Ian HackingIan Hacking
Ian Hacking, né le à Vancouver (Colombie-Britannique) et mort le [2], est un épistémologue et philosophe des sciences canadien. BiographieFormé à l'université de la Colombie-Britannique puis à Cambridge, Ian MacDougall Hacking a enseigné notamment à Cambridge, Stanford et à l'université de la Colombie-Britannique. Nommé professeur à l’Université de Toronto en 1982, il a également été professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Philosophie et histoire des concepts scientifiques de 2000 à 2006[3]. TravauxIan Hacking a apporté d'importantes contributions dans des domaines variés : philosophie du langage, philosophie et histoire de la physique, de la logique, des statistiques et des probabilités, philosophie et histoire de la psychologie et de la psychiatrie. Il s’intéresse également aux « styles de raisonnement », en cela inspiré par Alistair Crombie[4],[5] :
Influencé par les discussions concernant notamment les travaux de Thomas Kuhn, Imre Lakatos, Paul Feyerabend, Ian Hacking est connu pour son approche historique en philosophie des sciences. La quatrième édition (2010) du livre de 1975 Contre la méthode de Feyerabend et la cinquième édition anniversaire (2012) de La structure des révolutions scientifiques de Kuhn intègrent des introductions de Ian Hacking. Hacking est parfois rattaché à l'École de Stanford en philosophie des sciences, qui comprend aussi John Dupré, Nancy Cartwright et Peter Galison. Il se reconnaît lui-même comme un philosophe analytique de Cambridge. Ian Hacking a défendu une forme de réalisme en science, « le réalisme des entités », cela à partir de critères pragmatiques : l'électron est réel parce que l'être humain l'emploie pour faire se produire certaines choses. Cette conception tend à une position réaliste à propos des entités postulées par les sciences naturelles, mais une position sceptique à propos des théories scientifiques. Hacking a aussi été attentif aux pratiques expérimentales et techniques de la science et à leur relative autonomie par rapport à la théorie. En ce sens, la pensée de Hacking reconsidère l'approche historique, comme par exemple celle de Kuhn, trop fortement concentré sur les théories. Dans ses travaux plus tardifs (depuis 1990), son attention s'est quelque peu déplacée des sciences de la nature aux sciences humaines, en partie sous l'influence du travail de Michel Foucault. Celui-ci a toutefois exercé une influence sur Hacking dès Why Does Language Matter to Philosophy? et L'émergence de la probabilité (tous deux publiés en 1975). Dans ce dernier livre, Hacking propose que la césure entre les interprétations subjectiviste et fréquentiste des probabilités a émergé au début de l'ère moderne comme une « rupture » épistémologique impliquant deux modèles incompatibles de l'incertitude et la chance. Du point de vue historique, l'idée d'une rupture brutale a été critiquée mais la concurrence entre interprétations fréquentiste et subjectiviste reste actuelle. L'approche de Foucault concernant les systèmes de savoir et de pouvoir se retrouve aussi dans le travail de Hacking sur la mutabilité historique des troubles psychiatriques et sur les fonctions institutionnelles du raisonnement statistique au dix-neuvième siècle. Il nomme son approche des sciences humaines « nominalisme dynamique » (ou « réalisme dialectique »), une approche historiciste du nominalisme qui trace au cours du temps les interactions mutuelles entre les phénomènes du monde humain et nos conceptions et classifications de ceux-ci. Dans L’Âme réécrite, en développant une ontologie historique des troubles de la personnalité multiple, Hacking analyse la manière dont les gens sont affectés par la description qui est faite d'eux, ce qu'il appelle « effets en retour » (looping effect). Dans Les fous voyageurs (1998), Ian Hacking fait un compte rendu historique des effets d'une maladie connue, à la fin des années 1890, sous le nom de « fugue ». Ces voyages obsessionnels, sans but, durant lesquels des individus errent pendant des centaines de kilomètres, jusqu'à en oublier parfois leur identité, sont décrits par Hacking comme des « maladies mentales transitoires ». Prix et distinctionsIan Hacking a obtenu de nombreux prix et distinctions, notamment :
Publications
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Article connexeLiens externes
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