Les Épreuves de MoïseLes Épreuves de Moïse
Les Épreuves de Moïse (en italien : Prove di Mosè) est une fresque (348,5 × 558 cm) de Sandro Botticelli, datée des années 1481-1482 et située à la Chapelle Sixtine du Vatican. HistoriqueLe , Sandro Botticelli, avec d'autres peintres florentins, partit pour Rome, où il avait été appelé dans le cadre du projet de réconciliation entre Laurent de Médicis, homme d'État florentin et dirigeant de facto de la république florentine durant la Renaissance italienne et le pape Sixte IV. Les Florentins ont commencé à travailler dans la chapelle Sixtine, dès le printemps de 1481, avec Le Pérugin, qui y était déjà. Sandro Botticelli, aidé par de nombreux assistants, peint trois scènes. Le , son contrat est renouvelé, afin de réaliser les autres scènes pour compléter la décoration de la chapelle. Cependant, le , son père meurt : il retourne à Florence sans revenir à Rome. ThèmeLe thème de la décoration est un parallèle entre les épisodes bibliques concernant Moïse et ceux du Christ, comme signe de la continuité entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Une continuité existe également entre la loi divine des Tables et le message de Jésus, qui, à son tour, a choisi Pierre, le premier évêque de Rome, comme son successeur dans le but d'entraîner enfin une légitimation des papes de Rome, successeurs de ce dernier. DescriptionLa fresque est symétrique de celle située sur le mur opposé de la Chapelle Sixtine, également de Sandro Botticelli, qui dépeint des Tentations de Jésus. La frise comporte l'inscription : TEMPTATIO MOISI LEGIS SCRIPTAE LATORIS. Elle montre sept épisodes de la jeunesse de Moïse, tirées du Livre de l'Exode :
Moïse se distingue par sa robe jaune or et le manteau vert. L'un des Hébreux porte sous son bras un chien ressemblant fortement à un chihuahua alors que la fresque a été réalisée dix ans avant le premier voyage de Christophe Colomb en Amérique, ce qui a suscité des théories sur les origines de ce chien généralement considéré comme mexicain[1]. AnalyseLes peintres de la chapelle Sixtine ont adopté des conventions communes afin de fournir un travail homogène : utilisation d'une échelle dimensionnelle commune, structure rythmique et représentation du paysage commune. Ils ont également utilisé une palette unique et des finitions en or. Des trois épisodes réalisés par Botticelli, celui-ci est le plus ordonné dans la représentation des épisodes de la scène racontée. Moïse est toujours reconnaissable par sa robe dorée et son manteau vert. Le meilleur effet reste cependant la vigueur des portraits et la richesse des innovations iconographiques, qui néanmoins dans certains cas, forment un ensemble fragmentaire, peut-être en raison de la désorientation du peintre opérant dans des dimensions et thèmes non conventionnels et dans un environnement qui lui est étranger. PostéritéLa fresque fait partie du musée imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intitulé Mon musée imaginaire. « Ce n'est pas une grande oeuvre, mais une excellente bande dessinée » écrit-il [2]. Notes et références
Bibliographie
Articles connexesLiens externes
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