Lors de sa fondation en 1593 par Pierre Richer de Belleval, le jardin des plantes de Montpellier était destiné à la culture des « simples », mais le projet de Richer dépassa rapidement les seules plantes médicinales qui servaient à l’enseignement des futurs médecins et apothicaires pour devenir un véritable outil d’étude botanique, inédit à l’époque.
Historique
En 1593, Henri IV confia à Pierre Richer de Belleval la création d’un jardin botanique suivant le modèle de celui de Padoue créé en 1545. Le projet prend rapidement de l’ampleur et ne se limite pas à la culture des simples. Richer en publie le catalogue en 1598, mais les guerres de Religion qui ravagent la région anéantissent également le jardin lors du siège de la ville en 1622. Richer de Belleval doit tout reprendre à zéro. Au début du XVIIe siècle, le jardin des plantes de Montpellier fut non seulement un jardin scientifique, avec son importante collection de végétaux, mais un jardin précurseur dans sa manière d’appréhender le monde végétal dans sa diversité, en reproduisant différents milieux (ombragé, ensoleillé, humide, sablonneux, pierreux…) et en consacrant un emplacement aux plantes exotiques.
En 1851, le botaniste Charles Frédéric Martins est nommé directeur du jardin des plantes de Montpellier, charge qu'il conservera jusqu'en 1879. En 1860, il fit construire une grande serre, dans le jardin botanique de Montpellier, qui porte aujourd'hui son nom, la serre Martins.
Le jardin des plantes aujourd'hui
Sa valeur pédagogique étant reconnue, il est fréquenté par nombre de botanistes, médecins et pharmaciens, écoliers et étudiants mais aussi, par des amateurs de la flore, des touristes et de nombreux amoureux de la nature et des plantes. Le Jardin des plantes, qui s'étend sur 4,6 hectares, est propriété de l’État, affecté à l’université de Montpellier et géré par la faculté de Médecine de Montpellier. Son directeur actuel est le professeur John De Vos[1], qui a succédé en 2024 au professeur Thierry Lavabre-Bertrand[2].
Sa restauration, cadrée par une étude préalable de l'architecte en chef des Monuments historiques, est en cours (2010), avec la réhabilitation de la serre Martins et l'aménagement de ses abords. En 2022, la Maison de l’intendance du jardin des plantes, située au jardin de la Reine est retenu comme un des projets emblématiques du loto du patrimoine[5].
Informations pratiques
Le Jardin des plantes se visite du mardi au dimanche, en été (du 1er juin au ) de 12 h à 20 h et en hiver (du 1er octobre au ) de 12 h à 18 h, et l’entrée en est gratuite[6].
Via l'utilisation des transports en commun[7], le Jardin des plantes est accessible en tramway, aux arrêts : « Place Albert Ier - Saint-Charles », par la ligne 1 du tramway et « Albert Ier - Cathédrale », par la ligne 4 du tramway.
Une station de Vélomagg' est disponible devant l'entrée du Jardin.
Un accès est aménagé pour les personnes à mobilité réduite moyennant la sollicitation auprès du personnel[8].
nombre de végétaux à ciel ouvert : 2 200 espèces dont 760 arbres ;
nombre de végétaux en serres : 1 000 espèces, réparties entre : l’orangerie (1804) ; les serres Planchon : cinq chapelles dont la plus grande consacrée aux plantes d'Amérique du Sud ; la serre Martins : cactacées et plantes succulentes ; la serre Harant : arbustes tropicaux.
Statuaire importante, avec une quinzaine de bustes des médecins-naturalistes ayant œuvré au Jardin des plantes, le monument de Rabelais (1921) et le tombeau (légendaire) de Narcissa (1785-1810), fille du poète Edward Young, statue de Carl von Linné.
Fonction pédagogique, avec annuellement :
des visites universitaires : 200 étudiants de pharmacie et de sciences ;
des visites scolaires : 3 000 élèves ;
des stages des professions agricoles et paysagères : 20 à 30 stagiaires ;
des ateliers de « connaissance des plantes médicinales » pour enfants (300 enfants), ateliers parrainés par l'Institut Klorane ;
la participation à l'opération « adoptez un jardin » du ministère de l'Éducation nationale avec mini-guide de visite et CD-Rom (collège de Fontcarrade à Montpellier) ;
diverses manifestations culturelles dont Primavera (exposition et vente de plantes rares) qui a lieu chaque année à l'avant dernier dimanche du mois de mars.
Personnalités liées au jardin des plantes de Montpellier
Jean Antoine Rioux, « Écologie, Évolution, un précurseur montpelliérain, Charles-Frédéric Martins, directeur exemplaire du Jardin des plantes », Bull. Acad. Sciences et Lettres de Montpellier, 2011, 42, p. 325-343.
Jean Antoine Rioux, Le Jardin des plantes de Montpellier. Quatre siècles d'histoire, Montpellier : Sauramps Médical, réédition, 2014, 230 p. (ISBN978-2-84023-932-1)
Jean-Michel Faidit, Le pavillon astronomique du Jardin des Plantes : de l'Observatoire au Planétarium de Montpellier. Montpellier, Centre culturel de l'astronomie, 2001.
Daniel Jarry et Michel Balmès, Les Plantes médicinales au jardin botanique : vade-mecum au jardin des plantes de Montpellier. Montpellier, Sauramps Médical, 2004, 104 p. (ISBN2-84023-368-1)
Daniel Jarry, Le jardin des plantes de Montpellier : à découvrir ou à redécouvrir, Montpellier, Sauramps Médical, 2008, 90 p. (ISBN978-2-84023-549-1)