement sa désapprobation quant à l'exclusion de Philippe Laguérie de la Fraternité Saint-Pie-X[3]. Cette position lui vaut d'en être exclu à son tour. Il continue de diriger les revues Pacte et Certitudes, en exerçant son ministère à la chapelle Notre-Dame de Grâces, à Tournan-en-Brie. Il ouvre la même année, avec son ancien supérieur de district Paul Aulagnier, le Centre Saint-Paul dans le IIe arrondissement de Paris, qui propose chaque jour la messe tridentine, ainsi que des conférences hebdomadaires.
En , il lance la revue Objections, fusion de ses deux publications précédentes[4]. Sa ligne est résumée dans sa « supplique à Benoît XVI »[5].
De 2013 à 2016, puis, de nouveau, à partir de , il est chroniqueur dans l'émission Le Club des hommes en noir, animée par Philippe Maxence sur Radio Courtoisie, puis sur le site de L'Homme nouveau. Il participe à des débats sur le dialogue interreligieux, notamment avec Tareq Oubrou, Imam de Bordeaux. Depuis 2016, il anime également le Libre journal de Chrétienté, sur Radio Courtoisie. Il a, par ailleurs, écrit dans Minute sous le nom de plume« Joël Prieur »[6].
Le , il soutient avec succès une thèse de doctorat en philosophie, à l'université Jean-Moulin-Lyon-III, portant sur « les Prodiges de l'Analogie »[10], une synthèse de la pensée du cardinal Cajétan. Son directeur de thèse est le philosophe Bruno Pinchard[11]. Elle est publiée en 2009 aux éditions du Cerf sous le titre : Cajétan - Le personnalisme intégral.
Il fait partie des membres de la rédaction du média en ligne Nouvelles de France, et est rédacteur en chef du bimensuel catholique Monde & Vie.
D' à , il participe à l'occupation de l'église Sainte-Rita de Paris, destinée à la démolition[12]. Présenté par Jean-Yves Camus comme un « esprit indépendant et original », il apporte son aide aux jeunes qui protestent contre la destruction de l'édifice[13], et intervient dans les médias pour soutenir cette cause[14]. À la demande de la communauté locale, il célèbre deux messes chaque dimanche[15]. Le , à la demande du nouveau propriétaire, les forces de police reprennent possession de l'église[16].
Condamnation judiciaire
À la suite de l'envoi au Procureur de la République d'un exemplaire de la revue Pacte par Sylvain Garel, maire-adjoint de Paris, il est condamné en 2003, en tant que directeur de la publication, à 3 000 euros d’amende par le tribunal de grande instance de Paris pour diffamation, injures à caractère raciste et incitation à la haine raciale. Il doit par ailleurs verser un euro symbolique à la Ligue des Droits de l’Homme qui s'était constituée partie civile. Le jugement vise un article de Claude Rousseau, dont Guillaume de Tanoüarn regrette la publication, affirmant que les Maghrébins sont des « benladenistes en herbe ». Selon l'auteur de l'article, les « Arabes envahissent Lutèce, Lugdunum ou Phocée, c'est la France qu'ils menacent d'étrangler ». Quant aux Juifs, ils sont des « financiers transnationaux », il existe une « solidarité foncière entre ces deux mondes », une « collusion d'intérêts » pour affaiblir la France[17],[18].
Ouvrages
Paul Aulagnier et Guillaume de Tanoüarn (préf. Philippe Laguérie), La Tradition sans peur : Entretiens avec l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur la crise de l'Église, Servir, , 347 p., 22 cm (BNF37215918) — en appendice, choix de documents.
↑Alain de Benoist : bibliographie, 1960-2010 : livres, articles, préfaces, contributions à des recueils collectifs, entretiens, littérature secondaire, Paris, Les Amis d'Alain de Benoist, , 467 p. (ISBN978-2-9528321-4-4), p. 69.
↑« Quatre abbés lefebvristes historiques rallient Rome », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )