Jean BouguennecJean Bouguennec
Jean Bouguennec dit Francis Garel, né le à Saint-Éloy (Finistère) et exécuté le à Buchenwald, est pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent français du Special Operations Executive, section F (française). BiographiePremières annéesSes études vont jusqu'à l'École normale supérieure. Le , il quitte la Martinique (père militaire) avec trois camarades (dont deux bagnards en fuite) dans une chaloupe volée. S'ensuit un périple de 11 jours de mer. Il débarque le à La Guarya, Venezuela. Ils sont arrêtés et internés par les soldats du dictateur Gomez. Au matin, ils sont mis au poteau pour être fusillés. Grâce à l'intervention de Perrichi, son camarade d'aventure, parlant espagnol, ils eviteront cette exécution. Jean Bouguennec est rapatrié chez ses parents en Martinique le . Le , il épouse Lysane France Garel, à Sartrouville. Pendant la guerre d'Espagne, il s'engage dans la lutte antifasciste : arrêté le , il est incarcéré dans différentes prisons nationalistes, mis au poteau deux fois et libéré le . Débuts de l'action[1]Journaliste, il se fixe à Marseille après sa démobilisation. Il se trouve à peu près sans ressource et, le , il y fait la connaissance de Gilbert Turck (alias « Crista »), qui le charge d'accomplir une mission de liaison à Châteauroux, le : il doit s'adresser au garagiste Marcel Fleuret et lui remettre un mot pour « Georges » (Georges Bégué) et en rapporter une éventuelle commission. Le , Bouguennec est à Châteauroux et s'adresse à Fleuret. Il attend « Georges » plusieurs jours et finit par le rencontrer. Celui-ci, après avoir appris que « Crista » se trouve à Marseille, fait savoir à Bouguennec qu'il lui fera transmettre une adresse qu'il ne connaît pas encore et qu'il espère voir « Crista ». Le , Bouguennec est de retour à Marseille et rend compte à « Crista » de sa mission, pour laquelle il a perçu 1500 francs. « Crista » lui propose alors de faire partie de l'organisation, le SOE. Bouguennec accepte. Il doit gagner 2500 francs par mois, plus 100 francs de frais de déplacement par jour. Ses voyages doivent lui être remboursés. « Crista » lui verse immédiatement une mensualité. Bouguennec est alors informé que « Crista » a une villa à Marseille, la Villa des Bois. Une nouvelle mission est confiée à Bouguennec. Il doit retourner à Châteauroux pour y prévenir « Georges » que « Crista » part en voyage et passera par Châteauroux. Il doit aussi se mettre à la disposition de « Georges » au cas où celui-ci aurait besoin de lui. Arrivé à Châteauroux le , Bouguennec y voit « Georges » aussitôt, qui lui dit ne pas avoir besoin de ses services. À plusieurs reprises, « Georges » le conduit à son domicile, 14 rue des Pavillons. Bouguennec remarque que la femme de ménage appelle « Georges » Monsieur Mercier. Celui-ci fait quelques confidences, notamment sur son passé militaire, et, finalement, il lui dit de rentrer à Marseille où « Crista » l'attend. Bouguennec reste quelques jours à Châteauroux. C'est pendant cette période qu'il participe à l'opération d'un Lysander qui, dans la nuit du 4 au , amène Gerry Morel et remmène Jacques Vaillant de Guélis en fin de mission[2]. Après être resté une dizaine de jours à Châteauroux, Bouguennec retourne à Marseille et se rend à la Villa des Bois, qu'il trouve fermée avec, dans la boîte aux lettres, un papier lui annonçant que « Crista » sera absent plusieurs jours. À la suite de l'arrestation de Gerry Morel le , une série d'arrestations ont lieu à partir de Châteauroux. Jean Bouguennec est arrêté le . Après un séjour à Périgueux, il est conduit au camp de Mauzac, d'où il s'évade, le , avec dix camarades (voir l'article évasion de Mauzac). Il part en Angleterre, via les Pyrénées — qu’il traverse dans la nuit du 28 au — et l'Espagne. À l'arrivée, il est recruté par le SOE et reçoit plusieurs mois d'entraînement dans les écoles d'entraînement spécial pour devenir agent secret en France. Mission en FranceIl reçoit la mission suivante : monter et diriger le réseau BUTLER, dans la Sarthe. Il est parachuté à l'aveugle le (0h 15), à Dissay-sous-Courcillon, en même temps que Marcel Rousset « Léopold », opérateur radio, et Marcel Fox « Ernest ». L'atterrissage se passe mal : ils perdent tous leurs bagages, y compris le poste radio de Rousset ; et Jean Bouguennec, tombé sur un arbre, se casse la cheville. Il est soigné par un médecin du lieu, le docteur Goude. En mai, tout est rentré dans l'ordre. Jean Bouguennec est rétabli. Marcel Rousset, qui a été dépanné avec l'aide du réseau Prosper-PHYSICIAN, peut commencer à émettre. Deux groupes ont été montés : l'un à Château-du-Loir, dirigé par le docteur Goude ; l'autre à Sablé-sur-Sarthe, dirigé par Lemore, un marchand de glace. Les opérations ont lieu : neuf parachutages, ainsi que des sabotages ferroviaires (déraillements, destructions de trois locomotives entre Sablé et Angers) à Rouen par Bouguennec et Lucile, son agent de liaison. Le , il amène dans la Sarthe Gabriel Chartrand « Dieudonné », un agent Franco-canadien récemment parachuté qu’il a rencontré à Paris et qui ne peut pas travailler dans le réseau SALESMAN (il y sera remplacé par Bob Maloubier). Chartrand est rapatrié par Hudson pour Londres dans la nuit du 15 au . Le réseau Max-BUTLER organise les actions suivantes [3] parmi lesquelles on compte neuf parachutages d’armes et une réception d’agents du SOE :
Aux mains de l'ennemiLe , Jean Bouguennec est arrêté par la Gestapo à Paris avec tout un groupe réuni pour déjeuner chez Lucile Blanchard, 61, rue La Condamine (Paris 17e), et comprenant Marcel Fox, Marcel Rousset, Adrienne Blanchard, agent de liaison, et Lucile Blanchard (née Huart). Jean est menotté et conduit au 84 avenue Foch. Le , Jean Bouguennec et Marcel Rousset, son radio, sont envoyés à Ravitsch où ils arriveront le . Le , ils sont conduits à Berlin, dans une voiture verrouillée et aux vitres teintées au 8 Prinz Albrecht Strass, au quartier général de la Gestapo et du RSHA. En , ils sont rapatriés à Paris, parce que les Allemands pensent pouvoir obtenir d'eux des éléments dont ils ont besoin pour répondre à des questions posées par Londres, qui n'avait pas encore réalisé que le réseau était entre les mains de l'ennemi. le , Marcel Rousset, incarcéré dans les locaux de la Gestapo (3 bis place des États-Unis) avec Jean Bouguennec, est chargé du balayage des escaliers et des couloirs. Il a remarqué que la porte n'est pas fermée à clef, assomme son gardien (SS Géorgien) et s'évade. Henriette de Poncheville (aujourd'hui Malleville Byng) étudiante dans une institution religieuse en face du 3 bis place des États-Unis, participera à la préparation de l'évasion. L'évasion de Rousset est un exploit, il sera le seul à s'enfuir. Jean Bouguennec, en cellule, cheville cassée, ne pourra pas s'enfuir. Le , Jean Bouguennec est déporté à Buchenwald où il sera pendu à un crochet de boucher (ainsi que 15 de ses camarades). Publications
En 1942, pendant son internement au camp de Mauzac :
ReconnaissanceDistinctions
Monuments
Plaque de rue à L'Hôpital-Camfrout, Finistère (inauguration le ) Identités
Situation militaire : SOE, section F, General List ; grade : lieutenant ; matricule : 257217. Famille
Notes et référencesSources
Information related to Jean Bouguennec |