Jean Robin grandit dans la région de Clermont-Ferrand[1]. Il étudie ensuite dans une école de commerce parisienne[2].
Il exerce d'abord comme consultant internet/télécom. Puis il milite brièvement chez les Verts en 1999, avant de fonder la « Maison de la démocratie », une association qui souhaite faire de la France « le premier pays à montrer la voie vers la démocratie continue » grâce aux technologies de l'information et de la communication. Son conseil stratégique compte Jean-Marie Descarpentries, ancien président de Bull et ancien trésorier de Citroën, ainsi que plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles le coprésident du groupe d'études nouvelles technologies de l'Assemblée nationale et le sénateur UMPRené Trégouët[3]. Jean Robin crée également l'Association pour la qualité de l'information (AQIT) en 2004[4].
En 2005, il dénonce dans divers médias un plagiat de Thierry Ardisson dans l'ouvrage Pondichéry (publié en 1994) et déclare que celui-ci aurait plagié au moins soixante pages dans six livres différents, alors qu'Ardisson n'a reconnu avoir plagié que six pages[2],[5].
Publications d'essais et activité militante (2006-2009)
En 2006, il publie également aux éditions Tatamis La judéomanie : elle nuit aux Juifs, elle nuit à la République, livre de nouveau refusé par de nombreux éditeurs[13],[14]. Définissant la judéomanie comme une « admiration outrée pour tout ce qui appartient aux Juifs ou à la communauté juive »[13],[15], il affirme que « les Français Juifs sont favorisés médiatiquement, politiquement et juridiquement ». Faisant remonter le phénomène à la publication de L'Idéologie française par Bernard-Henri Lévy en 1981[13], il juge que « de peur d’être qualifiée de judéophobe, la France est progressivement devenue judéomane »[16]: pour cette raison, il s'oppose à la loi Gayssot[13] . L'hebdomadaire Actualité juive évoque « une thèse contestable qui mérite cependant d'être décryptée »[11] et le chercheur Jean-Yves Camus« un médiocre pamphlet »[17]. À l'extrême droite, le journal Le Choc du mois parle d'« un livre honnête et mesuré »[13] et l'écrivain Renaud Camus affirme : « Dans une société normale, un tel livre provoquerait un débat sérieux[15]. » Pour Bernard Dumont, rédacteur en chef de la revue Catholica (proche des traditionalistes catholiques[18]), la thèse de Jean Robin se trouve dans la continuité de celles d'Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Emmanuel Todd, Éric Zemmour ou encore Raymond Aron[14].
Lancement d'Enquête et Débat et diversification de l'activité (depuis 2010)
Une activité médiatique et journalistique de nature polémique
Il crée en 2010 le site Enquête et Débat, qui se présente comme un média de défense de « la liberté d'expression »[24] : Jean Robin se dit, « viscéralement attaché à la liberté d'expression et opposé à toute censure » d'après France-Soir[25]. Pour L'Express, Enquête et Débat fait partie des sites de réinformation développant « une haine féroce de la presse « traditionnelle » »[26] et versant dans la théorie du complot, en l'occurrence contre « l'emprise du marxisme » sur « la classe médiatique » et « l'Éducation nationale »[27].
Jean Robin estime cependant être isolé au sein de cette nébuleuse, dans laquelle il considère comme ennemis les sites de Riposte laïque, Novopress, Fdesouche, Dieudonné et Alain Soral[27]. S'il se présente comme journaliste et est considéré comme tel par certains médias, il n'est pas détenteur de la carte de presse[25],[28],[26]. Fréquenté par 100 000 visiteurs uniques par mois en 2014[26], Enquête & Débat est partenaire de Contribuables associés et du magazine L'Ère nouvelle[4].
En , Enquête et Débat remet le prix de la liberté d'expression à Éric Zemmour[29] après un sondage en ligne qui place l'humoriste Dieudonné en deuxième position et Christine Tasin en troisième, ce qui amène les trois personnalités à se rencontrer lors de la remise du prix[30],[31]. Dans le journal Le Monde, Caroline Fourest qualifie la scène d'« un peu baroque » et condamne des « confusions qui mettent la liberté d'expression en danger »[32]. Le Nouvel Observateur évoque de son côté l'événement en classant Enquête et Débat comme un « site internet d’extrême droite »[33].
Enquête & Débat diffuse également des billets d'André Bercoff et est considéré en 2012 par Rue89 comme un « avatar vidéo » de Riposte laïque[34].
Au printemps 2011, Jean Robin affirme sur son site que le politologue Jean-Yves Camus a appartenu au mouvement nationaliste révolutionnaireTroisième Voie, ce qui est démenti par l'intéressé et par Christian Bouchet, ancien secrétaire général du mouvement, et ce qui a été qualifié de « blague facho » par StreetPress[35].
En , il collabore brièvement avec Robert Ménard pour la matinale de Sud Radio[36],[16] : il justifie sa démission par un désaccord sur la ligne éditoriale de l'émission[37].
En , Enquête et Débat révèle que Florian Philippot, avant de rejoindre officiellement le Front national, animait déjà un site se prétendant apolitique, « régulièrement repris et même cité comme un site partenaire par Marianne. Bien qu’il s’agisse, à l’évidence, d’un site sous-marin du FN ». Caroline Fourest et Fiammetta Venner précisent à ce propos qu'« il aura fallu attendre les révélations d’un site concurrent, Enquête & Débat, lui aussi très particulier mais pas encarté, pour réaliser la supercherie[38]. »
En , le lancement par Enquête et Débat de l'applicationiPhone « Observer la loi », qui permet la géolocalisation de diverses infractions dans l'espace public (fumeurs, tapage, voitures mal garées, voile intégral), est dénoncée dans les médias comme un appel à la délation[39] créé par une personnalité « très à droite »[40], « proche de la droite dure »[16], ou encore un site proche de l'extrême droite[41],[42]. La presse est en revanche partagée sur la légalité de l'application[39],[43],[44]. De son côté, Jean Robin se considère comme un « lanceur d'alerte »[39] et affirme : « Il ne s'agit pas de délation, car, certes, celui qui donne l'information est anonyme, mais celui qui est visé est anonyme aussi, et à aucun moment il ne peut être identifiable[45]. »
Le Mouvement des jeunes socialistes réclame le retrait de l'application[40] et le député UMPBenoist Apparu interpelle la ministre de la Culture Aurélie Filippetti en lui demandant « quelle mesure elle compte prendre afin de limiter la création et l'utilisation de ce genre d'application. » C'est le ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui lui répond en en indiquant avoir « invité l'éditeur de l'application Observer la loi à procéder aux rectifications nécessaires pour éviter que cette application ne soit perçue comme discriminante et à prendre les mesures nécessaires au regard du risque pénal encouru[46]. »
« L’un des journalistes du site Enquête & Débat (mais de quelles enquêtes et de quels débats s’agit-il au fait ?), qui se dit « anti-antisémite » et entend défendre la mémoire de la Shoah, a écrit au responsable des archives du Museum d’État d’Auschwitz-Birkenau à Oświęcim, pour en avoir confirmation et le courriel reçu fait bien état d’un Lazar Wiesel né en 1913, sauf qu’Elie Wiesel est né en 1928, soit quinze ans plus tard. Les archives d’Auschwitz-Birkenau sont-elles fiables ? On peut en douter à lire de pareilles informations erronées. Après quoi il écrivit à Elie Wiesel et à son assistante à New York, leur demandant d’apporter des preuves sur sa déportation, i.e. son véritable numéro tatoué… […] Mais ce tatouage beaucoup de gens qui ont connu ou connaissent Wiesel l’ont vu – dont je suis[48]. »
Entre 2012 et 2014, Jean Robin publie une série de livres noirsauto-édités (notamment sur la gauche, l’écologie, l'islam, l'Agence France-Presse, l'Union européenne, ou encore les géants de l'Internet) qui retiennent en partie l'attention de certains médias[49],[50]. Le site 01net.com critique le procédé employé pour ces livres noirs, en particulier pour celui consacré aux géants de l'internet : « il n’est précisé nulle part que l’ouvrage est essentiellement une compilation d’articles de presse et de lettres ouvertes. Il faut lire le livre pour le constater ». Jean Robin qualifie quant à lui sa méthode de « journalisme continu »[51].
Le site Enquête et Débat, quant à lui, subit des difficultés pour se financer. Jean Robin fait appel plusieurs fois à ses lecteurs pour des dons. Le site ferme le 30 avril 2017[53].
À l'automne 2011, son livre Entre la Haine et l'Espoir révèle le contenu de nombreuses émissions télévisées diffusées dans le monde arabo-musulman, à savoir : « des déclarations d'un antisémitisme forcené et assumé, d'autres développant une misogynie extrême, l'incitation à la haine et à la violence ou encore la pédophilie »[56]. À l’occasion de cette sortie, Jean Robin lance une pétition intitulée « Pour l’ouverture d’une commission parlementaire sur la diffusion de chaînes arabes et iraniennes en France » : elle est signée par une trentaine de personnalités et plus de 1 200 personnes[25].
En , il fait l’objet d’une violente critique de Robert Spieler dans le journal d’extrême droite Rivarol[57] : celui-ci lui reproche « son engagement sioniste », le présente comme un « Juif », un « vilain cafard » et un « être chafouin et sournois » au motif qu’il aurait incité Oskar Freysinger à retirer sa signature d’une pétition critique de l'Union européenne, également signée par Hervé Ryssen, essayiste négationniste[58],[59].
En mars 2019, il est condamné en première instance à six mois de prison avec sursis et 500 000 francs Pacifique d’amende pour diffamation envers Arnaud Beltrame et provocation à la haine raciale, en raison de propos critiques de l'islam tenus dans des vidéos diffusées sur internet ; la LICRA s'étant portée partie civile[68]. Il avait été condamné pour des faits similaires en 2010[68]. Il est alors considéré comme étant aux idées proches de l'ultra-droite[69]. Quelques mois plus tard, il est toutefois relaxé en appel, le tribunal jugeant que le youtubeur « ne faisait que livrer son opinion, mais qu'il n'utilisait pas, pour autant, "de termes particulièrement violents, ni invitait le public à combattre, haïr ou discriminer »[69].
Activités commerciales
En 2014, Jean Robin crée Qatem, site internet proposant à la vente des « informations à haute valeur ajoutée »[51],[70]. L'entreprise ferme au bout de deux ans d'activité, en 2016[71].
Le Coup d'État médiatique : le peuple doit reprendre le pouvoir qu'on lui a volé, Kaysersberg, Apopsix, , 80 p. (ISBN978-2-35979-075-7) (préface de Louis Dalmas).
Entre la Haine et l'Espoir : ce que disent les médias arabes et iraniens et dont personne n'a jamais osé vous parler (trad. de l'arabe), Paris, Tatamis, , 330 p. (ISBN978-2-917617-10-6).
Le Livre noir de la gauche. Colonialisme, antisémitisme, collaboration, pédophilie, affairisme…, Tatamis, , 340 p. (ISBN978-2-917617-52-6 et 2-917617-52-7).
C'est démontré scientifiquement. 600 études scientifiques compilées pour la première fois, Tatamis, , 250 p. (ISBN978-2-917617-56-4 et 2-917617-56-X).
Pour un antiracisme de droite : pourquoi la LICRA, SOS-Racisme, la LDH et le MRAP se trompent, Blois, Tatamis, , 52 p. (ISBN978-2-917617-63-2).
Le Livre noir de l'Union européenne, Blois, Tatamis, , 215 p. (ISBN978-2-917617-73-1).
Le Livre noir de l'écologie : pollution, pauvreté, anti-humanisme, des dizaines de millions de morts, etc., Blois, Tatamis, , 224 p. (ISBN978-2-917617-75-5).
Le Livre noir de l'automobile : millions de morts et d'handicapés à vie, pollution, déshumanisation, destruction des paysages, etc., Blois, Tatamis, , 200 p. (ISBN978-2-37153-005-8).
Le Livre noir de la souffrance animale : maltraitance, trafics, braconnage, surpêche, élevages en batterie, etc., Blois, Tatamis, , 200 p. (ISBN978-2-37153-012-6).
Le Livre noir de la violence familiale, Blois, Tatamis, , 200 p. (ISBN978-2-37153-014-0).
Tous responsables : changer le monde en commençant par soi, Blois, Tatamis, , 150 p. (ISBN978-2-37153-019-5).