Cette liste des éruptions de l'Etna est une liste partielle réalisée à partir des sources documentaires suffisamment précises. Un très grand nombre d'autres éruptions ont laissé des traces sur le terrain mais sans informations détaillées sur les circonstances et les dates.
Le volume de lave ou d'éjectas — en millions de mètres cubes (Mm3) — a été indiqué quand il a pu être estimé. À titre d'indication, un million de mètres cubes représente le volume d'un cube de 100 mètres de côté.
Avant le XIXe siècle
Dates
Localisation
Volume de lave
(volume d'éjectas)
(Mm3)
Résumé
122 av. J.-C.
Flanc sud, cratère del Piano
56
Très importante éruption explosive de type plinien lors de laquelle se serait formée la caldeira del Piano. Les cendres recouvrent Catane et la région sud-sud-est du volcan (effondrement de toitures).
44 av. J.-C.
mars ?
Une éruption cause des dommages et des cendres tombent sur Catane
Volumineuses coulées en direction de Catane. Leur étalement sur les basses pentes les ralentit et les arrête à Mascalucia, au nord de la cité. Cet arrêt sera attribué au voile de sainte Agathe, morte en 251, qui devient la sainte protectrice des habitants de la région.
Éruption volumineuse. Les coulées de lave descendent jusque dans les zones habitées (Adrano, Bronte, Randazzo). Grosse activité explosive sommitale en fin d'éruption. Une personne est tuée sur le flanc sud.
L'éruption a lieu au-dessus d'Adrano et endommage la pinède de La Scambrita et des vignes. Les coulées s'échappent de deux fissures, la plus haute commençant le 6 février, la plus basse le 3 mai.
La plus longue et la plus volumineuse des éruptions historiques de l'Etna dont la plus grande partie est de la lave pahoehoe (Lava dei Dammusi) - un type plutôt rare sur l'Etna - et contient quelques tubes spectaculaires dont le champ de glace de Grota del Gelo. Il n'y a pas eu de dommages car les écoulements se sont plutôt empilés
La plus importante des temps historiques sur l'Etna. En février 1669, de violents séismes ébranlent la zone de Nicolosi sur le flanc sud. Le 11 mars, ouverture d'une fissure large de 2 mètres et longue de 12 km entre les altitudes 2800 et 850 mètres où la lave atteint la surface. Deux énormes cônes (Monti Rossi) se forment. D'énormes quantités de lave très fluide (100 m3/s) engloutissent rapidement plusieurs villages, se séparent en 3 branches dont la principale atteint les remparts de Catane le 12 avril, à 17 kilomètres de la source. La ville est partiellement détruite malgré la première tentative de détournement d'une coulée. Pas de victimes directes.
Après une intense activité sismique, une violente éruption très explosive forme le cône de la Montagnola. Petites coulées de lave s'empilent le long du cône sur moins de 1 km. Cette éruption laisse supposer l'activation d'un réservoir excentrique.
Des explosions violentes se produisent sur le Piano del Lago suivies de l'ouverture d'une fissure et du puits d'effondrement de Cisternazza. La fissure se propage jusque sur la paroi extérieure sud de la vallée du Bœuf. De grandes coulées de lave descendent jusqu'à Zafferana Etnea, ensevelissant de nombreuses terres agricoles.
Ouverture d'une fissure dans la Valle del Leone qui crache de puissantes fontaines de lave jusqu'à 1 000 m de hauteur, construisant le Monte Simone. Des coulées de lave s'épanchent jusqu'en mai de l'année suivante, menaçant la ville de Milo et causant quelques dommages agricoles.
Une fissure s'ouvre sur le flanc ouest juste à côté de la fissure de 1832. De nombreuses bouches éruptives apparaissent et des coulées de lave descendent le flanc ouest jusqu'à proximité du village de Bronte, ensevelissant des terres cultivées. Le 25 novembre, une explosion phréato-magmatique, due au passage de la coulée sur une couche d'eau, tue 59 personnes.
Une éruption construit deux grands cônes de cendres appelés Monti Centenari, en l'honneur de Sainte Agathe, patronne de Catane martyrisée en 252. Lourdes pluies de cendres et les coulées s'approchent tout près de Zafferana, causant des destructions.
Une éruption crée les cônes Monti Sartorius, du nom de Sartotius von Waltershausen qui étudia l'Etna au XIXe siècle. La coulée de lave détruit des terres agricoles.
Rare cas d'éruption bilatérale, l'activité explosive emporte le côté du Monte Pizzillo, formé en -970. De fortes chutes d'éjectas affectent tout le secteur nord. Sur le flanc nord, la lave touche Passopisciaro et s'arrête à 600 m de la rivière Alcantara.
L'éruption survient après une puissante explosion au sommet et construit une rangée de cônes dont le plus grand est le Monte Gemmelaro (nom d'une famille de volcanologues). Les coulées s'approchent tout près de Nicolosi, qui est construite par-dessus maintenant.
Plus importante éruption du XIXe siècle. Une fissure éruptive se forme sur le flanc sud, entre 1 800 et 2 000 m, entre les cônes de la Montagnola au nord et Gemmelaro au sud. L'activité explosive très forte construit les Monti Silvestri et des coulées de lave s'épanchent jusqu'aux portes de Nicolosi. La chimie particulière (amphibole) des laves émises au cours de cette éruption ne se retrouvera qu'en 2001. Une telle activité explosive sur les flancs de l'Etna ne se retrouvera pas avant 1974.
L'éruption se déclenche sur le flanc sud vers 2 000 m d'altitude. Les coulées s'échappent d'une fissure et parcourent 6 km en 9 h, puis passent à proximité de Nicolosi, coupent la route reliant ce dernier au village de Ragalna, et enfin s'arrêtent après un parcours total de 10 km.
Émission de cendres au cratère central et ouverture d'une fissure de 12 km qui traverse le volcan du nord au sud. La partie nord libère une coulée de lave, sur le flanc nord-nord-est, qui descend jusqu'à 550 m d'altitude détruisant de nombreuses zones agricoles.
Après un mois et demi d'intense activité dans le cratère nord-est, émissions de coulées de lave à basse altitude dans la même zone que l'éruption de 1911. Les coulées parcourent 7 km en 10 heures, menaçant la ville de Linguaglossa, coupant une route et une voie ferrée. Les cratères formés au point de sortie des coulées seront nommés Monti Mussolini. Ils n'existent désormais plus sur aucune carte...
Une éruption très destructrice qui débute le 2 novembre par des explosions du cratère nord-est et l'ouverture d'une fissure dans la Valle del Leone avec émission de fontaines de lave de 200 m de hauteur. Le lendemain, une nouvelle fissure s'ouvre à l'extérieur de la Valle del Leone, dans le flanc de la Serra delle Concazze. Des coulées de lave s'en échappent et menacent San Alfio. Le 4, une troisième fissuration se produit à 1 150 m d'altitude. Une lave très fluide s'épanche depuis cette fissure et détruit plusieurs hameaux. Le 5 novembre, la petite ville de Mascali est évacuée. Une activité explosive strombolienne modérée est observée sur la fissure active. Du 6 au 10 novembre, la coulée coupe la route circum-Etna, puis envahit Mascali qui est entièrement détruite ainsi que la voie ferrée régionale. À partir du 12, l'émission de lave ralentit puis s'arrête. Les fronts de coulées s'immobilisent le 20.
L'activité est intermittente dans cette période. D'importantes phases de fontaines de lave ont lieu au cratère central, dont une très violente le 16 mars 1940 qui saupoudre copieusement de cendres et scories le versant nord du volcan. En fin de période, le cratère central est complètement rempli de lave.
1942
30/6 au 5/7
Flanc Sud-Ouest
(2 780–2 250 m)
3
Écoulements de lave. Le 5 juillet, une très forte activité paroxysmique et des fontaines de lave qui laissent une épaisseur uniforme de lave d'une dizaine de mètres au fond du cratère.
Du 29 janvier au 24 février, des fontaines de lave et des coulées issues du cratère nord-est. Puis des bouches s'ouvrent sur le flanc nord-est à 3 050, 2 350, 2 300 et 2 225 m
Épisodes d'éruptions violentes explosives ou effusives, provoquant la croissance de large cônes autour de la Voragine, formant un nouveau cratère dans la partie sud
Éruption complexe qui débute du pied des cratères du sommet, vers 3 000 m, avec des coulées en direction du Piano del Lago, puis détruit l'ancien laboratoire de volcanologie, près de la tour du Philosophe, et la station d'arrivée du téléphérique. En mai et juin, une série de fissures s'ouvre à l'est des cratères sommitaux (2 680 m), notamment dans la Valle del Leone et la vallée du Bœuf, puis se propage jusqu'à 1 800 m sur la face nord de la Serra delle Concazze. Les coulées menacent les habitations de Fornazzo et San Alfio, détruisant des maisons isolées et des terrains agricoles. Une nouvelle bouche explosive se forme à la base sud-est du cône sommital qui deviendra, plus tard, le cône terminal sud-est, quatrième cratère sommital de l'Etna.
19/9/1971
à mai 1980
Voragine
Activité sporadique qui peu à peu remplit complètement de lave la Voragine.
Une éruption provoque la formation des Monti de Fiore I et II et de brèves émissions de laves. C'est la première éruption sur le flanc Ouest depuis 1843.
29/09/1974 au
29/03/1978
Cratère Nord-Est
Nombreux épisodes éruptifs au cratère et formations de nouvelles bouches vers 2 625 m en 1975-1976 qui crée un grand champ de lave. En juillet 1977, la croissance du cône le porte à 3 340 m.
Une activité strombolienne au cratère et au lac de lave de la Voragne est suivie le 3 août par une forte fontaine de lave et des émissions de cendres qui provoqueront la fermeture de l'aéroport de Catane. Il s'ensuit de nombreuses coulées par des fissures à travers la vallée du Bœuf. Une coulée endommagera sérieusement Fornazzo.
Une énorme et dangereuse éruption à des taux atteignant 100 m3/s. Les coulées rapides coupent des routes et des voies ferrées menaçant Randazzo et d'autres villages. C'est la première éruption dans ce secteur depuis plusieurs siècles.
A nouveau, une très forte éruption qui détruit de nombreux bâtiments et aménagements touristiques autour du refuge de Sapienza. Des tentatives de détournement de la coulée ont un résultat incertain.
Importante éruption associée, au début, de fontaines de laves et de coulées en provenance du cratère sud-est. Une fracture passe à travers le Piccolo Rifugio.
Éruption strombolienne et effusive avec une très violente activité explosive et des fontaines de lave le 24 septembre. Des pluies de cendres jusqu'à près d'une centaine de kilomètres au sud-sud-est qui oblige la fermeture de l'aéroport de Catane. Le cratère perd 10 m à la suite d'un large effondrement.
Forte éruption à partir de fissures dans la vallée du Bœuf et fontaines de laves en provenance du cratère sud-est. Puis des explosions phréato-magmatiques se déclenchent aux cratères nord-est et sud-est qui, le 17 avril provoque la mort de 2 touristes et en blesse 7 autres.
Forte coulées de laves suivies par une activité explosive de longue durée qui crée une couche de 20 cm de cendres sur le flanc nord-ouest jusqu'aux iles Éoliennes. La seule journée du 5 janvier aurait expulsé près de 15 millions de m³ de matériaux.
La plus importante et volumineuse éruption depuis 1669 à partir de fissures dans la paroi dont les coulées menaceront régulièrement Zafferana qui devra être protégée par des travaux et des explosions pour détourner la lave.
L'activité éruptive est presque continue avec des épisodes très violents ou spectaculaires et près de 120 épisodes explosifs ou de coulées de lave rapide. Les quatre cratères sommitaux se sont tous manifestés durant cette période. La Voragine est le siège de deux violentes éruptions explosives le 22 juillet 1998 (colonne éruptive de 9 km de haut et chutes de cendres sur Catane) et le 4 septembre 1999 (fontaines de lave de près de 2 000 mètres de haut, avalanches de débris). Fin 1999, une forte activité strombolienne remplit le cratère de la Bocca Nuova, des coulées de lave s'en échappent vers l'ouest. Cette activité est une des plus intenses des 300 dernières années et s'enchaîne directement sur l'éruption suivante.
Sept fissures apparaissent entre le cratère laissant s'échapper des importantes coulées qui détruisent le téléphérique et menacent Nicolosi. Des barrages de terre sont construits au refuge de Sapienza qui détourne une partie du flux. Des pluies de cendres obligent de multiples fermetures de l'aéroport de Catane (voir la photo prise depuis la station spatiale sur la page Etna).
Flancs Nord-Est (2 500-1 850 m) et Sud (2 750-2 600 m)
11 (50)
Destruction totale du complexe touristique et de la station de ski de Piano Provenzana. L'éruption du nord-est cesse le 5 novembre. Sur le flanc sud, l'activité explosive construit un premier cône, puis des coulées menacent plusieurs fois le refuge de Sapienza et détruisent trois bâtiments. Puis un second cône de matériaux pyroclastiques est construit. De fortes pluies de cendres tombent sur Catane, provoquant la fermeture de l'aéroport. Au bilan, c'est la première fois de la période historique que les éjectas sont plus abondants que les coulées de laves.
Cette éruption débute sans activité sismique préalable et après 19 mois de calme presque total sur l'Etna, ce qui est exceptionnel depuis 35 ans. Des fissures s'ouvrent début septembre au pied du cratère sud-est et se propagent jusqu'à 2 350 m dans la vallée du Bœuf. Deux bouches (2 650 et 2 350 m) vont vomir des coulées pendant six mois qui vont ceinturer les Monti Centenari et former un champ de lave dans la partie haute de la vallée du Bœuf. Les taux d'effusion restent faibles et aucune activité explosive n'est observée. En revanche, le cratère sud-est est le siège d'un important dégazage accompagné d'effondrements internes qui vont créer dans son flanc est un énorme pit-crater émettant régulièrement des cendres, qui deviendra plus tard le Nouveau Cratère Sud-Est. Ce phénomène semble dû au soutirage du magma émis par les 2 bouches actives dans la vallée du Bœuf.
Nouvelle éruption qui débute de deux nouvelles bouches au pied du cratère avec des coulées de lave qui descendent jusqu'à 2 300 m. L'activité explosive est assez régulière à 3 100 m. Le calme revient vers le 31/07. Le 31 août, une nouvelle éruption recommence au même endroit, commençant par une activité strombolienne puis, à partir du 4/09, des coulées de laves qui se poursuivent jusqu'au 15 septembre. À partir du 21, des périodes de reprise puis d'accalmie alternent. L'activité globale n'est pas très forte.
Reprise le 4 septembre de 15 h à 3 h du matin sur l'évent oriental du cône sud-est. Coulée de lave s'écoulant vers l'est dans la vallée du Bœuf, fontaine de lave montant jusqu'à 500 m. Le volcan commençait à s'activer depuis fin août 2007, sans forte activité sismique, quelques projections, et rejets de gaz.
À la suite d'une série de séismes (max 3.9, profondeur 1 km), reprise d'une activité explosive et effusive. Le 11 mai, des cendres sur Randazzo, Linguaglossa et Zafferana ; à Piano Provenance (7 km de l'éruption), le dépôt de scories atteint 3 kg/m2 6 cm d'épaisseur. Les coulées descendent dans la vallée du Bœuf jusqu'à 1 300 m. L'éruption se poursuit régulièrement par quelques bouches situées vers 2 800 m dont les coulées moyennes descendent jusqu'à 1 800 m. Elle est toujours active fin mars 2009 et construit peu à peu un méga-tumulus sur la paroi verticale de la vallée du Bœuf (env. 2 200 m)[1]. L'éruption se termine le 10/07/2009[2].
De nouveaux épisodes de fontaine de lave se produisent au Nouveau Cratère Sud-Est, accompagnés à chaque fois de coulées vers le val del Bove. L'accumulation des matériaux forme petit à petit un large cône à côté de l'ancien cratère Sud-Est. En 2012, la fréquences des paroxysmes tend à augmenter, passant d'une éruption par mois à une éruption toutes les deux semaines.
Des éruptions se font réellement connaître à partir du . L'activité du volcan est surtout concentrée dans le Nouveau cratère Sud-Est et le Bocca Nuova. Nombreux paroxysmes. Entrée en éruption du cratère Voragine qui ne l'avait pas été depuis 1999. Après 14 paroxysmes, l'activité cesse.
Ouverture d'une nouvelle fissure d'une 40aine de mètres sur le versant est du cône sommital, entre le NCE et le SEC-NCSE. Le 12 juillet, une coulée de lave atteint la cote 3 600 dans la Vallée du Bœuf. Le 23/07, une deuxième ouverture apparait à la base du NEC et l'activité strombolienne assez importante finit par construire un cône unique vers la fin juillet. Les coulées de lave atteignent 1,6 km de long entre la Vallée du Bœuf et la Vallée du Lion.
Plus importante éruption du début du XXIe siècle, accompagnée le premier jour d'un panache haut de 7 km et du phénomène rare connu sous le nom d'orage volcanique.
(it) Giuseppe Pagnano, Il disegno delle difese : l'eruzione del 1669 e il riassetto delle fortificazioni di Catania, C.U.E.C.M., Catane, 1992, 224 p.
(it) Annibale Riccò et Salvatore Arcidiacono, L'eruzione dell'Etna nel 1892, vol. I, Storia e descrizione, Osservatorio astrofisico di Catania, Stab. Tip. C. Galàtola, Catane, 1904, 62-86-51 p.-VI f. de pl. dont 1 dépliant (extrait de Atti dall'Accademia Gioenia di scienze naturali in Catania, série 4a, vol. XV, vol. XVI, vol. XVII)
(it) Annibale Riccò, L'eruzione etnea del 1910. Parte IV, Osservazioni, visite e notizie, Osservatorio astrofisico di Catania, Coi Tipi di C. Galàtola, Catane, 1911, 21 p.-2f. de pl. dont 1 dépliant (extrait de Atti dall'Accademia Gioenia di scienze naturali in Catania, série 5a, vol. IV)