International Gamma-Ray Astrophysics Laboratory
International Gamma-Ray Astrophysics Laboratory
Vue d'artiste d'INTEGRAL.
INTErnational Gamma-Ray Astrophysics Laboratory (INTEGRAL) est un observatoire spatial d'astrophysique européen qui étudie les rayons gamma de moyenne énergie (de 20 keV à 10 MeV) émis par des sources telles que les trous noirs, étoiles à neutrons, supernovas, le milieu interstellaire, etc. Ce satellite de 4 000 kilogrammes utilise la combinaison de deux instruments pour ses observations : IBIS qui se caractérise par sa résolution angulaire et est utilisé pour localiser avec précision la source du rayonnement gamma et SPI qui dispose par contre d'une meilleure résolution spectrale. La mission d'INTEGRAL, qui est placé en orbite le , est prolongée par l'Agence spatiale européenne, pilote du projet, jusqu'à la fin 2020[1]. Une seconde prolongation de la mission est ensuite actée jusqu'au [2]. ContexteEn , l'Agence spatiale européenne sélectionne INTEGRAL comme la deuxième mission de taille moyenne (M2) du programme scientifique Horizon 2000. Le satellite doit utiliser une instrumentation de 10 à 50 fois plus sensible que ses prédécesseurs. Le détecteur doit utiliser la technique du masque codé qui est utilisé pour la première fois dans le domaine spatial en 1989 par le télescope français SIGMA (Système d'imagerie gamma à masque aléatoire) embarqué sur l'observatoire spatial russe Granat[3]. À la suite de l'annulation en 2002 par la Russie du programme Spectrum X-Gamma dans lequel les laboratoires européens investissent près de 300 millions de dollars américains dans trois des télescopes qui doivent être embarqués, le gouvernement russe accepte de lancer gratuitement INTEGRAL[4]. ObjectifsLes rayons gamma et les rayons X ne peuvent pas pénétrer dans l'atmosphère terrestre. Les observations directes de tels rayons ne peuvent donc se faire que depuis l'espace. Le rayonnement gamma est difficile à observer car l'énergie des photons est telle qu'on ne peut les faire converger vers le détecteur. Mais son observation permet de détecter des processus fondamentaux. Le rayonnement gamma est émis au sein des phénomènes les plus violents de l'Univers tels que les explosions d'étoiles (nova, supernova) et leurs résidus compacts : les étoiles à neutrons et les trous noirs. Il est également produit lors de la désexcitation des noyaux d'atomes ce qui permet en l'observant de pratiquer une spectroscopie nucléaire des sites cosmiques. Enfin l'interaction matière antimatière produit également ce type de rayonnement. Les objectifs d'INTEGRAL sont les suivants :
Déroulement de la missionINTEGRAL est lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, le , par un lanceur russe Proton sur une orbite très elliptique, avec une période de 3 jours sidéraux. L'orbite d'INTEGRAL est choisie pour que le satellite passe le maximum de temps en dehors de la ceinture de radiations autour de la Terre. Le satellite est contrôlé depuis le Centre européen des opérations spatiales (ESOC), à Darmstadt, en Allemagne, grâce à deux antennes radioélectriques situées en Belgique et en Californie (États-Unis). La consommation du carburant d'INTEGRAL suit les prévisions. Sa mission est prolongée, ainsi que celle d'une dizaine d'autres satellites scientifiques de l'Agence spatiale européenne, jusqu'en 2014[11]. Le , la mission est de nouveau prolongée avec 5 autres missions scientifiques de 2 ans jusqu'au [12]. Instruments scientifiquesINTEGRAL dispose de quatre instruments scientifiques : deux instruments principaux, l'imageur IBIS et le spectromètre SPI et deux instruments de surveillance, le moniteur de rayons X (JEM-X) de basse énergie et la caméra de surveillance optique OMC. Tous sont alignés sur un même axe pour qu'ils observent simultanément la même portion de ciel. Les 3 instruments de haute énergie utilisent la technique du masque codé, puisqu'il n'existe pas de miroirs qui permettent de faire converger des rayons X et des rayons gamma. Les masques codés utilisés sont développés principalement par l'université de Valence, en Espagne. L'imageur IBISL'imageur d'INTEGRAL, baptisé IBIS (Imager on Board the INTEGRAL Satellite), peut observer entre 15 keV et 10 MeV. Sa résolution spatiale est de 12 minutes d'arc, mais la déconvolution peut la réduire à une bien meilleure valeur, atteignant une minute d'arc. Un masque de 95 par 95 tuiles rectangulaires en tungstène est situé à 3,2 mètres au-dessus des détecteurs. Le système de détecteurs d'IBIS contient un premier plan de 128 par 128 tuiles de tellurure de cadmium (appelé ISGRI pour INTEGRAL Soft Gamma-Ray Imager), puis un second plan de 64 par 64 tuiles de iodure de césium (PICsIT pour Pixellated Cesium-Iodid Telescope). ISGRI est sensible jusqu'à environ 500 keV, tandis que PICsIT s'étend jusqu'à 10 MeV. Les deux instruments sont entourés d'écrans de protection en tungstène et en plomb. Le spectromètre SPILe spectromètre primaire à bord d'INTEGRAL, baptisé SPI (SPectrometer for INTEGRAL) fourni le spectre électromagnétique du rayonnement compris entre 20 keV et 8 MeV. SPI utilise également un masque codé formé de tuiles hexagonales de tungstène. Celui-ci est placé au-dessus d'un détecteur fait de 19 cristaux de germanium. Ces cristaux sont refroidis activement par un système mécanique. L'instrument effectue ses mesures avec une résolution spectrale de 2 keV (pour un rayonnement de 1,33 MeV). Le champ optique est de 8° et le pouvoir de résolution est de 2°[13]. Le moniteur de rayons JEM-XINTEGRAL possède de plus deux instruments pour observer les rayons X dits « mous », dont l'énergie est comprise entre 3 et 35 keV. Ces deux instruments, appelés JEM-X (Joint European X-ray Monitor) sont identiques, et accroissent le domaine de longueur d'onde couvert par le satellite. Leur résolution spatiale est meilleure que celle d'IBIS car les longueurs d'onde sont plus courtes. Les détecteurs utilisés sont des scintillateurs gazeux au xénon et méthane. La caméra optique OMC et le moniteur de radiation IREMINTEGRAL dispose également d'une caméra optique, OMC (Optical Monitor Camera), sensible aux longueurs d'onde du domaine visible et ultraviolet. C'est principalement un instrument de soutien. Le dernier instrument est le moniteur de radiation IREM (INTEGRAL Radiation Environment Monitor), qui est chargé de surveiller le niveau de fond orbital, et sert aussi pour l'étalonnage des données. IREM est sensible aux électrons et aux protons présents dans la ceinture de radiation terrestre, ainsi qu'au rayonnement cosmique. Si le niveau de fond est trop élevé, IREM peut éteindre les instruments scientifiques, afin de les protéger. Les autres équipementsIBIS et SPI ont besoin d'une méthode pour arrêter la radiation ambiante (comme le rayonnement cosmique). Cette méthode consiste à utiliser un masque scintillant de plastique situé derrière les tuiles de tungstène. Ce masque absorbe la radiation secondaire produite par les impacts sur le tungstène. Ce masque est complété par un écran scintillant de germanate de bismuth, situé autour et sur l'arrière de SPI. Ce système, fourni par Astrium, est appelé ACS (AntiCoincidence Shield). L'énorme surface de l'ACS en fait presque un instrument à lui tout seul. Puisqu'il est sensible aux rayons venant de toutes les directions dans le ciel, il est un détecteur de rayons gamma naturel. Récemment, de nouveaux algorithmes permettent d'utiliser l'ACS comme un télescope, grâce au phénomène de diffusion Compton double. Ainsi, l'ACS peut être utilisé pour « observer » des objets en dehors du champ de vue du satellite. Le satelliteLe satellite, d'une masse totale de quatre tonnes, comporte la charge utile d'une masse de deux tonnes décrite plus haut et une plate-forme identique, pour limiter les coûts, à celle du télescope européen à rayons X, XMM-Newton lancé le . RésultatsLes principaux résultats obtenus grâce aux données recueillies par l'observatoire sur les dix premières années de la mission sont les suivants :
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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