Elle était fille de Marie Charles Courtois, polytechnicien, capitaine à l’état-major particulier du Génie, chef de bataillon du Génie à la direction du Génie en Cochinchine (né à Paris ancien 2e le 3 mars 1839), épouse le 15 janvier 1870 à Paris 7e Valentine Marie Louise Desquibes (née à Paris ancien 3e le 28 mars 1850)[1].
Elle passait des cours à Paris à l’École classique de la rue Charras. Le 21 juillet 1893, Le Rappel no 8533 écrivit sur les résultats des concours de déclamation et d’opéra-comique de l’École classique de la rue Charras, qui ont lieu sous la présidence d'Édouard Chavagnat : « du concours de déclamation : Comédie (femmes) : 1er accessit Mlle Jeanne Even, élève de M. Jolliet. » Au concours du Conservatoire de Paris en 1896, elle obtient un 2e accessit à la tragédie et un 1er accessit à la comédie[3].
On ne sait pas pourquoi elle s'est appelée Jeanne Even. En raison de son nom de scène, la rumeur a circulé qu'elle était luxembourgeoise et la fille de Jean-Pierre Even (1828-1886), député-maire de Beaufort, qui avait une fille appelée Marie Jeanne Even, née en 1864 à Thionville. Cette rumeur a cependant été rejetée en 2016[4].
À Paris, à l’époque, Jeanne Even devint une actrice connue. Depuis 1900, elle jouait au Théâtre de l'Odéon. Le 19 juin 1900, Le Radical écrivit : « À l’Odéon. M. Ginisty vient d’engager Mlle Jeanne Even, la jeune et charmante tragédienne. » Et le 5 mars 1902, Le Radical écrivit de « Mlle Courtois, dite Jeanne Even, de l’Odéon. » Elle jouait également au Théâtre Antoine et au Théâtre Femina, à Paris. De 1911 à 1927, elle était la 266epensionnaire de la Comédie-Française.
Le 28 juin 1927, à Paris 7e, a eu lieu le mariage de Jeanne Even avec l'auteur dramatique Eugène Brieux (1858-1932[5]). Le lendemain, 29 juin, Le Journal no 12673 écrivit : « Le mariage de M. Eugène Brieux et de Mlle Jeanne Even. Un mariage bien parisien a été célébré, hier matin, à la mairie du 7e arrondissement, celui de M. Eugène Brieux, membre de l’Académie française, et de Mme Jeanne Even, ancienne pensionnaire de la Maison de Molière. Le témoin de l’auteur de ‘Blanchette’ était M. Barthou, vice-président du conseil, et M. Fabre, administrateur de la Comédie-Française, celui de Mme Even. »
Eugène Brieux, depuis 1878, en premières noces, était marié avec Blanche Bricout (1858-1925[6]). Il est mort le 6 décembre 1932, ayant auprès de lui Jeanne Even[7].
Le 27 octobre 1933, Ciné-Comoedia publia « Une lettre de Madame Brieux au producteur du film La Robe rouge ». Le 2 décembre 1935, les aveugles de guerre ont inauguré la plaque à la mémoire de Brieux, leur « grand-père », sur la maison qu’habita Eugène Brieux dans l’avenue Frochot, « en présence de Mme Eugène Brieux, veuve de l’écrivain[8] ».
Le 6 décembre 1936, la municipalité de Cannes a honoré la mémoire d’Eugène Brieux en apposant une plaque commémorative sur les murs de la villa « Le Pin qui danse » qu’il habita de 1920 à 1926, et de donner son nom à une rue du quartier de la Croisette, « d’accord avec Mme Brieux[9] ».
Jusqu'à sa mort, Jeanne Brieux-Courtois eut des copyrights pour des œuvres d’Eugène Brieux[10].
↑ a et b« État civil, Résultats », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le ), n° 24, vue 12/27, avec mentions marginales du mariage et du décès.
↑Pierre Even, « Auf den Spuren einer vergessenen Mimin. War Jeanne Even eine Luxemburger Schauspielerin? » in Luxemburger Wort/Die Warte, 7 juillet 2016.
↑Le 19 février 1925, Le Figaro écrivit : « Nous apprenons avec un vif regret la mort de Mme Brieux, femme de M. Brieux, de l’Académie française, décédée à Cannes ».
↑Le 7 décembre 1932, Le Petit Parisien écrivit : « Il rendait le dernier soupir dans les bras de Mme Brieux qui, depuis sa maladie, n’avait pas quitté son chevet ».
↑Christophe Gauthier, « Au-delà du film d’art. Sur deux films retrouvés à la Cinémathèque de Toulouse », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze. Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma, no 56, , p. 337–334 (ISSN0769-0959, DOI10.4000/1895.4083, lire en ligne, consulté le )
↑mounetsully, « Jeanne Even », sur Mounet-Sully et Paul Mounet (consulté le )
↑Journal du Loiret, 101e année, no 114 du 11 mai 1918.