L'Histoire de la presse écrite aux États-Unis a pris son essor plus tard qu'en Europe, après avoir été freinée par l'immensité des distances et la dispersion de la population. À la fin du XIXe siècle, elle s'est accélérée grâce au dynamisme des grands journaux qui ont joué la carte du télégraphe et du progrès technique, pour toucher un public de masse.
XVIIe siècle
Débuts à Boston
C’est le qu’est fondé à Boston le Publick Occurrences Both Forreign and Domestick, premier journal des États-Unis. Un mensuel d'information dont le rédacteur Benjamin Harris estime « qu’il importe de faire la guerre à l’esprit de mensonge ». « Je n’imprimerai rien dont je n’aie contrôlé l’exactitude, et si je commets quelque erreur, je la rectifierai dans le numéro suivant. », écrit-il, se heurtant immédiatement à la censure administrative britannique. Dans les vingt-quatre heures, tous les exemplaires furent saisis. Benjamin Harris fut emprisonné et quitta Boston cinq ans plus tard pour revenir à Londres et y fonder le London Post, qu’il dirige de 1699 à 1706, avant de le vendre. De 1690 à 1704, aucune tentative ne fut faite pour remplacer le Publick Occurrences. Le gouverneur anglais de la Virginie, le planteur esclavagiste William Berkeley, qui avait reçu à la Restauration anglaise un huitième des Carolines — actuel État de Caroline du Nord — et la copropriété de l'État du New Jersey, dira en 1700 : « Je remercie Dieu de ce qu’il n’y a en Virginie ni écoles libres ni imprimerie, et j’espère qu’il en sera de même pendant des siècles »[1].
XVIIIe siècle
Presse pionnière de Boston
Le , John Campbell, directeur des postes à Boston, créa la Boston News-Letter, une sorte de feuille d’avis hebdomadaire. Le premier numéro fut porté par le magistrat au président de l'université Harvard, comme une curiosité. Progressivement, la Boston News-Letter donna quelques rares nouvelles commerciales, maritimes, puis enfin politiques et reproduisit quelques extraits de la Gazette de Londres, en s’excusant auprès de ses lecteurs d’être en retard de treize mois sur les nouvelles d’Europe.
De nombreux concurrents apparaissent ensuite, parmi lesquels la Boston Gazette le , qui est critiqué sévèrement par John Campbell : « Je plains les lecteurs de cette nouvelle feuille », écrit-il dans le numéro qui suivit la publication de son rival, « on y sent l’odeur de la bière bien plus que celle de la lampe. C’est une lecture malsaine pour le peuple. Pour moi, voici près de seize ans que je publie mon journal, et je puis dire que c’est à lui que l’on doit d’avoir si peu de fausses nouvelles en circulation »[1].
Les pères de l'Indépendance américaine, souvent des journalistes
Les penseurs de la révolution américaine sont souvent des promoteurs ardents de la liberté de la presse, comme Benjamin Franklin, signataire de la Déclaration d'indépendance. En 1721, son frère James fonde un journal, le New England Courant sous le pseudonyme de Dame Silence Dogood[2] (litt. « Silence Faitdubien »). Le personnage du rédacteur inventé par Benjamin était une vieille veuve, « sainte-nitouche », habitant à la campagne[3]. Sous ce pseudonyme il écrit anonymement et discrètement plusieurs articles, qu'il glisse sous la porte de l'atelier de son frère chaque nuit, et qui connaissent immédiatement un grand succès. Mais James est emprisonné pour avoir critiqué les autorités. Benjamin publie alors seul le New England Courant, en contournant la censure, avant que le titre ne soit interdit, avec une citation d'un journal britannique :
« […] sans liberté de pensée, il ne peut y avoir de sagesse ; et pas de liberté du peuple sans liberté d'opinion ; celle-ci est le droit de chaque homme tant qu'il ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui. »
Avant la guerre d'Indépendance, 37 journaux visés par la Stamp Tax
Un peu plus tard, le processus qui mène à la guerre d'indépendance des États-Unis est lié aux revendications en faveur de la liberté de la presse, mises en avant pour réclamer plus d'autonomie pour les colonies anglaises d'Amérique. Elles sont directement visées par le Stamp Act de 1765, qui a pour objectif de renflouer les finances du Trésor britannique après la coûteuse guerre de Sept Ans contre la France. Adoptée à l'unanimité par le Parlement le , cette taxe représente une entrée fiscale de 100 000 livres sterling de plus par an, avec pour assiette fiscale tous les documents légaux, les permis, les contrats commerciaux, les testaments, les brochures et les cartes à jouer, mais aussi les journaux. La résistance au sein des colonies fait que la loi est abrogée le , ce qui ne suffira pas à endiguer la colère, qui débouche dix ans plus tard sur la guerre d'indépendance des États-Unis.
Alors qu'en 1725, 4 journaux représentaient à eux quatre un tirage annuel de 170 000 exemplaires, pour une population de 1 million d’habitants dans l’ensemble des colonies, au début de la guerre d’indépendance en 1775, la population a plus que doublé, avec 2,8 millions d'habitants. Il y 37 journaux dont le tirage total annuel a lui été multiplié par sept, à 1,2 million d’exemplaires[1]. En 1800, les États-Unis comptent 359 journaux, pour une population de 7,2 millions d’habitants et un tirage annuel de 22,3 millions d’exemplaires. En un quart de siècle, le nombre des journaux a décuplé, leur tirage a été multiplié par 20, tandis que la population a seulement triplé[1]. Le Parti fédéraliste, qui veut la pleine application de la Constitution des États-Unis, crée de nombreux journaux en Nouvelle-Angleterre, comme le Rutland Herald, fondé en 1794 par le pasteur Samuel Williams dans le Vermont. Son adversaire, le Parti français à Washington, s'appuie lui sur le boom de la presse francophone en Louisiane.
Premiers journaux à New York
La New York Gazette, dont le premier numéro est sorti le , a été le premier journal de l'histoire de New York, publié à une époque où il n'y avait encore à Manhattan qu'une des treize colonies anglaises d'Amérique. Ses premiers numéros ne font que deux pages, mal imprimées, avec essentiellement des nouvelles de l'étranger, parfois vieilles de plusieurs mois, la liste des bateaux arrivés dans le port et quelques publicités[4].
La seconde publication locale dont la trace a été conservée n'est apparue que huit ans plus tard, The New-York Weekly Journal, publiée par John Peter Zenger à partir du . Son éditeur sera emprisonné pendant les neuf mois d'un procès pour diffamation en 1735, durant lequel sa femme Anna continuera la publication, ce qui en fera la troisième femme journaliste de l'histoire américaine et la première de l'État de New York. Au cours de la période 1725-1800, Clarence Brigham a recensé 137 journaux différents dans l'État de New York, qui en comptera dès 1828 pas moins de 120, dont 20 pour la seule ville de New York.
Arrivée des réfugiés français, après la révolution noire à Haïti
À partir de 1794, la révolution haïtienne bouleverse le paysage de la presse américaine : les journaux français se multiplièrent en Louisiane, après l'arrivée massive de réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, chassés par la révolte des esclaves et l'abolition de l'esclavage. La population double en quelques années, assurant un lectorat à des nouveaux journaux, souvent rédigés en français, portant parfois des noms pittoresques: La Lanterne magique (1798), La Trompette (1811), L'Ami des Lois (1809). L'un de ces réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique, l'imprimeur français Louis Duclot, fonda le Le Moniteur de la Louisiane, avec comme rédacteur en chef l'émigré royaliste Jean-Baptiste Lesur-Fontaine.
Lors de la cession par la France de la Louisiane aux États-Unis, le titre L'Union est fondé pour réaliser « l'entente entre les anciennes populations françaises et les Américains nouveaux venus ». D'autres journaux suivent, la Gazette de la Louisiane, dirigée par un ami du négrier Jean Lafitte[5], qui relate les exploits des contrebandiers[6], partiellement rédigé en français sous le pseudonyme « L'Hermite du Bayou » (1817), ou La Lyre louisianaise (1817), de Guillaume-Auguste Montmain.
XIXe siècle
« Régence d'Albany », conséquence de la guerre de 1812
Lors de la guerre de 1812, l’opinion publique américaine est divisée entre les États de l’ouest, voulant la guerre, et les fédéralistes de la Nouvelle-Angleterre, la jugeant désastreuse. La victoire américaine donne aux premiers le goût du triomphe et du pouvoir, ce qui favorise l'apparition de la « Régence d’Albany », un groupe de politiciens et hommes d'affaires basés près d’Albany, dans l'État de New York, parmi lesquels Martin Van Buren, William L. Marcy ou John A. Dix.
Ils sont soutenus par des journaux puissants et coalisés, le Washington Globe de Francis Preston Blair, Jr., l’influent et agressif Albany Argus[7] et The Enquirer, qui en 1829 fusionne avec le New York Courier de James Watson Webb pour devenir le Courier and Enquirer, le journal américain qui a la plus forte circulation[8]. Selon leurs détracteurs, ils exigeaient et obtenaient le renvoi de leurs adversaires et désignaient au pouvoir exécutif, dans tous les États comme à l’échelle fédérale, leurs candidats, qui étaient en général aussitôt acceptés. Au point qu'en quelques mois, les fédéralistes furent exclus de toutes les positions officielles et remplacés par les candidats proposés par les journaux du parti vainqueur.
Des années 1810 à la fin des années 1830, le pouvoir de ces grands journaux, qualifiés de « machine politique dirigée par Martin Van Buren », était redouté aussi dans le domaine économique et financier[9]. La délivrance de l’agrément bancaire dans l’État de New York a été contrôlé par cette Régence d’Albany : les agréments bancaires n’étaient délivrés qu’à ses amis de la Régence, en échange de quoi les législateurs recevaient divers pots-de-vin, comme la possibilité de souscrire au pair à l'introduction en bourse d’actions bancaires. La « Régence » perdit le contrôle de la législature de l’État en 1837, à la suite d'un changement de la législation du droit de vote de l’État en 1826, pour autoriser le suffrage masculin universel. En 1837, le parti Whig, devenu dominant, décida que l’État ne délivrerait plus d’agrément du tout : les banques étaient désormais autorisées à condition de déposer des obligations[10]. Dès 1841, New York comptait 43 banques libres, avec un capital total de 10,7 millions de dollars. En 1849, c'était déjà 111 avec 16,8 millions de dollars de capital et 274 en 1859 pour 100,6 millions de dollars.
Poids des presses religieuses et agricoles
Nathaniel Willis a fondé le Recorder, premier journal exclusivement consacré aux questions religieuses à Boston le . Presque simultanément parurent le Congregationalist, puis le Watehman, organe des baptistes, qui compte alors 21 000 abonnés, le New-York Observer, qui tire à 60 000 exemplaires, le Zion Herald, journal des méthodistes, et le Christian Register, oracle des unitairiens. L’église presbytérienne est représentée par l’Evangelist, publié par une association de jeunes souhaitant favoriser les progrès de l’éducation et combattre l’institution de l’esclavage. Dès 1870, les États-Unis comptent 420 journaux exclusivement religieux qui totalisent 9 millions d’abonnés[1].
L'immensité des territoires à mettre en exploitation agricole, sans connaître encore précisément la fertilité des sols et les cycles météorologiques, ont incité l'Amérique rurale, la plus nombreuse, à se tourner vers une presse agricole d'autant plus recherchée que les prix des matières premières sont dans un premier temps très fluctuants et très imprévisibles. Le groupe Farm Progress, toujours actif deux siècles après, nait ainsi dès 1819.
Dès 1832, Gordon Bennett veut une presse neutre, informée et bon marché
James Gordon Bennett débuta sous les auspices de la régence d’Albany, au New York Courier and Enquirer, partisan d’Andrew Jackson et Martin Van Buren. Ses velléités de réformes amenèrent des tiraillements. Il fonde dès 1832 le New York Globe, au prix d’abonnement réduit. Le , il lance le New York Herald avec un capital de 500 dollars. Cette fois, l’abonnement coûte 3 dollars par an, pour toucher le public le plus large possible. « Nous n’appartenons à aucun parti, nous ne sommes l’organe d’aucune faction ou coterie et nous ne soutiendrons aucun candidat, pas plus pour la présidence que pour le plus mince emploi. Notre but est de recueillir et de donner des faits exacts, des renseignements précis sur tout ce qui se passe. Notre journal s’adresse aux masses, au négociant comme à l’ouvrier, au banquier comme au commis », explique-t-il. L'idée d'une presse d'information bon marché sera mise en œuvre peu après en France par Émile de Girardin.
Les articles politiques sont remplacés par les documents officiels, les résultats d'élections expurgés de tout commentaire. C'est le premier journal américain à publier une cote des obligations et des actions, dès le , provoquant réclamations, menaces, et procès : pour les banquiers le New York Herald s'ingéraient dans leurs affaires privées. Le journal salue les progrès dans la navigation à vapeur et dénonce la lenteur du congrès fédéral à lui voter une subvention. L’arrivée d’Angleterre du vapeur Sirius lui permet de triompher. Un an après son premier numéro, il équilibre ses recettes et ses dépenses. Et fait des émules: le Public Ledger de Philadelphie naît en mars 1836, fondé par William Moseley Swain, Arunah S. Abell et Azariah H. Simmons, vendu à seulement un penny. Dès 1840, il tire à 15 000 exemplaires, alors que les journaux de Philadelphie totalisaient 8 000 exemplaires à sa naissance[11]
Exigence d'information lors de la guerre de Sécession
La guerre de Sécession déclarée, James Gordon Bennett organisa immédiatement un bureau spécial du sud où se dépouillaient les journaux, les dépêches, les lettres de ses correspondants dans les états confédérés, avec un budget d’un demi-million de dollars, pour établir une liste exacte des corps d’armée du sud, avec leurs forces en cavalerie, infanterie, artillerie, l’indication précise de leurs dépôts, les noms des commandants et officiers, tout en soulignant son opposition à la guerre.
Deux jours après la Première bataille de Bull Run, présentée comme indécise par la presse, le New York Herald annonça que les troupes fédérales avaient été battues. Il en donna la preuve par une liste complète et nominative des tués et des blessés. Assiégé par une foule inquiète, le ministère de la guerre dit qu’il ne comprenait pas comment le New York Herald avait pu donner ces informations. Accusé hautement de connivence avec l’ennemi et de publication de nouvelles fausses, James Gordon Bennett suscita la création d'une commission d’enquête, à qui il détailla le travail de son bureau spécial en fournissant les lettres, listes et dépêches de ses correspondants. Le ministre de la guerre constata officiellement ce résultat et lui écrivit pour le féliciter de ses efforts patriotiques, reconnaissant par la même occasion la liberté de la presse qu’aucune loi spéciale ne limitait[1].
La New York Associated Press, dont le Journal of Commerce était cofondateur, a elle récupéré dès 1861 les commandes au Journal officiel de Washington, chargé de diffuser les avis officiels et les annonces[16]. Les journaux du Midwest se disent déçus par l’insuffisance des nouvelles reçues du front. Ils soupçonnent la NYAP de favoriser ses membres fondateurs, les journaux new-yorkais et décident de créer leur propre association, la Western Associated Press (WAP), à Chicago, dont les agents à New York, veillent à ce que toutes les nouvelles soient bien transmises vers l'Ouest en pleine croissance démographique. La WAP enfonce dès 1869 un coin dans le Cartel des agences de presse, en passant un accord bilatéral avec l'Agence Continentale allemande. Du coup, cinq autres AP régionales apparaissent de 1877 à 1882, comme au Texas, en Californie et même à Montgomery, siège de la Southern Associated Press[17] et de la confédération sudiste[18]. La Richmond Associated Press regroupe de son côté 44 autres journaux du sud[19], fondée par John S. Trasher, fervent partisan de l'esclavage qui dirige l'association de la presse confédérée. Le public plébiscite les journaux qui tentent de couvrir objectivement le conflit, comme The Pennsylvania Inquirer, qui voit son tirage[14] grimper à 70 000 exemplaires.
À l'extrémité du territoire du Kansas, la ruée vers l'or de Pikes Peak est précédée par la fondation du Rocky Mountain News à Denver, qui n'est même pas encore un village. Le , John Gregory est interviewé sur la 1re découverte importante d'or. En 24 heures, la population du site passe de 17 à 150 personnes[25]. Le journal ne manque pas de faits divers : rien qu'en 1861, la police comptabilise 217 combats à mains nues, 97 au révolver, et 11 au couteau. Il dénonce ensuite la corruption organisée par Soapy Smith, escroc propriétaire du "Trivoli Club" et d'un "marché boursier des choses sûres" lui permettant de plumer les épargnants, qui blesse le rédacteur en chef John Arkins à coups de canne.
L'un des journaux de la Conquête de l'Ouest, The Frontier Index, décide lui d'adopter un profil itinérant: il suit la construction du chemin de fer, s'installant de ville en ville pour être sûr de rester sur la "Frontière sauvage", près des nouvelles fraîches du télégraphe et du chantier sur lequel travaillent des milliers d'ouvriers. Parti de Fort Kearny, dans le Nebraska, où ses fondateurs ont récupéré des machines à imprimer abandonnées par des Mormons près de la Wood River, le journal suivra les rails de l’Union Pacific jusqu'à Yakima, dans l'État de Washington.
Enquêtes et rotatives, l'accélération de la fin du siècle
Les États-Unis comptaient en 1870 près de 6 000 titres, tous genres confondus, pour 20,8 millions d’abonnés, sur une population de 38,5 millions d’habitants. À la même époque, le reste du monde a 7 642 journaux et publications périodiques, à peine plus[1] : l’Angleterre en dénombre 1 456, la France 1 700, la Prusse 809, l’Autriche 650, la Russie 337 et l’Italie 723.
Le recensement de 1880 fait ensuite état de 11 314 journaux différents aux États-Unis, un doublement en une décennie[29].
Dans le dernier quart du XIXe siècle, les journaux américains s'adaptent aux attentes du public pour attirer le plus de lecteurs possibles et réaliser des économies d'échelle. Grâce à l'invention de la presse rotative par l’américain William A. Bullock en 1865, le nombre d'exemplaires imprimés en une heure est plus que décuplé : il passe, à l'heure, d'une centaine de cahiers de huit pages à 8 000 journaux. Parallèlement, en amont des rotatives, en 1886 une seconde invention, la linotype d'Ottmar Mergenthaler, permet l'augmentation du nombre de pages d'un même journal sans freiner le processus de fabrication : il est désormais possible de composer entre 8 000 et 15 000 signes par heure alors que le nombre de signes était auparavant de 1 500 signes par heure. Pour alimenter ce contenu élargi, le journalisme d'enquête est mis en avant.
Dans les années 1880-1890, la presse périodique illustrée politique est dominée par deux titres : Puck et Judge[30].
Décrivant[Quand ?] la presse américaine, William Makepeace Thackeray, l'un des grands romanciers britanniques de l'époque victorienne, écrivait : « Voyez-la, elle ne se repose jamais, ses ambassadeurs parcourent le monde entier, ses messagers sillonnent toutes les routes, ses correspondants marchent à la suite des armées, ses courriers attendent dans l’antichambre des ministres ; elle est partout. Un de ses agens intrigue à Madrid, un autre relève la cote de la Bourse de Londres. La presse est reine. Gardienne des libertés publiques, son sort est lié au leur ; elles vivront ou périront ensemble. »
En juin 1919 arrive sur le marché un nouveau quotidien de New York, l'Illustrated Daily News, appelé Daily News, riche en photos, qui tire très vite à plus d'un demi-million d'exemplaires[35] avant de dépasser le million en 1930. Hearst suit en lançant le New York Daily Mirror. Les recettes d'un journal proviennent pour 64 % de la publicité en 1927 contre la moitié en 1909.
↑(en) Jason M. Colby, The Business of Empire : United Fruit, Race, and U.S. Expansion in Central America, Cornell University Press (lire en ligne), p. 28.