Avant-dernier roman du « cycle Nathan Zuckerman », il s'agit de l'un des romans les plus appréciés de son auteur.
Présentation
Résumé
Coleman Silk, vieil homme révolté, vient trouver le narrateur, Nathan Zuckerman(en), pour lui demander de l'aider à écrire son histoire. Son épouse vient de mourir, usée par la cabale contre son mari, ancien doyen de l'université d'Athena, ancien professeur de lettres classiques, forcé de prendre une retraite anticipée à la suite d'accusations de racisme. Bien vite, les deux hommes renoncent à ce projet, mais deviennent amis. Puis les méandres de la vie de Coleman les éloignent.
Le récit, que reconstitue Zuckerman, de la fin de vie de Coleman, entremêlé de retours en arrière sur la vie de celui-ci et sur celle d'autres protagonistes, dévoile le secret pour lequel Coleman refusa de se défendre contre une accusation pitoyable.
Contexte
La Tache se déroule en 1998 aux États-Unis, pendant la période de procédure d'impeachment du président Bill Clinton lors du scandale « Monica Lewinsky ».
C'est le troisième roman de Roth situé après la Seconde Guerre mondiale et qui traite de thèmes sociaux[1] (notamment le passing).
Roth a précisé en 2012 dans The New Yorker que ce roman s'inspire d'une « chasse aux sorcières » dont a été victime son ami Melvin Tumin(en)[2]. Professeur de sociologie à l'université de Princeton[3], Tumin a dû longuement se défendre de toute intention raciste à la suite d'un malentendu sur l'interprétation du terme « spooks »[4] qu'il avait employé à propos de deux étudiants afro-américains absentéistes. C'est ce même incident que Roth a repris comme élément déclencheur de la chute de Coleman Silk. Dans l'article au New Yorker, Roth réfute l'hypothèse, soutenue par de nombreux commentateurs littéraires, selon laquelle il aurait pris l'écrivain Anatole Broyard(en) pour modèle de son héros. Broyard et Silk ont en commun de cacher leurs origines afro-américaines afin d'échapper aux règlements ségrégationnistes[5], mais, rétorque Roth, « des milliers, probablement des dizaines de milliers, d'hommes et de femmes à la peau claire » ont fait de même[2].
Coleman Silk (1926-1998). Jeune adulte, son alias de boxeur Silky Silk. Doyen de l'Université.
son père Clarence Silk, ex opticien, patron de bar, juif et sa mère Gladys. Le frère aîné de son père, son oncle Jack, a gardé le patronyme Silberzweig.
leurs familles, dont surtout Les(ter) Farley, époux de Faunia, vétéran du Vietnam, souffrant de troubles de stress post-traumatique, et leurs alliés.
ses enfants conçus avec Iris : Jeff(rey), Michaël (Mike), et les jumeaux Lisa et Mark(ie).
les présidents de l'Université : Pierce Roberts, puis Haines,
Delphine (Wallincourt-)Roux, qui a succédé à un poste de responsabilité universitaire précédemment occupé par Silk. Sa secrétaire Margo Luzzi. Arthur Sussman, un collègue enseignant économiste.
les collègues de l'Université : Smoky Hollenbeck (gestion des bâtiments), ex amant de Faunia. Herb(ert) Keble, E. I. Lonoff...
Étudiants : Tracy Cummings (ostracisée), Elena Mitnick (féministe),
Ethel et Morris Gittelman, parents d'Iris.
les autres : Doc Chizner, dentiste et fan de boxe, Nathan Zuckerman (voisin écrivain, principal narrateur), Nelson Primus (avocat), le docteur Fensterman et son fils Bert(ram) de l'âge de Coleman. Mac Machrone, entraîneur de boxe de Silky Silk.
les vétérans de l'armée américaine : Lou(ie) Borrero et Tess son épouse, Chet, Lynx, Swift, et leurs traumatismes psychologiques...
Sally & Peg de l'élevage écologique où Faunia œuvrait, entre autres jobs.
le père de Faunia, vieil homme, âgé et dépendant, et sa garde-malade Sylvia.
« À l'été 1998, mon voisin Coleman Silk, retraité depuis deux ans, après une carrière à l'université d'Athena où il avait enseigné les lettres classiques pendant une vingtaine d'années puis occupé le poste de doyen les seize années suivantes, m'a confié qu'à l'âge de soixante-et-onze ans il vivait une liaison avec une femme de ménage de l'université qui n'en avait que trente-quatre. »
Médias contenus dans l'ouvrage
L'auteur convoque les médias suivants :
La musique de Lady Be Good interprété par Count Basie et une bande de musiciens,
↑Traduit par « zombies » dans l'édition française du roman, le terme (en) « spooks » a aussi été utilisé en argot américain pour désigner les personnes de couleur noire de façon insultante
↑ a et b« The Human Stain: Awards », Houghton Mifflin (consulté le ) : « This complex novel about 'dissembling and impersonation is the work of a remarkable creative intelligence,' added Alvin H. Rosen. »